Biographie de Madame de Sévigné.
« La vie est pleine de choses qui blessent le coeur ».
Née dans les milieux aisés de la noblesse et de la finance le 5 février 1626, la jeune Marie de Rabutin Chantal est orpheline dès l’âge de sept ans. Elle est recueillie par sa famille maternelle et reçoit une éducation très poussée, essentiellement littéraire : elle apprend le latin, l’espagnol, et l’italien. Comme Madeleine de Scudéry, elle est avide de culture, mais n’en fera jamais étalage et saura rester simple.
Elle devient marquise de Sévigné en 1624. Mais son mari est volage, joueur, n’hésite pas à se battre. Il meurt dans un duel pour une autre femme en 1651, laissant à la charge de son épouse deux enfants à élever et des dettes à régler. Madame de Sévigné est belle, a de l’esprit, et est très appréciée à la Cour où elle est entrée sept ans plus tôt. C’est une jeune femme à la mode dont la compagnie est recherchée. Elle se constitue un cercle d’amis parmi lesquels figurent Madame de La Fayette, Fouquet, célèbre ministre, La Rochefoucauld, La Grande Demoiselle.
Madame de Sévigné se consacre de plus en plus à ses enfants et particulièrement à sa fille. En 1669, « la plus jolie fille de France » se marie. Les époux, la mère et son fils vivent dans un hôtel particulier loué en plein Paris. Mais, un an plus tard, Grignan, le beau fils de Madame de Sévigné, est nommé lieutenant général du roi en Provence. C’est une douloureuse séparation pour l’écrivain qui voit partir sa fille. Elle lui écrit donc régulièrement, plusieurs fois par semaines, tout en poursuivant parallèlement sa correspondance avec son cousin, le comte de Bussy. Elle visite couramment sa fille, et c’est en Provence qu’elle meurt le 17 avril 1696.
L’originalité de son œuvre repose sur deux points importants : tout d’abord, celle que nous considérons aujourd’hui comme la maîtresse de l’art épistolaire au XVIIe siècle, n’a jamais souhaité que ses lettres soient divulguées en dehors du cadre privé ou des salons (où elle était lue et très appréciée), elle est devenue en quelque sorte un « écrivain malgré elle ». Le second point marquant de ces lettres, c’est qu’elles ne sont pas exclusivement destinées à des mondains, contrairement à la correspondance de Voiture ou Balzac. Bussy publia un recueil en 1697 dans lequel figuraient les « Lettres » de Madame de Sévigné, mais elles ne seront publiées séparément qu’en 1726.
Le château des Rochers sa demeure.
Le château des Rochers-Sévigné, ancienne résidence bretonne de Madame de Sévigné, est un manoir gothique du XVe siècle situé à proximité de Vitré en Ille-et-Vilaine.
Le petit château a été édifié sur une colline rocheuse – d’où il tire son nom – par les ancêtres d’Henri de Sévigné, aristocrate breton, qui épousa en 1644 Marie de Rabutin-Chantal, future Marquise de Sévigné. La demeure est bâtie selon un plan en L et possède deux tours. On y trouve également une chapelle octogonale, construite par la Marquise en 1671 pour l’abbé de Coulanges, nommé le « Bien-Bon », qui était son cousin, des écuries et des communs ajoutés au XVIIIe siècle.
Le jardin à la française a été créé en 1689 et restauré en 1982. L’ensemble est bordé d’un parc boisé dont les allées ont toutes été baptisées par la Marquise. Madame de Sévigné, qui possédait plusieurs domaines, séjourna longuement au château des Rochers après la mort de son mari. C’est dans cette demeure qu’elle écrivit nombre de ses fameuses lettres adressées à sa fille, Madame de Grignan.Un élément du jardin attire l’attention, c’est le mur en forme d’arc de cercle. Celui-ci possède une particularité. En effet, lorsqu’une personne se place sur une dalle et qu’elle se met à parler, la forme arrondie du mur provoque un écho. La comtesse s’en servait pour faire des lectures à sa fille.
Les visiteurs accèdent ensuite à une tourdu château. Celle-ci date du XIVème siècle et fait partie des plus anciennes parties de l’édifice. Bien que cette tour ait plus de 6 siècles, son intérieur relève, lui, du XIXème siècle. Après avoir monté des escaliers, l’on arrive dans une salle dans laquelle sont entreposés des objets ayant appartenus à Madame de Sévigné. Là on peut admirer l’un de ses portraits en pied, ainsi qu’une peinture représentant son fils Charles. Sur une autre toile, figure la petite fille de la comtesse. C’est elle qui autorisa la publication des lettres écrites par sa grand-mère à sa mère. Dans une vitrine sont également exposés un nécessaire de toilette, un nécessaire d’écriture et un encrier.
La visite se poursuit par la chapelle du château. Celle-ci, de forme octogonale, fut construite au XVIIème. La première messe y fut célébrée en 1675. Son décor intérieur est, quant à lui, de style XIXème et le mobilier du XVIIIème.
Ensuite l’on passe dans la cour du château. Hélas, celui-ci a subi de nombreuses modifications, au fil des siècles, et il est aujourd’hui difficile d’imaginer la forme en « L » qu’il avait à l’origine. La propriété appartient encore aux lointains descendants des Sévigné.
Musée du Château des Rochers Sévigné
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