Biographie d’Auguste Comte.

 

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« Tout est relatif, et cela seul est absolu ».


Auguste Comte naît le 19 janvier 1798, à Montpellier, dans une famille monarchiste et catholique. Son père, fondé de pouvoir à la recette municipale, consciencieux et terne, n’aura guère d’influence. D’un frère, tôt expatrié et disparu, d’une sœur insignifiante, il ne dira presque rien, en revanche, il vénère sa mère, Rosalie Boyer.


Comte effectue d’excellentes études. Dès l’âge de seize ans, il est admis, premier sur la liste du Midi, à l’École polytechnique. C’est durant sa scolarité secondaire que l’étudiant perd la foi, jugée incompatible avec la science qu’il découvre. Auguste Comte s’éloigne en même temps des idées royalistes sans pour autant se rallier à Napoléon. Il se rapproche même à l’époque des idées révolutionnaires. En avril 1816, l’École polytechnique est fermée pour cause de jacobinisme. Comte rentre alors à Montpellier où il suit quelques cours de la faculté de médecine. Il retourne à Paris où il devient répétiteur de mathématiques.

En août 1817, Auguste Comte devient le secrétaire de Saint-Simon et collabore bientôt à la revue L’Industrie. De nombreux opuscules sont également rédigés par les deux hommes. La pensée de Comte s’élabore à cette époque. Considérant le désordre de la société industrielle qui s’édifie, l’égarement des esprits, la misère du prolétariat, Comte envisage une réforme. À la société théologique et militaire doit succéder une société scientifique et industrielle. À la foi doit se substituer la science, aux prêtres les savants, aux hommes de guerre les entrepreneurs. L’entente de Comte avec Saint-Simon est courte : un conflit d’auteurs les brouille à l’automne 1824.

C’est alors qu’Auguste Comte épouse Caroline Massin en 1825, une soi-disant blanchisseuse, en réalité une prostituée. Caroline Massin fugue. Comte en est très affecté. Il est probable que cet épisode soit la raison de sa crise mentale et de sa tentative de suicide qui interrompent son « Cours de philosophie positive ». Il pardonne encore une seconde incartade mais, ne pardonne pas la troisième. Le couple se sépare en 1842.

Après son mariage, à partir du mois de novembre 1829, Auguste Comte s’efforce de gagner sa vie en ouvrant un cours libre de philosophie, rue Saint-Jacques. En 1831, il demande, en vain, la chaire d’analyse à l’École polytechnique. L’année suivante, cependant, l’institution l’accueille en tant que répétiteur d’analyse et de mécanique avant qu’il ne devienne, en 1836, examinateur à l’entrée de l’école. Quelques années plus tôt, en 1833, François Guizot a refusé la création en sa faveur d’une chaire d’histoire des sciences au Collège de France. On invoque contre lui ses « opinions républicaines », pourtant à tel point marginales qu’il ne se reconnaît pas dans le parti républicain. En 1844, Auguste Comte perd son poste d’examinateur et demeure sans ressources.

C’est pourtant durant cette période agitée et malheureuse que s’exerce son activité créatrice. De 1826 à 1844 en effet, il professe le « Cours de philosophie positive »  devant un auditoire variable, mais toujours brillant, composé entre autres, d’Alexander de Humboldt, de Lazare Hippolyte Carnot, Henri de Blainville, Louis Poinsot, Émile Littré, John Stuart Mill… L’admiration qui entoure l’orateur contraste avec l’hostilité officielle.

En octobre 1844, Auguste Comte fait la rencontre d’une femme de lettres, Clotilde de Vaux. Celle-ci est la sœur d’un de ses élèves et vit séparée de son mari. Phtisique, elle attend peu de l’avenir. Clotilde est âgée d’une quinzaine d’années de moins que le philosophe qui en tombe éperdument amoureux. Elle ne lui accorde qu’une liaison platonique. Les visites d’Auguste Comte sont pourtant mal reçues par la famille, qui les juge compromettantes. C’est néanmoins sous les yeux du philosophe qu’elle meurt, le 5 avril 1846 Après sa mort, la passion de Comte se transforme en véritable culte religieux. Clotilde de Vaux devient le principal des trois anges gardiens de la religion positiviste, la sainte majeure, une déesse mère. Le second ange est la mère de Comte tandis que le troisième est Sophie, sa servante, que Comte adopta. Ainsi mère, épouse et fille sont transposées sur le plan spirituel.

Pendant cette période, Auguste Comte publie un « Traité élémentaire de géométrie analytique » , un « Discours sur l’esprit positif « , préambule au « Traité philosophique d’astronomie populaire »  (1843), reprenant un cours gratuit professé à la mairie du IIIème arrondissement depuis 1831 et qui durera jusqu’en 1848. Enfin, de 1844 à 1847, paraissent les quatre tomes du « Cours de philosophie positive ». Ces ouvrages précisent ainsi sa pensée. Pour Auguste Comte, la science se révèle comme le seul type de croyance efficace. En conséquence, elle est le fondement de la réforme sociale. Cependant toute vérité doit être prouvée. Et si seul un petit nombre d’hommes est susceptible de comprendre les démonstrations scientifiques, cela est sans importance car la science fournira même aux ignorants une foi suffisante pour établir un nouvel ordre social.

Depuis 1845, Comte survit grâce à l’argent que lui versent ses disciples. Cette gêne financière ne ralentit pourtant pas son activité. En 1847, il annonce la fondation de la religion de l’humanité. Avec la science, les croyances théologiques se trouvent désormais privées de sens. Cependant les hommes ont besoin d’un objet d’amour plus haut qu’eux-mêmes, ils ont besoin du pouvoir spirituel, bref, il leur faut une religion Pour Comte, la solution est d’adorer l’humanité elle-même. A Dieu, Comte substitue ainsi l’humanité Les grands hommes reçoivent l’immortalité subjective qui se substitue à l’immortalité de l’âme ou à la résurrection, impossibles à croire. Ils sont honorés après leur mort et, éventuellement, célébrés dans le culte. Auguste Comte annonce la paix et l’harmonie parfaites pour le XXème siècle.

En 1848, il fonde la Société positiviste et publie le « Discours sur l’ensemble du positivisme »Comte enseigne sa doctrine sociale qui suscite de nombreuses réticences. Selon lui, le pouvoir doit régler la vie intérieure des hommes pour les amener à vivre en commun. Dans la société positive, celui-ci devra à la fois justifier la société industrielle et ramener les puissants aux sentiments d’égalité et de solidarité. Comte publie alors énormément : les quatre tomes du « Système de politique positive, ou Traité de sociologie instituant la religion de l’humanité »  paraissent de 1851 à 1854, le « Catéchisme positiviste, ou Sommaire Exposition de la religion universelle » en 1852, « l’Appel aux conservateurs » en 1855, le premier volume de « Synthèse subjective, ou Système universel des conceptions propres à l’état normal de l’humanité », en 1856. Cette dernière œuvre restera d’ailleurs inachevée.

Auguste Comte croit au succès de sa mission. Peu amical à l’égard de la Seconde République, très hostile à la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence, il se rallie pourtant, au mois de décembre 1851, au coup d’État. Comte y voit sans doute un espoir de rationalisation de la société. En 1856, il propose une alliance au général des jésuites. Comte est persuadé de prêcher la religion positive à Notre-Dame en 1860 ! Le 5 septembre 1857, Comte meurt d’un cancer gastrique alors que sa religion ne rencontre finalement qu’un succès restreint et inégal.

 

 

Paris sa demeure.

 

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De 1841 jusqu’à sa mort, Auguste Comte vécut au deuxième étage du 10 rue Monsieur le Prince dans le 6ème arrondissement de Paris. C’est là qu’il recevait Clotilde de Vaux.

L’appartement a été restauré et reconstitué tel qu’il était à la mort d’Auguste Comte. Il se compose de cinq pièces (salle à manger, salon, cabinet de travail, salle de cours, chambre) et d’un vestibule. Ses affaires personnelles et quelques lettres manuscrites sont exposées dans les vitrines à l’entrée. Ce travail de restauration a été fait, dans les années 1960, par Paulo Carneiro, ambassadeur brésilien à l’Unesco.


La salle à manger, le salon et le cabinet de travail sont trois pièces en enfilade, parquetées, éclairées par la rue par deux grandes croisées à espagnolette, avec des volets intérieurs. Une cheminée en marbre noir et marbre Sainte Anne, surmontée d’une grande glace avec des bordures dorées se trouve dans chaque pièce.

Dans le salon, un portrait de Clotilde, fait par le peintre et sculpteur Etex, a été suspendu juste au-dessus du fauteuil en bois d’acajou sur lequel elle s’asseyait lors de sa visite hebdomadaire. L’étoffe de soie cerise qui recouvre le siège est usée contrairement au reste du meublé (canapé, chaises, fauteuils, tabourets de pieds). Disciples et successeurs n’ont pas voulu toucher à cet objet devenu sacré C’est en souvenir de Clotilde de Vaux, morte 16 mois après leur rencontre, qu’Auguste Comte conçoit et met en place une religion dont le culte est l’Humanité elle-même. Dans ce salon, du temps d’Auguste Comte et de Pierre Laffitte, eurent lieu les sacrements de la religion de l’humanité : baptême, mariage, initiation, présentation….

C’est sur ce bureau en bois, recouvert de basane, que Comte conçut son deuxième grand ouvrage « Le Traité de sociologie instituant la religion de l’Humanité » ou « Système de politique positive », en quatre volumes. Auguste Comte écrivait devant une glace et se disait « inspiré par ses trois anges » : Rosalie Boyer (sa mère), Clotilde de Vaux (son amie) et Sophie Bliaux (sa bonne).


La Révolution de 1848 et la fin de la monarchie ont exercé sur la pensée politique de Comte une action stimulante d’une grande puissance. Ce moment historique lui paraît opportun pour l’action politique et sociale. Il fonde alors l’Association libre pour l’instruction positive du peuple dans tout l’occident européen. Cette association prendra le nom de Société positiviste en 1848 et sera destinée à l’enseignement des classes populaires. C’est dans cette pièce qu’Auguste Comte recevait les membres de cette Société.

 

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