Biographie de Victor Hugo.

 

 

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« Le plus grand ennui c’est d’exister sans vivre ».

 

Victor Hugo est né le 26 février 1802, à Besançon. Il est le dernier fils d’un général d’Empire, le comte Léopold Hugo. Sa mère, née Sophie Trébuchet, élève seule ses trois enfants à Paris, son mari s’éloignant au gré de ses obligations militaires, en Corse puis à l’île d’Elbe en 1803. Victor et ses frères passent leur enfance à lire et à se cultiver grâce aux bons soins maternels, notamment au parc des Feuillantines près duquel la famille Hugo s’est installée au mois de mai 1809. Celle-ci doit cependant quitter la France et suivre en Italie en 1808 le comte Léopold Hugo, nommé gouverneur d’Avellino par le roi Joseph Bonaparte, puis en Espagne en 1811.

Avec la chute de l’Empire, Léopold Hugo est de retour à Paris. Victor et son frère Eugène sont alors retirés à leur mère, séparée de fait depuis quelques années d’avec son mari, et placés à la pension Cordier. Selon les vœux paternels, ils se destinent à intégrer l’École Polytechnique. En 1816, Victor entre ainsi au Lycée Louis le Grand, délaissant parfois ses études pour rédiger des vers. Il obtient en 1818 une distinction en sciences physiques au Concours général. La même année, une procédure de divorce prononce enfin la séparation de corps et de biens des époux Hugo.

Encouragé par sa mère chez laquelle il peut enfin résider, Victor s’adonne alors aux lettres avec l’ambition de réussir. « Je serai Chateaubriand ou rien« , écrit-il à l’âge de quatorze ans sur un cahier d’écolier. En 1817, il reçoit les encouragements de l’Académie Française, qui a remarqué l’un de ses poèmes. En 1819, le Lys d’or lui est décerné pour la rédaction d’une ode d’inspiration royaliste : le jeune homme milite pour le rétablissement de la statue d’Henri IV… Ce prix est la plus haute récompense décernée par l’Académie des Jeux floraux de Toulouse.


Au mois de juin 1822, Victor Hugo publie son premier volume intitulé « Odes et Poésies diverses ». Cette œuvre le fait remarquer des cercles royalistes. Louis XVIII lui attribue une pension de mille francs, obtenue à la demande de la duchesse de Berry. Les années qui suivent sont très prolifiques pour l’écrivain. Les recueils de poèmes, « Nouvelles Odes » en 1824, « Ballades » en 1826, ainsi que les romans, « Han d’Islande » en 1823 et « Bug Jargal » en 1826 se succèdent. Charles X, le nouveau souverain, le fait chevalier de la Légion d’honneur en 1825, alors qu’il n’est âgé que de vingt-trois ans. La même année, l’écrivain pensionné et membre de la Société royale des bonnes lettres, assiste d’ailleurs au sacre du roi, qui a lieu le 29 mai en la cathédrale de Reims. Une ode rédigée pour l’occasion par le poète, chantre de l’alliance du trône et de l’autel, lui vaut un service de table en Sèvres ainsi qu’une entrevue avec le nouveau monarque.


Après le décès de sa mère hostile au projet de son fils, Hugo se marie le 12 octobre 1822 à Adèle Foucher, une amie d’enfance dont il s’est épris. L’écrivain est bientôt le père de quatre enfants. Se consacrant à son travail d’homme de Lettres, il se détourne peu à peu de ses obligations familiales et conjugales, s’éloignant de sa femme. Celle-ci se lie alors à son ami Charles Augustin de Sainte-Beuve, qui devient davantage qu’un consolateur amical auprès de la jeune épouse, à partir de 1830. Quelques années plus tard, en 1833, l’écrivain fait la connaissance de Juliette Drouet, une comédienne du Théâtre de la Porte Saint-Martin qu’il ne quittera plus.


« Poète du parti ultra » suivant le mot de Stendhal, ses convictions politiques évoluent au cours de ces années. Dès 1824, il fréquente le salon de Charles Nodier, à l’Arsenal où celui-ci est bibliothécaire, et se rapproche de l’opposition libérale. La mort de son père en 1828 réveille également son intérêt pour le passé napoléonien dont il découvre la grandeur. L’écrivain se prononcera d’ailleurs en faveur du retour en France de Louis-Napoléon Bonaparte, en d’autres temps, en 1847. Au mois de février 1827, le poète compose son ode « A la Colonne de la place Vendôme », un monument symbole de la gloire de l’Empereur des Français, fondu dans le bronze des canons pris aux armées prussiennes en 1806. Le 13 août 1829, Charles X fait interdire la représentation de sa pièce de théâtre « Marion Delorme » pour atteinte à la majesté royale. Victor Hugo refuse l’offre d’une pension royale de quatre mille francs, qui est censée le dédommager, et rompt alors avec le régime en place.


Son œuvre littéraire évolue également. Le drame de « Cromwell » en 1827 puis le recueil des « Orientales » au mois de janvier 1829 et leurs retentissantes préfaces en dessinent la nouvelle orientation. L’écrivain réclame d’avantage de liberté dans l’art et dans la création. Ceci est le prétexte de la bataille littéraire qui accueille la représentation du drame « Hernani », dont la première a lieu le 25 février 1830 au Théâtre-Français. Victor Hugo se présente alors comme le chef de file de la jeune génération romantique en animant le Cénacle, un cercle qui se réunit dans son appartement de la rue Notre Dame des Champs où se rencontrent les écrivains et les artistes de la jeune génération romantique. Parmi ceux-ci : Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Gérard de Nerval, Eugène Delacroix… Le 23 novembre 1832, la censure royale s’exerce de nouveau à propos de sa nouvelle pièce de théâtre, « Le Roi s’amuse », représentée la veille sur la scène du Théâtre-Français.


Hugo est désormais un auteur à succès et s’illustre avec les poèmes publiés dans « Les Feuilles d’automne » en novembre 1831, « Les Chants du crépuscule » en 1835, « Les Voix intérieures » au mois de juin 1837 ainsi que dans « Les Rayons et les Ombres » en 1840. Ces recueils d’inspiration lyrique lui permettent de rivaliser auprès du public avec Alphonse de Lamartine, tandis que les représentations au théâtre de ses drames comme « Lucrèce Borgia », dont la première a lieu le 2 février 1833 à la Porte Saint-Martin, ou « Ruy Blas », en 1838 et avec Frédérick Lemaître dans le rôle titre, lui assurent de confortables revenus. Victor Hugo montre également ses préoccupations humanitaires dans « Le Dernier Jour d’un condamné » au mois de février 1829, puis « Claude Gueux » en juillet 1834, où il se fait le défenseur de l’abolition de la peine de mort. Une voix puissante et inspirée, mais trop isolée dans le siècle. Un nouveau roman, « Notre-Dame de Paris », publié le 16 mars 1831, connaît également un grand succès d’édition. Ce drame passionnel qui se noue autour de la personne d’Esméralda, cette redécouverte d’un passé médiéval mythifié et placé en toile de fond en font l’une des œuvres emblématiques du mouvement romantique. Le 7 janvier 1841, Hugo est enfin élu à l’Académie Française, après quatre échecs retentissants. C’est pour l’écrivain la consécration de sa gloire littéraire.


A cette époque, Victor Hugo entreprend également quelques voyages en compagnie de Juliette Drouet. Les deux amants visitent ensemble la Bretagne et la Normandie en 1836, puis la Belgique en 1837, l’Alsace et la Provence en 1839 et enfin les bords du Rhin l’année suivante. En 1842, l’écrivain publie à cette occasion un recueil de texte intitulé « Le Rhin », des impressions de voyage étoffées de quelques réflexions de circonstances. Laissant en effet de côté les polémiques qui opposent les milieux littéraires français et allemands, ce texte se conçoit comme un véritable programme de politique étrangère pour la France de la Monarchie de Juillet. Victor Hugo est ainsi favorable à l’unité allemande, celle-ci devant selon les vues de l’écrivain se réaliser au sein d’une Europe fédérale dont l’artère serait le Rhin, un axe franco-allemand.


Grâce à ses droits d’auteur, Hugo vit désormais avec de confortables revenus. Sa nouvelle demeure, située au 6 de la Place Royale (actuelle Place des Vosges) où il s’est installé au mois d’octobre 1832, est un lieu chic et mondain. Négociant habilement la publication de ses œuvres complètes, il vit dans l’aisance. A la différence de François-René de Chateaubriand, Hugo n’éprouve aucun regret pour le régime défunt, celui de la Restauration. Répondant à une commande du nouveau gouvernement, n’a t-il pas rédigé un « Hymne aux morts de juillet » en1831, exécuté au Panthéon lors de la célébration des « Trois Glorieuses » ?


A partir de 1837, l’écrivain est l’hôte assidu du duc d’Orléans, héritier du trône. Il se rapproche ainsi de la cour et se rallie bientôt à la Monarchie de Juillet. Le 13 avril 1845, le roi Louis-Philippe Ier le nomme Pair de France ce qui lui permet alors de siéger à la Chambre. Cependant, une nouvelle liaison avec une jeune femme mariée, Léonie d’Aunet, fait scandale. Les deux amants sont en effet surpris, le 5 juillet suivant, en flagrant délit d’adultère. Le prestige du notable en est éclaboussé, la jeune femme effectuera quant à elle deux mois de détention dans l’infamante prison de Saint-Lazare.


L’année 1843 amène de profonds bouleversement dans son existence. L’échec de sa nouvelle pièce de théâtre, « Les Burgraves », et surtout le décès accidentel de sa fille aînée Léopoldine, le 4 septembre, qui se noie avec son mari dans la Seine à Villequier, le touchent profondément. Au mois de novembre 1845, celui qui est un observateur attentif de la vie du peuple lors de ses promenades parisiennes entame un nouveau roman, qui devrait s’intituler « Les Misères ». Victor Hugo noircit pendant cette période des centaines de feuilles de papier, autant de textes qui seront publiés par la suite, pendant ses années d’exil ainsi qu’au soir de sa vie.


Éloigné des problèmes politiques malgré ses fréquentations, la révolution de 1848 est pour l’écrivain une nouvelle commotion. Après avoir tenté de faire proclamer la régence de la duchesse d’Orléans, haranguant les ouvriers parisiens en armes place de la Bastille, le 24 février, il se rallie rapidement à la Seconde République. Le 2 mars suivant, Victor Hugo prononce d’ailleurs un vibrant discours Place des Vosges à l’occasion de la plantation d’un arbre de la liberté. Il appelle alors à vive voix l’avènement de la « République universelle ». Le 4 juin 1848, lors d’élection complémentaire, l’écrivain est désigné comme député de Paris à l’Assemblée Constituante puis, le 13 mai 1849, à l’Assemblée Nationale avec l’appui des conservateurs. Au Palais-Bourbon, Hugo, prenant place sur les bancs de l’Assemblée, s’installe à droite.


Au cours des « Journées de Juin » pendant lesquelles le pouvoir réprime une insurrection populaire, à l’origine de laquelle se trouve la fermeture des Ateliers nationaux, le représentant du peuple, qui avait appelé à faire disparaître ces ateliers de charité quelques jours plus tôt, fait partie des soixante délégués chargés de tenir l’Assemblée au courant de la situation. Il préside également au mois d’août de la même année le Congrès de la paix qui se tient à Paris. Victor Hugo prononce à cette occasion un discours pacifiste qui connaît un grand retentissement en Europe. Fondateur d’un journal d’opinion, « L’Événement », avec ses deux fils et avec l’aide d’Émile de Girardin le 31 juillet 1848, il fait campagne pour l’élection à la présidence de la République de Louis-Napoléon Bonaparte. L’écrivain est alors le fervent partisan d’une démocratie libérale et sociale.


Cependant la vision qu’a Victor Hugo de sa mission d’homme politique a évolué au cours des derniers mois. Si le notable est toujours aussi effrayé par la violence utilisée par les agitateurs socialistes, par Adolphe Blanqui ou Armand Barbès notamment, il montre de plus en plus ses préoccupations humanitaires, s’inquiétant de la condition du peuple. Victor Hugo rompt bientôt avec la majorité conservatrice en prononçant des discours dénonçant la misère, le 9 juillet 1849, puis critiquant la loi Falloux, le 15 janvier 1850, ainsi que le vote de restrictions à la pratique du suffrage universel, le 20 mai suivant. « L’Événement » est d’ailleurs interdit au mois de septembre 1851.


Victor Hugo participe à l’opposition républicaine par le coup d’État du 2 décembre. Avec quelques autres députés républicains, il tente de former un comité de résistance, de soulever le peuple des faubourgs de la capitale après avoir lancé un appel à l’armée. En vain. Placé le 9 janvier 1852 sur la liste des proscrits et désormais interdit de séjour en France, il s’est exilé à Bruxelles depuis le 11 décembre précédent, voyageant muni d’un passeport au nom de Jacques-Firmin Lanvin. Les deux décennies de règne de Napoléon III seront pour l’écrivain et l’homme politique des années d’opposition et d’éloignement. Cet exil devient volontaire, après son refus de l’amnistie offerte par l’Empereur avec le décret du 16 août 1859.


Victor Hugo réside alors à proximité de la France, dans les îles Anglo-Normandes de la Manche. Dans sa villa de Marine-Terrace à Jersey, il s’initie aux « tables parlantes » grâce à Delphine de Girardin, épouse de l’homme de presse. Cependant, le 27 octobre 1855, l’écrivain est expulsé par les autorités après avoir protesté contre la visite de l’Empereur Napoléon III en Angleterre. Installé à Guernesey, il fait l’acquisition de Hauteville-House en 1856. Souffrant de la gorge et du froid, le proscrit se laisse pousser la barbe à partir de 1861. Dans les années qui suivent, sa famille s’éloigne de plus en plus fréquemment, afin notamment de s’occuper du devenir de ses contrats d’auteur. Sa femme, malade, le quitte bientôt et décède le 27 août 1868 à Bruxelles.


L’exilé rappelle régulièrement aux sujets de l’Empereur son existence. Membre du Comité de résistance au coup d’État, Victor Hugo fait entendre sa voix au moment de l’organisation d’un plébiscite le 21 novembre 1852 et destiné au rétablissement de la dignité impériale dans la personne de Louis-Napoléon Bonaparte. Il rédige pour l’occasion une lettre de protestation. L’année suivante, le 21 novembre 1853, l’écrivain fait également paraître « Les Châtiments », un pamphlet dirigé contre Napoléon III qu’il a précédemment surnommé « Napoléon-le-Petit ». Son œuvre s’enrichit ensuite de romans qui constituent de véritables épopées humaines. « Les Misérables » publiés en 1862 sont un immense succès littéraire. Suivent « Les Travailleurs de la mer » en 1866 puis « L’Homme qui rit » en 1869. En 1859, un recueil de poèmes, « La Légende des siècles », qui vient après « Les Contemplations », s’inscrit dans cette veine d’inspiration.


Après la défaite de Sedan et la proclamation de la République, le 4 septembre 1870, Victor Hugo est de retour à Paris. Symbole vivant de la résistance républicaine au Second Empire, l’écrivain est accueilli en héros par la foule des Parisiens à la gare du Nord. Son « Appel aux Allemands », un texte maladroit et décalé, publié le 9 septembre suivant, n’ayant eu que peu d’effets sur les troupes ennemies, celles-ci entament un siège en règle de la capitale. Hugo participe alors à l’effort collectif de défense en distribuant les dividendes de ses droits d’auteur.


Élu député de la gauche républicaine dans la capitale le 8 février 1871, en seconde position après Louis Blanc mais devant Léon Gambetta, il démissionne quelques semaines plus tard, le 8 mars, peu satisfait de la volonté de restauration monarchique que montre l’Assemblée qui siège à Bordeaux. Victor Hugo n’approuve ni la paix signée le 1er mars 1871 ni l’accueil réservé à l’italien Giuseppe Garibaldi, celui-ci ayant pris part aux combats contre la Prusse aux côtés des Français. Se désolidarisant de l’aventure de la Commune, l’écrivain accueille néanmoins publiquement chez lui à Bruxelles, où il réside depuis le 22 mars, les communards réfugiés pendant la répression versaillaise.


Expulsé de Belgique, Victor Hugo se rend alors à Vianden au Luxembourg voisin. Il évoque bientôt les événements dramatiques de ces derniers mois dans « L’Année terrible », publiée en 1872. Le 7 janvier de la même année, l’écrivain est battu lors d’une élection législative partielle. Il lui faudra attendre quatre années et le 30 janvier 1876 pour retrouver sous la Troisième République un siège de parlementaire, en étant élu sénateur de Paris. Il milite alors au sein de l’assemblée pour l’amnistie des communards, celle-ci intervenant le 11 juillet 1880.


Entre temps, Hugo fait éditer de nouvelles œuvres. 1874 voit la parution de son dernier roman, « Quatre-vingt treize », dédié à la Révolution française et à la Convention. Des textes écrits le plus souvent pendant les années d’exil à Guernesey paraissent également : « L’Art d’être grand-père » au mois de mai 1877, « La Pitié suprême » en 1879, « Torquemada » en 1882, « L’Archipel de la Manche » au mois d’octobre 1883.


Cependant la santé du patriarche se détériore. Une congestion cérébrale qui le terrasse le 28 juin 1878 le laisse diminué. L’écrivain délaissera maintenant l’écriture, se contentant de mettre en forme et de publier ses productions inédites. En 1881, le nouveau régime « installé » fête son entrée dans sa quatre-vingtième année, ce qui donne lieu à une grande célébration populaire, le 27 février. L’avenue d’Eylau, dans la partie où il est installé depuis 1879, porte dorénavant son nom. Juliette Drouet décède le 11 mai 1883, Victor Hugo le 22 mai 1885 à 13 h 27 minutes, des suites d’une congestion pulmonaire.


La Troisième République lui offre alors des funérailles nationales. Celles-ci se déroulent le 1er juin suivant et sont l’occasion d’un vaste rassemblement populaire autour d’une des gloires nationales. La veille de l’événement, un immense catafalque stationné sous l’Arc-de-Triomphe permet à la foule de venir se recueillir pendant la nuit auprès du grand homme. Le corbillard des pauvres, que celui-ci a demandé dans son testament rédigé le 2 août 1883, s’élance enfin, suivi par un interminable cortège composé de deux millions d’admirateurs et de badauds. Il conduit le corps de Victor Hugo au Panthéon.

 

 

Place des Vosges sa demeure.

 

 

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En 1832, Victor Hugo s’installe au 6 Place Royale pour une longue période, résidant en ce lieu durant seize ans. Le tumulte provoqué dans Paris par le scandale de la « bataille d’Hernani » avait poussé son propriétaire à lui demander de quitter en 1830 la maison de Notre Dame des Champs qu’il habitait depuis trois années. Après avoir vécu deux ans rue Jean Goujon, il louera l’appartement de la Place Royale situé dans l’hôtel de Rohan Guémené.

Certains de ses amis lui feront le reproche de s’excentrer, de s’éloigner des quartiers des artistes de la Nouvelle Athènes. Les motivations de son choix restent obscures, si ce n’est la proximité de son ami Théophile Gautier et surtout celle de l’Arsenal où Charles Nodier tenait ses réunions, entourés de jeunes écrivains et poètes.

Son salon où se réunissait depuis plusieurs années le cénacle romantique continue à être très fréquenté, les artistes ont suivi, et Théodore de Banville vante la douceur des soirées de la Place Royale : « En été, surtout, c’était ravissant; la grande porte de l’appartement restait ouverte, le parfum des fleurs et des feuillages entrait par les fenêtres et la soirée avait lieu sur la Place Royale en même temps que dans les salons, car les jeunes gens allaient fumer leur cigarette dans les allées, autour de Louis le Chaste, puis tout de suite remontaient grisés de nuit et d’azur, dans l’éblouissement des flambeaux et des danses pareilles à des choeurs de déesses ».

La demeure est cossue, décorée des oeuvres des amis peintres ou sculpteurs, Boulanger, Châtillon, David d’Angers. Mais ces oeuvres représentent Hugo lui même ou des membres de sa famille, ou encore illustrent des scènes de poèmes. L’intérieur bourgeois n’est pas celui d’un collectionneur ou d’un dandy comme celui de Théophile Gautier. Peut être Hugo est il trop soucieux de son oeuvre pour laisser place à celle d’un autre artiste dans sa propre demeure, si ce n’est pour témoigner encore de lui même au travers de portraits de ses proches ou d’illustrations de sa propre création. Mais cet appartement est aussi le lieu auquel sont associés l’ascension sociale, un certain embourgeoisement et la tragique disparition de Léopoldine.

En cette année 1832, Hugo est le chef incontesté de l’école romantique, sa plume est depuis longtemps reconnue, son avis recherché en littérature comme en politique. Pourtant son parcours n’a pas été rectiligne. Ses convictions restent incertaines, ayant subi des influences diverses et souvent contradictoires, mais aussi le poids des événements.

 

Le musée de la place des Vosges fut fondé en 1902, année du centenaire de la naissance de Victor Hugo, à l’initiative de Paul Meurice (1818-1905), ami de longue date, ardent défenseur de Hugo et de son oeuvre, et grâce à l’importante donation qu’il fit alors à la Ville de Paris. Premier musée monographique et littéraire, la Maison de Victor Hugo recèle le fonds d’oeuvres graphiques et de manuscrits de Victor Hugo le plus important avec celui de la Bibliothèque nationale de France: éditions originales de l’écrivain, peintures et sculptures lui rendant hommage, estampes, photographies, caricatures et pièces de mobilier.

L’hôtel, parmi les plus beaux de la place Royale (aujourd’hui place des Vosges), fut construit par Isaac Arnauld, conseiller du roi et intendant des Finances, à qui l’emplacement avait été cédé en juin 1605, lors du lotissement du parc des Tournelles, à l’époque de la conception de la place. Vendu en 1612 au marquis de Lavardin et en 1621 à Pierre Jacquet, seigneur de Tigery, l’hôtel devint la propriété de Louis de Rohan, prince de Guémenée et resta dans cette illustre famille jusqu’en 1784.

Deux balcons, aujourd’hui disparus, furent édifiés en 1785, au premier et au deuxième étage. En 1797, l’hôtel passa aux mains de la famille Péan de Saint-Gilles puis fut cédé par ses descendants en 1873 à la Ville de Paris. Une école y fut alors transférée.

L’hôtel se composait d’un corps de logis sur la place et de deux ailes en retour portant dix croisées de façade chacune et donnant sur la cour. Celle-ci, bordée d’écuries et de remises, communiquait avec l’impasse Guéménée. De nouveaux aménagements intérieurs furent effectués pendant la deuxième moitié du XIXème siècle.

Victor Hugo loua de 1832 à 1848 un appartement d’environ 280m² au deuxième étage de l’Hôtel de Rohan-Guémenée. Les lieux ont connu jusqu’à l’inauguration du musée, en 1903, de nombreux changements. Si la surface est restée inchangée, les espaces ont été redistribués et les couloirs supprimés, ainsi que le balcon qui donnait sur la place. En juin 1852, alors que le poète proscrit s’était réfugié à Bruxelles depuis le 12 décembre 1851, son mobilier fut mis aux enchères et ses biens dispersés. Certains furent alors achetés par des amis, Paul Meurice avant tout. Ce sont ceux-là qui aujourd’hui permettent, avec ceux que Victor Hugo avait emportés en exil, de reconstituer l’atmosphère de ses lieux de vie.

En effet, adoptant un parti chronologique, la visite propose aujourd’hui une évocation des trois grandes étapes de la vie de l’écrivain, telles qu’il les avait lui même définies dans « Actes et Paroles » : Avant l’exil, Pendant l’exil, Depuis l’exil.

L’antichambre : à l’époque où Victor Hugo résidait place Royale, cette pièce était l’antichambre de son appartement avec une même petite fenêtre d’angle donnant sur la place et un même dallage en pierre de liais. Cette salle évoque aujourd’hui la famille, l’enfance et la jeunesse de l’écrivain, ses lieux de vie, ses fiançailles avec Adèle Foucher, les premières années de leur mariage et la naissance de leurs enfants.

Le salon rouge : la deuxième salle restitue l’atmosphère du salon de la place Royale, qui se trouvait à l’emplacement de l’actuel salon chinois. Les murs tendus de damas rouge, les consoles dorées et la glace de Venise évoquent le décor de l’époque ; certaines oeuvres se trouvaient alors dans le salon : le portrait d’Adèle Hugo par Louis Boulanger, ainsi que celui de Victor Hugo et de son fils Victor par Auguste Châtillon. Ces tableaux orneront plus tard le billard de Hauteville House à Guernesey. Figure aussi le portrait de leur fils Victor par Charles de Champmartin vers 1834. La coiffeuse à décor laqué provient de la chambre de Madame Hugo à Hauteville House. Comme Le Feu du ciel de Louis Boulanger, le buste du poète sculpté par David d’Angers se trouvait en bonne place dans le salon de la place Royale. Le buste en marbre, dédicacé et signé par l’artiste, est daté de 1838.

Le souvenir de Léopoldine, décédée en 1843, est toujours évoqué. Un dessin de Madame Hugo, daté d’avril 1837, la représente lisant. Il est accompagné d’un petit échantillon de la robe qu’elle porte sur le tableau d’Auguste de Châtillon, Léopoldine au livre d’heures.
Victor Hugo plaça plus tard ce morceau d’étoffe en écrivant Robe de Didine. 1834. V.H. ainsi que les deux vers : « Oh ! la belle petite robe Qu’elle avait, vous rappelez-vous » ? (Les Contemplations, IV, VI)


Auguste Châtillon, ami de la famille, réalise en 1835 le portrait de Léopoldine au livre d’heures. Le tableau porte en haut à droite les dates 28 août 1824 (naissance de Léopoldine), 28 août 1835 (date probable de l’achèvement de l’oeuvre). En 1836, Léopoldine fait sa Première Communion dans l’église de Fourqueux, entourée de ses proches, de son grand-père Pierre Foucher, de Théophile Gautier et d’Auguste Châtillon qui peint la scène : sur cette oeuvre, on aperçoit Victor Hugo, la tête penchée. Le tableau sera placé, durant l’exil, dans la chambre de Madame Hugo à Guernesey. D’autres souvenirs de Léopoldine sont parfois présentés dans les vitrines : son châle de cachemire, ses gants de peau accompagnés de leur pochette, son rond de serviette marqué Didine, sa petite boîte à onguent et son porte-aiguilles en velours brodé.

Un coffre de bois gravé et peint par Victor Hugo porte les initiales du second fils du poète, François-Victor. En 1849, alors qu’il collabore au journal L’Evénement, Victor adopte le prénom de François-Victor afin d’éviter toute confusion avec son père. La tradition veut que Louis Napoléon Bonaparte, venu en octobre 1848 solliciter rue de la Tour-d’Auvergne l’appui de Victor Hugo pour sa candidature à la présidence de la République, se soit assis sur ce coffre.
    
Une toile de Charles de Champmartin (vers 1827) nous présente Juliette Drouet que Victor Hugo rencontre en 1833 lors des répétitions de sa pièce Lucrèce Borgia’.

Le salon chinois d’Hauteville Fairy : le Salon Chinois occupe actuellement l’emplacement du grand salon de Victor Hugo de 1832 à 1848.
      
Après le coup d’Etat de Napoléon III, le 2 décembre 1851, auquel s’est opposé l’écrivain, ce dernier, proscrit, quitte la France pour la Belgique le 11 décembre, muni d’un faux passeport. Une longue période d’exil commence.
Victor Hugo et sa famille, ainsi que Juliette Drouet, s’établissent tout d’abord à Jersey en août 1852 puis à Guernesey en novembre 1855 (Iles Anglo-Normandes). Le succès éditorial que connaît le recueil de poèmes  « Les Contemplations », en 1856, permet à Victor Hugo d’acheter une maison qu’il baptise Hauteville House.
Juliette Drouet emménage dans la même rue, dans une maison appelée Hauteville Fairy. Le décor d’inspiration chinoise est une partie du décor original provenant de la demeure de Juliette Drouet.
      
Vendu par Louis Koch, neveu et héritier de Juliette Drouet, à Paul Meurice qui en a fait don au musée lors de sa fondation, ce décor a pu être remonté grâce à des photographies anciennes. Celles-ci montrent de petites pièces et les agendas de Victor Hugo nous révèlent que ces pièces étaient éclairées au gaz. Il faut donc imaginer des pièces modestes et relativement peu éclairées, donnant ainsi une impression d’intimité, le décor très chargé saturant l’espace.
      
L’élaboration et la mise en place du décor à Hauteville Fairy commença en juillet 1863 et s’acheva le 14 juin 1864. La correspondance de Juliette Drouet avec Victor Hugo en donne quelques échos au cours de l’été 1863. Entièrement conçu par Victor Hugo, le décor se déployait dans le salon et la chambre de Hauteville Fairy et peut-être dans une troisième pièce. Il se compose de panneaux décoratifs peints et dorés, à motifs de personnages, d’animaux et de fleurs où les initiales du poète et celles de Juliette Drouet se mêlent en plusieurs endroits, quelquefois agrémentées d’un papillon évoquant le poème « La pauvre fleur disait au papillon céleste » (Les Chants du crépuscule, XXVII). Des caissons garnis d’assiettes ornent également une cheminée qui porte un miroir de Venise et des figures en porcelaine, à la lumière d’un lustre chinois.

La salle à manger d’inspiration médiévale : cette salle réunit plusieurs meubles que l’on retrouve sur les photographies anciennes de la chambre de Juliette Drouet à Hauteville Fairy. Aux murs, deux dessins du poète illustrent la genèse du travail de l’écrivain décorateur. Ces dessins sont autant de projets de meubles totalement composites que Victor Hugo concevait à partir des nombreux coffres et éléments de bois sculptés, qu’il achetait lors de ses pérégrinations sur l’île, et dont la réalisation était confiée à un artisan nommé Mauger, aidé de trois ouvriers.

Un bahut montre comment Victor Hugo laissait son imagination prendre le pas sur le côté fonctionnel : le meuble se compose d’un coffre orné de divinités marines, d’une sorte de petit tabernacle et d’un buffet dont les deux tiroirs ont perdu toute utilité. Un buste de Victor Hugo en porcelaine exécuté par Louis-Joseph Leboeuf, qui apparaît sur une photographie de Hauteville Fairy exposée dans la salle, est une copie du buste exécuté par le sculpteur lors d’un séjour à Guernesey en 1864.

Le grand meuble garni d’un miroir a lui aussi été réalisé à partir d’éléments hétérogènes. Les panneaux supérieurs évoquent les stalles sculptées du Moyen Age. Comme à Hauteville Fairy, ce meuble est surmonté des bustes de plâtre de Juliette et de sa fille Claire Pradier, exécutés par Victor Vilain.
Claire, née en 1826 et dont le père était le sculpteur James Pradier (1792-1852), mourut en 1846. Victor Hugo l’associa au souvenir de Léopoldine et lui consacra plusieurs poèmes des « Contemplations ».

Les motifs floraux qui ornent le troisième bahut rappellent ceux fréquemment utilisés à Hauteville House. Les armes de Victor Hugo sont apposées sur deux de ces meubles. Sur un banc apparaît l’inscription VIVE AMA, évoquant les nombreuses devises, souvent latines, que Victor Hugo apposa en de nombreux endroits à Hauteville House.

Salle 5 les photographies de l’exil : cette salle occupe l’emplacement d’un cabinet de travail dépendant semble-t-il de la chambre attribuée à Léopoldine puis à ses frères. Les photographies réalisées par Victor Hugo, ses fils et Auguste Vacquerie, durant l’exil à Jersey, sont souvent présentées dans cette salle.


Victor Hugo et les siens passèrent un peu plus de trois ans à Jersey (d’août 1852 à octobre 1855) où ils louèrent une maison, Marine Terrace. Un petit atelier photographique fut aménagé dans un coin de la serre. Victor Hugo et sa famille, le cercle des proscrits de Jersey, paysages et objets constituent l’essentiel des sujets. Adèle Hugo écrit dans son Journal qu’une galerie de portraits photographiques ornait les murs de la salle à manger de Marine Terrace. On estime à environ 350 les images produites entre 1853 et 1854, et l’on dénombre une soixantaine de portraits du poète.

Victor Hugo ayant montré tout au long de sa vie une très grande curiosité d’esprit, on ne s’étonnera pas de son intérêt immédiat pour la photographie. Toutefois, selon le témoignage de Madame Hugo, il ne semble pas qu’il ait lui même utilisé les appareils photographiques. En revanche, le poète intervenait dans le choix des sujets et bien entendu dans la mise en scène de ses portraits. Cette technique très nouvelle va servir admirablement les ambitions politiques de l’écrivain et sa littérature de combat.

Aux murs, quatre médaillons de terre cuite, représentant Victor Hugo, sa femme Adèle, Charles et François-Victor, qui furent exécutés par Victor Vilain lors de son séjour à Guernesey en 1860. La « table aux quatre encriers » évoque les actions sociales menées par les époux Hugo à Guernesey. En 1860, Madame Hugo organise une vente de charité au profit des enfants pauvres de Guernesey. Elle demande à Victor Hugo, George Sand, Alexandre Dumas et Alphonse de Lamartine de lui faire don de leur encrier.
Lamartine envoie une petite boîte de verre qui avait contenu la poudre facilitant le séchage de l’encre et George Sand ajoute un briquet. Chacun accompagne son envoi d’un autographe. Le plateau à tiroirs comportant ces différents objets qui fut alors exécuté ne trouva aucun acquéreur et Victor Hugo l’acheta.

 

Le salon du retour d’exil : le 5 septembre 1870, après la défaite de Sedan, Victor Hugo rentre en France après dix-neuf années d’exil. Il s’installe en avril 1874 dans un appartement 21, rue de Clichy, puis en novembre 1878, il emménage avec Juliette Drouet dans un hôtel particulier, aujourd’hui disparu, 130, avenue d’Eylau (à l’emplacement de l’actuel 124 de l’avenue Victor Hugo). Il y restera jusqu’à sa mort.

Le mobilier présenté dans cette salle et le lustre de Murano aux couleurs de la République, proviennent du salon de cet hôtel. Le portrait de Victor Hugo peint par Léon Bonnat est une copie exécutée par Daniel Saubes, sous la direction de l’artiste, à la demande de Paul Meurice pour l’inauguration du musée. Le poète, assis de face, s’appuie du bras gauche sur un exemplaire d’Homère posé sur une table. Un autre tableau peint par Charles Voillemot en 1879, représente les petits enfants de Victor Hugo, Georges et Jeanne, tenant « L’Art d’être grand-père », publié en 1877. Ce sont eux qui offriront à la Ville de Paris l’ensemble du mobilier qui garnissait la chambre de Victor Hugo, avenue d’Eylau, dans laquelle le poète décéda le 22 mai 1885

L’un des miroirs, dont le cadre est l’une des compositions décoratives de Victor Hugo, orné d’oiseaux et de fleurs, a été réalisé à Guernesey, peu de temps avant son retour en France. On peut encore y lire quelques vers destinés à Georges.

Des photographies de Victor Hugo par Nadar (1878), Charlot (1884) ou Gallot (1885) montrent le poète vers la fin de sa vie. Le buste de bronze exécuté par Auguste Rodin, souvent présenté dans cette salle, est l’une des nombreuses commandes adressées par Paul Meurice à des artistes à l’ouverture du musée.

 

La chambre de Victor Hugo : Elle occupe l’emplacement d’une partie de l’ancien cabinet de travail de Victor Hugo et de sa chambre, à l’époque où il résidait place Royale. La chambre de l’hôtel de l’avenue d’Eylau, où Victor Hugo a demeuré de 1878 à sa mort est ici reconstituée grâce à ses petits-enfants Georges et Jeanne qui ont fait don du mobilier et des objets composant cette pièce en 1903 pour l’inauguration du musée.

Grâce aux illustrations figurant dans la presse de l’époque et à la description qu’en donne Georges Hugo dans son livre de souvenirs : « Mon Grand-père », publié à Paris en 1902, la reconstitution est très fidèle.

 La Justice de plâtre doré que mentionne Georges Hugo est en réalité une statue de la République tenant un glaive et appuyée sur une stèle, exécutée en 1878 par Auguste Clésinger (mari de Solange, fille de George Sand) qui l’offrit à Victor Hugo pour son anniversaire, le 26 février 1879. Sur la commode, un vase de Sèvres à fond bleu sur lequel se déroule un décor peint par Fragonard, illustrant Le Joueur de Jean-François Regnard, fut offert à Victor Hugo qui entrait dans sa quatre-vingtième année, le soir du 25 février 1881, par Jules Ferry, président du Conseil, au nom du gouvernement. Enfin, on peut voir la table conçue par l’écrivain à partir de deux tables superposées et sur laquelle il écrivait debout.

Victor Hugo a vécu dans cette dernière demeure avec Juliette Drouet, non loin de ses petits-enfants qui habitaient l’hôtel voisin. Juliette Drouet s’est éteinte le 11 mai 1883 et repose auprès de sa fille, Claire Pradier, au cimetière de Saint-Mandé.

En 1882, le quatre-vingtième anniversaire de Victor Hugo fut l’occasion d’un grand hommage populaire et officiel. La même année, la Ville de Paris donna à la partie de l’avenue d’Eylau, où il résidait, le nom d’avenue Victor Hugo.

 

A l’annonce du décès de l’écrivain le 22 mai 1885, le gouvernement décida des funérailles nationales et le Panthéon (encore église sous Napoléon III) revint alors à la laïcité. Le 1er juin 1885, deux millions de personnes suivirent le cortège. Rarement écrivain français aura autant contribué à forger sa propre légende de son vivant et aura reçu de la nation une reconnaissance officielle. La IIIe République, en s’emparant du personnage et de son mythe, en construisant une autre légende, léguera à la postérité une image, républicaine et nationale de l’écrivain, qui est encore aujourd’hui dans la mémoire collective.

 

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