Biographie de Rudyard Kipling.

 

Rudyard_Kipling« Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité ».

 
Kipling, fils du conservateur du musée de Lahore, naquit le 30 décembre 1865 à Bombay, en Inde. À l’âge de six ans, il fut envoyé en pension en Angleterre pour recevoir une éducation britannique. Il y vécut cinq années malheureuses, qu’il évoqua plus tard dans « Stalky et Cie » (1899) et dans « La lumière qui s’éteint » (1891). En 1882, il retourna en Inde où, jusqu’en 1889, il se consacra à l’écriture de nouvelles pour la Civil and Military Gazette de Lahore. Il publia ensuite « Chants des divers services » (1886), des poèmes satiriques sur la vie dans les baraquements civils et militaires de l’Inde coloniale, et « Simples Contes des collines » (1887) un recueil de ses nouvelles parues dans divers magazines. C’est par six autres récits, consacrés à la vie des Anglais en Inde et publiés entre 1888 et 1889, que Kipling se fit connaître : ces textes révélèrent sa profonde identification au peuple indien et l’admiration qu’il lui vouait. Kipling fit après cette période de longs voyages en Asie et aux États-Unis, où il épousa Caroline Balestier, en 1892, et où il écrivit « le Livre de la jungle » (1894). Il vécut pendant une courte période dans le Vermont, puis, en 1903, s’installa définitivement en Angleterre. De ses nombreuses œuvres, beaucoup devinrent très populaires. Il fut le premier écrivain anglais à recevoir le prix Nobel de littérature (1907). Il mourut le 18 janvier 1936, à Londres. 

 
Kipling est considéré comme l’un des plus grands romanciers et nouvellistes anglais. Ses poèmes, moins connus, se distinguent surtout par sa maîtrise des vers rimés et l’usage de l’argot du simple soldat britannique. Ses œuvres reprennent trois thèmes principaux : le patriotisme fervent, le devoir des Anglais vis-à-vis de leur pays et la destinée impérialiste de l’Angleterre. Son impérialisme forcené fut par la suite nuisible à sa réputation d’écrivain, en fait, son colonialisme idéaliste était bien loin de la réalité de la colonisation telle que la menaient les Anglais, et il en avait tout à fait conscience.

 

 

Bateman’s sa maison.

 

 

241586499_77edae20caAprès une vie mouvementée en Inde, Chine, Japon, Australie et Amérique, Rudyard Kipling jeta l’ancre au manoir de Bateman’s, acheté en 1902, cinq ans avant son Prix Nobel de Littérature.

Les Kipling (Rudyard, sa femme Carrie, leur fils John et leur fille Elsie) arrivent de Rottingdean. Ils ont vécu aux Etats-Unis de 1892 à 1896, dans l’Etat du Vermont – où vit la famille de Carrie. L’agressivité du frère de Carrie les a incités à quitter le nouveau continent pour s’établir à Torquay en 1896, dans une maison qui surplombe la mer, puis à Rottingdean en 1897, près de Brighton. La maison des Kipling est toujours debout, près des Kipling gardens. C’est une période très prolifique pour lui. Bien que certains décèlent de l’ironie dans ses textes, il est reconnu comme le poète de l’Empire, au moment où des événements graves se produisent (la seconde guerre des Boers a lieu entre 1899 et 1902 en Afrique du Sud).

Quand, en 1899, leur fille aînée Joséphine mourut à l’âge de six ans d’une pneumonie lors d’un voyage en Amérique en 1899, Carrie comprit qu’il était temps pour eux de s’établir quelque part pour panser leurs blessures. Ils jetèrent leur dévolu sur le manoir de Bateman’s, non loin d’Etchingham, mais ratèrent l’affaire faute de s’être décidés assez vite. Deux ans plus tard, Bateman’s fut de nouveau en vente et ils purent l’acquérir.

Construit dans les années 1634, Bateman’s était un manoir en pierres de taille et toit de tuiles à hautes cheminées dépourvu du moindre confort.

« Nous sommes à présent propriétaires d’une maison de pierres grises et moussues – la date de 1634 est gravée au-dessus de la porte – à poutres apparentes, avec boiseries et bibliothèques de vieux chêne, restée dans son jus. C’est un endroit beau et plein de paix », écrivit-il à son sujet.

 

C’est pour s’éloigner des curieux et des visiteurs indésirables (les touristes affluant de Brighton par bus), et aussi pour ne plus voir dans tous les recoins des Elms la présence de Josephine, les Kipling s’installent à Bateman’s. L’écrivain est riche et célèbre (il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1907).

Pour préserver ce calme et parce qu’il n’apprécie pas de parler à des gens qu’il ne voit pas, Kipling ne fait pas installer le téléphone. Les messages urgents arrivent par télégramme ou par le téléphone du village voisin de Burwash.

 

Parmi les plus célèbres œuvres de fiction de Kipling, il faut retenir « Multiples Inventions » (1893), mais surtout « le Livre de la jungle » (1894) et « le Second Livre de la jungle » (1895) : ces recueils de contes animaliers et anthropomorphiques, considérés comme ses plus grandes œuvres, mettent en scène le personnage de Mowgli, « petit d’homme » qui grandit dans la jungle mais choisit finalement de rejoindre le monde des humains. Ces livres furent suivis des « Histoires comme ça pour les enfants » (1902) et de « Puck, lutin de la colline » (1906), suivis du « Retour de Puck » (1910), qui évoquent avec nostalgie les paradis enfantins. 

 
En marge de cette littérature pour enfants, il écrivit encore des romans et des récits comme « Capitaines courageux » (1897), un récit maritime, et « Kim » (1901), un magnifique conte picaresque sur la vie en Inde, considéré comme l’un de ses meilleurs romans. Parmi ses recueils poétiques, il faut citer « Chansons de la chambrée » (1892), qui comporte des poèmes devenus populaires comme « Mandalay », « Cinq Nations » (1903), mais c’est surtout le poème « Tu seras un homme mon fils », où il expose son éthique, faite de respect de soi et des autres, d’attachement à ses convictions et de tolérance, qui reste le plus frappant. « Quelque chose de moi-même », récit inachevé de son enfance malheureuse, fut publié de manière posthume en 1937.

Dans la maison sont exposées des scènes du « Livre de la jungle » gravées par John Lockwood Kipling, le père de Rudyard. Si l’écrivain est né à Bombay en 1865, c’est parce que son père y enseignait alors dans une école d’arts.

Au grand désagrément de leurs enfants et de leurs invités, les Kipling équipent la maison de mobilier du XVIIe siècle, époque de la construction des bâtiments. Kipling aménage cependant dans le moulin un groupe électrogène capable de fournir chaque soir quatre heures d’électricité.

On peut voir dans le « parloir » une collection de « dieux domestiques », petite série d’objets d’Extrême-Orient, de Grèce et de la Rome antique, qui possédent aux yeux de l’écrivain quelques pouvoirs magiques.

Son bureau est tel qu’il le laisse à sa mort en 1936. Il autorise exceptionnellement quelques amis – dont Rider Haggard – à y rester pendant qu’il écrit. Le large panier à papiers algériens lui sert souvent. Il écrit avec humour : « le fait même d’écrire était et a toujours été pour moi un plaisir physique ».

La cuisine n’est pas plus que le confort un des principaux attraits de Bateman’s. Kipling adore les plats épicés, mais des ulcères duodénaux l’obligent dans les dernières années de sa vie à recourir à un régime dont profite toute la tablée, famille et invités éventuels (qui apprécient toutefois la qualité du vin).

Ici vivent bon an mal an une quinzaine ou une vingtaine de personnes, y compris cinq femmes de service, une gouvernante, un chauffeur pour la superbe Rolls Royce, un secrétaire. Les Kipling sont venus chercher ici l’isolement, mais ils reçoivent souvent : la famille, des amis dont Henry James qui vient à Bateman’s une ou deux fois, 140 invités le 14 juillet – dont T. E. Lawrence que Kipling commença par estimer avant de s’en méfier, le considérant comme un charlatan.

La guerre éclata et il eut la douleur de voir partir son fils John. Un an plus tard, en 1915, John fut tué à la bataille de Loos, dans le Pas-de-Calais. Reclus désormais à Bateman’s, ne voulant plus voir personne, écrivant et soignant ses roses, Kipling travailla à son autobiographie, « Quelque chose de moi-même », qui ne fut jamais achevée et parut un an après sa mort, survenue en 1936 à Londres. Sa femme Carrie demeura à Bateman’s jusqu’à sa propre fin, trois ans plus tard. Selon le souhait de son mari, elle légua le manoir au National Trust qui y organise concerts et lectures littéraires.

 

 

 

 

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