Biographie Pierre de Ronsard.

 

ronsard« Heureux qui plus rien ne désire ».

 

Pierre de Ronsard, fils de famille aristocratique, parent de Bayard et de la reine Elisabeth d’Angleterre, est né le 11 septembre 1524 dans le château de la Possonnière, à Couture-sur-Loir près de Vendôme. Il est le fils et sixième enfant de Louys de Ronsard – chevalier et « maistre d’hostel des enfants de France » – et de Jeanne Chaudrier. Louis de Ronsard s’est battu, sous Louis XII et François 1er, notamment aux côtés de Bayard et a pris part aux guerres d’Italie. Il est élevé par un père admiratif de l’Italie qui avait rapporté d’Italie le goût des beaux-arts et écrivait des vers. Son père l’inscrit au collège de Navarre en 1533.

Son père fit jouer ses relations pour le faire entrer (à l’âge de douze ans) comme page à la cour de France auprès de nombreux personnages de l’aristocratie. Là , il se montre très doué pour les exercices physiques, l’équitation, ou l’escrime et devient l’un des pages les plus séduisants de la cour de France.

En 1536, il prend en premier lieu son service auprès du dauphin François qui meurt trois jour plus tard, il assistera en compagnie de son père, au décès et à l’autopsie du dauphin, puis après entre au service du page du troisième fils de François 1er, Charles d’Orléans et en 1537, attaché à Madeleine de France, il l’accompagne en Ecosse après son mariage avec Jacques V d’Écosse. Elle meurt peu après de phtisie en juillet 1537. Il reste en Écosse puis prend le chemin du retour vers la France en passant par l’Angleterre et la Flandre, pour revenir de nouveau dans la compagnie du Duc d’Orléans en 1538.

Il séjourne en Allemagne en 1540, pendant trois mois, avec son cousin humaniste et diplomate Lazare de Baïf. Puis il se rend dans le Piémont en compagnie de Guillaume du Bellay, seigneur de Langey. En 1542, suite à une grosse fièvre, une surdité précoce le fait renoncer à la carrière militaire. De retour à la Possonnière, il fait la connaissance de Paul Duc qui lui fera découvrir Virgile et Horace. C’est là que Ronsard commence à imiter, certes sans grande réussite, ces deux hommes illustres en écrivant des vers en latin. C’est ainsi qu’il décide de tenter d’écrire en français, et ce malgré la volonté de son père qui voudrait l’inscrire à l’université de Paris au cours de la faculté de décrets. Il se découvre alors une vocation pour la poésie.

En 1543, Pierre de Ronsard et son père séjournent quelques temps au Mans lors des obsèques de Guillaume du Bellay. C’est à cette occasion que Ronsard rencontre pour la première fois son cousin Joachim du Bellay et Jacques Peletier du Mans, le secrétaire de l’évêque René du Bellay. En mars, il reçoit la tonsure de clerc (il ne sera cependant pas ordonné prêtre) afin de pouvoir percevoir une source de revenu, celui des ecclésiastiques.

Le 6 juin 1544, le père de Ronsard décède. Il décide alors de partir chez Lazare de Baïf.

En 1545, la mère de Ronsard décède. Peu de temps après, en avril, il fait la rencontre d’une jeune fille de treize ans, Cassandre Salviati dans une fête à la cour de Blois. Aussitôt rencontrée, aussitôt disparue, la jeune Cassandre va devenir « l’être inaccessible ». Cette dernière épousera en 1546, Jean de Peigné, seigneur de Pray. Elle sera à Ronsard, ce que Laure a été à Pétrarque, et va lui permettre de célébrer l’amour platonique.

Entre temps, Ronsard devient admiratif des oeuvres littéraires de Clément Marot et se donne comme défi de devenir l’égal de ce dernier en réalisant la version française des Odes Épicuriennes d’Horace. Cette même année, il demande l’avis à Jacques Peletier du Mans sur ses essais d’odes horaciennes. Ses débuts sont prometteurs. D’ailleurs, la première ode parue de Ronsard intitulée « L’Ode à Peletier du Mans » se trouve dans l’ouvrage de cet ami.

En novembre 1547, Ronsard s’inscrit à l’Université en compagnie de Joachim du Bellay. Il y suit alors,et ce pendant plus de cinq ans, l’enseignement de Jean Dinemandi dit Dorat, poète et humaniste mais aussi le principal du collège. Il décide de créer avec son ami et quelques autres jeunes poètes un groupe : la Pléiade. Il s’agit de Joachim du Bellay (1522-1560), Etienne Jodelle (1532-1573), Jacques Peletier du Mans (1517-1582), Pontus de Tyard (1525-1605), Dorat (1508-1588), Jean Antoine de Baïf (1532-1589) et Rémi Belleau (1528-1577). Leur objectif est de soutenir le français contre ses détracteurs, enrichir son vocabulaire et son style et composer des œuvres inspirées des auteurs grecs et latins. Il se retrouve très vite le premier de son école. Rien n’aurait pu laisser prévoir quelques années plus tôt son talent pour les lettres et la poésie. Cette année, c’est aussi la disparition de Lazare de Baïf.

En 1549, Ronsard compose « les Amours de Cassandre », recueil de sonnets et publie « l’Epithalame d’Antoine de Bourbon », « Jeanne de Navarre » et « l’Hymne de France ». En avril , paraît sous la plume de du Bellay, la célèbre Défense et illustration de la langue française qui constitue le manifeste du groupe de la « Brigade » .
En 1550 , Ronsard publie les Quatre premiers livres des « Odes » et « Ode à la paix » qui le hissent au premier rang des poètes de l’époque. Les Odes sont consacrées à des thèmes très divers, parmi lesquels l’amour du pays natal tient une large place. Une nouveauté y apparaît : la recherche systématique de la régularité des strophes, qui permet de les chanter sur le même air, les exigences musicales conduiront à construire les rimes, dans chaque strophe, selon le même modèle. Marguerite de France puis le roi Charles IX se prennent d’enthousiasme pour ce « Prince des Poètes », tel qu’il s’autoproclame. Pendant deux décennies, Ronsard va jouir d’une grande renommée.

En 1551, commencent quelques discussions houleuses à la Cour entre partisans de Ronsard et de Mellin de Saint-Gelais.

En 1552, Ronsard côtoie les proches du roi : Marguerite (sa sœur), Jean de Morel (son maître d’hôtel), Jean de Brinon (son conseiller), Michel de l’Hospital (son futur chancelier). Son ouvrage « Les Amours » est publié avec le « Cinquième livre des Odes ». Les sonnets des « Amours » sont ouvertement influencés par Pétrarque. Les « Odes », que l’auteur veut totalement novatrices du point de vue poétique, tout en utilisant à loisir la mythologie antique, obtiennent un grand succès et font de lui le plus en vue des nouveaux poètes et le chef de file de la Brigade.

En 1553, la Brigade fête le succès de la « Cléopâtre captive » de Jodelle. Michel de l’Hospital arrive, non sans effort, à réconcilier Ronsard et Mellin de Saint-Gelais. A l’automne, arrive l’épidémie de peste sur Paris. Ronsard quitte alors précipitamment cette ville pour la région de Meaux.
En 1554, il publie « Bocages ». En 1555, Ronsard s’éprend de Marie Dupin. Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que lui inspirait Cassandre. Pour elle, il composera « des poèmes simples et clairs », et publie « les Hymnes », « des Meslanges », et « de la Continuation des Amours ».

 

En 1565, il obtient une aumônerie puis un canonicat (prieuré de Saint-Cosme, près de Tours).

De 1569 à 1572, il se lance dans un projet gigantesque, « La Franciade », une Eneïde à la française qui tournera court et se soldera par un échec. « La Franciade » est une épopée savante où Ronsard imagine qu’Astyanax, fils d’Hector, échappé au massacre de Troie, est venu sous le nom de Francion fonder la ville de Paris et le royaume de France. En 1574, à la mort de Charles IX, Ronsard abandonne « la Franciade ». Il connaît la disgrâce. Le nouveau roi, l’efféminé Henri III et ses « mignons » le remplace par le jeune poète précieux Philippe Desportes (1546-1606), mais lui laisse sa pension.

En 1578, il rencontre Hélène de Surgères , une des filles d’honneur de la Cour de Catherine de Médicis. Elle vient de perdre dans la guerre civile, Jacques de La Rivière, capitaine, dont elle était éprise. La reine Catherine de Médicis invite le poète à la consoler. Ronsard publie : « Sonnets pour Hélène « , dédiés à « cette beauté aussi remarquable par son esprit que par sa vertu ».

Ronsard passe l’été et l’automne 1585 à Croix-Val. Il meurt le 27 décembre dans son prieuré de Saint-Cosme-en-l’Isle près de Tours. Son enterrement eut lieu en janvier 1586. À Paris, le 24 février, des funérailles solennelles et exceptionnelles témoigneront de sa célébrité, un Requiem fut exécuté de son ami Jacques Maudui, et sa mémoire recevra un hommage officiel, au collège de Boncourt.

Peu de temps après sa mort, Ronsard tombe en disgrâce. Malherbes (1555- 1628) le condamne pour la luxuriance de sa langue, les Classiques n’y trouvent rien de ce qu’ils aiment : la mesure, la raison, la rigueur et le bon goût, le Grand Arnauld parlera de ses « pitoyables poésies », Voltaire le jugera « barbare », Ronsard sera redécouvert par Sainte-Beuve et célébré par les Romantiques. C’est qu’il aura fallu deux siècles pour retrouver une telle sincérité du lyrisme. Encore cette réhabilitation n’est-elle pas unanime. Michelet lui consacre, dans son Histoire de France, quelques pages cruelles : « Il tapait comme un sourd sur la pauvre langue française ». Mais, dégagée de ses références érudites, mythologiques et courtisanes, la poésie de Ronsard reste aussi jeune, aussi éternelle que ce qu’elle chante le mieux : l’amour et la nature.

 

 

Le Prieuré Saint Cosme sa demeure.

 

 

Prieure_Saint_CosmeBâtis à partir du début du XIème siècle jusqu’au XVème siècle, sur une ancienne île de la Loire, le prieuré de Saint-Cosme et son église s’entourent d’un parc composé de neuf jardins dans lesquels la rose est reine, rendant hommage à l’auteur de « Ode à Cassandre » avec son célèbre sonnet « Mignonne allons voir si la rose, Qui ce matin avait déclose, Sa robe de pourpre au soleil … »

Ronsard, accueilli par la communauté des moines qui vivait là, devint prieur des lieux de 1565 jusqu’à sa mort en 1585. Lui qui partageait sa vie entre la poésie, les promenades, les prières et le jardinage avait trouvé dans cette propriété un lieu paisible, source d’inspiration.

Le prieuré fut construit à l’emplacement d’un oratoire aux XIème et XIIème siècles. Plus tard, sous Louis XI, l’église est à son tour édifiée et une nouvelle maison du prieur est érigée. Occupé par la communauté des chanoines depuis sa fondation jusqu’au XVIIIème siècle, ce site est un lieu de passage pour les pèlerins en route pour Saint Jacques de Compostelle.

Le prieuré connaît la prospérité pendant des centaines d’années puis, son déclin entraîne la suppression canonique par l’Archevêque de Tours en 1742. En 1744, les moines quittent le prieuré, l’église sert alors de carrière de pierre. Par la suite, le site devient la résidence de l’archevêque de Tours puis de l’intendant de Cluzel. En 1791, le domaine est mis en vente et est morcelé. Les maraîchers investissent les lieux : habitations, étables et granges dénaturent le site tout en le préservant d’autres détériorations.

Il faut attendre 1925 pour que le président de la Sauvegarde de l’Art Français, avec l’aide de mécènes américains, achète des parcelles de terrain et entame des fouilles permettant la découverte du corps de Pierre de Ronsard. Mais en 1944, les bombardements endommagent une partie du prieuré. En 1946, les fouilles et restaurations reprennent pour se terminer en 1951, date à laquelle le Conseil général d’Indre-et-Loire devient propriétaire des lieux.

Du prieuré, bombardé en 1944, ne subsistent que quelques vestiges dont le superbe réfectoire abritant sa chaire romane et le logis du prieur, ancienne habitation de Pierre de Ronsard. Dehors, au milieu des vestiges de l’église, le prince des poètes, de son tombeau, veille sur le lieu.

La visite permet de découvrir l’architecture et les jardins du prieuré mais surtout de donner une autre dimension aux écrits du poète.

Le prieuré Saint-Cosme possède un grand parc associant les jardins utilitaires du Moyen-âge et des jardins d’agrément de la Renaissance. La rose est maîtresse des lieux. 200 variétés se mêlent à une superbe collection d’iris mais aussi de pivoines, de lavandes, de lys, d’arbustes divers et variés.

Au milieu des ruines de l’église, un arc gothique, le chevet, les chapiteaux romans de la fin du XIème siècle et le tombeau de Ronsard ont résisté aux bombardements de la deuxième guerre mondiale.

En revanche, le réfectoire, construit dans la première moitié du XIIème siècle, fut en partie touché puis restauré. À l’intérieur, la chaire du lecteur est bien conservée et à côté, se trouve « l’hôtellerie », datant du XIIIème siècle, qui abrite aujourd’hui la bibliothèque des Amis de Ronsard.

La visite de la maison du prieur, construite à la fin du XVème siècle sur des fondations plus anciennes permet d’entrer dans l’intimité du poète. Le rez-de-chaussée est composé de deux salles, l’une avec un musée et une maquette de l’ensemble des bâtiments, l’autre offrant une reconstitution de l’histoire du lieu. Le premier étage est réservé aux appartements de Ronsard, c’est à dire sa chambre et le cabinet qu’il utilisait pour écrire ses œuvres. C’est ici que Ronsard, âgé de 61 ans, a dicté ses derniers vers et s’est éteint.

Ce voyage dans l’univers intime de Ronsard aidera les visiteurs à comprendre le parcours du poète, ses œuvres et les raisons qui l’ont amené à se retirer au prieuré Saint-Cosme pendant près de 20 ans.

 

 

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Prieuré Saint Cosme 

 

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LOCALISATION DE LA MAISON :