Gustave Flaubert – Croisset
Biographie de Gustave Flaubert.
« Ce qui me console de la vie, c’est la mort, ce qui me console de la mort, c’est la vie ».
Gustave Flaubert naît à Rouen le 13 décembre 1821. Son père dirige l’Hôtel Dieu de Rouen. Il connaît dès l’enfance, la monotonie de la vie de province où il puise sans doute le goût de l’observation méticuleuse. En février 1832, il entre au collège Royal à Rouen où il se révèle doué mais indiscipliné. Il rédige en 1834, le journal manuscrit « Art et Progrès », où les nouvelles théâtrales tiennent une place importante.
Au cours de l’été 1836, il rencontre à Trouville Maurice Schlesinger, et surtout sa femme Elisa, pour laquelle il nourrît un amour sans espoir. Cette passion est à l’origine de « L’Education Sentimentale » en 1843. Il commence les « Mémoires d’un fou » en 1838, l’année suivante, il écrit « Rêve d’Enfer » et « La Main de Fer ». Il publie également dans une revue littéraire rouennaise Le Colibri, sa première oeuvre : « Une leçon Naturelle : Genre Commis ».
Flaubert part pour un voyage dans les Pyrénées et en Corse en 1840. L’année suivante, il s’inscrit à la faculté de droit de Paris. En 1842, il n’a que vingt ans, il écrit « Novembre ». Refusé à son examen de droit, il entreprend la première version de « L’Education Sentimentale ». Sur la route de Pont l’Evêque, en 1844, il est victime d’une attaque nerveuse. Marqué par cet accident, son père ne veut plus qu’il poursuive ses études. Il s’installe à Croisset près de Rouen.
En 1846, Flaubert perd son père et sa soeur. Il habitera désormais avec sa mère. Il rencontre Louise Colet qui devient sa maîtresse. Pour remédier à ses troubles nerveux, les médecins lui prescrivent un séjour dans les pays chauds. Il part avec son ami Maxime Du Camp, en Orient en 1849. Ils visitent l’Egypte, la Syrie, Beyrouth, Jérusalem, Rhodes, Constantinople et Athènes. Il achève « La Tentation de Saint Antoine ». En 1851, il repart à Sparte et dans le Péloponnèse, visite Patras, Brindisi, Naples, Rome et Florence. Un voyage qui dure près de deux ans. Il rompt définitivement en 1854 avec Louise Colet.
Deux ans après, « Madame Bovary » est publié dans la Revue de Paris, qui le tenait occupé depuis 1851. C’est un énorme succès. A cause de son libéralisme, on prit prétexte de quelques scènes du roman pour des poursuites contre l’auteur. L’année suivante Flaubert est acquitté. Pour l’étude de son nouveau roman « Salammbô » il part en 1858 pour Constantine, Tunis et Carthage. Après 5 années de travail, l’oeuvre est achevée.
En 1869, « L’Education Sentimentale » est édité et ne connaît qu’un médiocre succès. Flaubert à la douleur de perdre sa mère en avril 1872. Très affecté, « Je me suis aperçu, depuis quinze jours que ma pauvre bonne femme de maman était l’être que j’ai le plus aimé ». De retour à Croisset, il médite le projet de « Bouvard et Pécuchet ».
Deux ans après sa sortie, « La Tentation de Saint Antoine » est un échec. Flaubert travaille, mais souffre de rhumatisme et de neurasthénie. En 1877, il s’installe à Paris et termine « Hérodias ». Pendant l’hiver dur et froid de 1879, Flaubert est à Croisset. Il lit les épreuves de Maupassant « Boule de Suif » qu’il déclare « être un chef d’oeuvre de composition ».
Le 8 mai 1880, Flaubert meurt brusquement d’une attaque, laissant inachevé son roman « Bouvard et Pécuchet ». Zola, Goncourt, Daudet, Banville, Maupassant, Coppée, Huysmans, Hennique, Alexis, Céard, le conduisent au cimetière dans la sépulture des Flaubert.
Croisset sa maison.
En 1844, son père achète une maison de campagne à Croisset. La légende dit que là, l’abbé Prévost aurait écrit la première version de Manon Lescaut…
Flaubert commence par y passer les étés, puis s’y établit en 1851 avec sa mère, toujours habillée de noir et sa nièce, très tôt orpheline de mère.
Le bureau de l’écrivain à Croisset ne se trouvait pas dans le pavillon que l’on peut visiter aujourd’hui, mais au premier étage de la maison disparue.
Ce bureau, c’est la tour d’ivoire de Vigny au Maine-Giraud, c’est le cabinet de Hugo à Hauteville House, la cellule de Lamartine à Saint-Point : un autre espace-temps, une « vaste pièce, éclairée par cinq fenêtres, dont trois donnent sur le jardin et deux sur le fleuve. Une bibliothèque aux rayons bourrés de livres. Ça et là, des portraits d’amis. Un fauteuil à dossier haut, un divan pour la sieste ou la rêverie et une table en chêne avec des feuillets épars, son encrier-crapaud, et son assortiment de plumes d’oie, car le maître de céans méprise les plumes d’acier. Par terre, une peau d’ours » (Henri Troyat).
C’est là qu’il écrit, souvent à la lueur des bougies et de la cheminée jusqu’à quatre heures du matin, la plupart de ses oeuvres, et qu’il les « teste » (ainsi que dans l’allée de tilleuls qui part du pavillon) à voix haute auprès de ses amis Du Camp, Bouilhet, même les frères Goncourt (octobre 1863), Zola, Daudet, Maupassant, puis George Sand (août 1866). Celle-ci, pour aider Flaubert à sortir d’une passe difficile, lui propose en 1875 d’acheter Croisset tout en lui en laissant la jouissance (ce qu’il refusera).
Croisset est vendu par sa nièce Caroline après la mort de Flaubert. La maison est remplacée par une usine, mais le pavillon, d’où il aimait regarder la Seine, survit. On peut y voir aujourd’hui quelques objets de l’écrivain.
À Rouen et alentour, Flaubert a également vécu dans les murs :
- du lycée Corneille, où il lit les auteurs défendus : Hugo et Lamartine,
- d’un appartement situé à Rouen au coin de la rue Crosne-hors-la-ville et de la rue Buffon, après le décès de son père et de sa soeur en 1846 – l’appartement de l’hôpital étant revenu à son frère Achille,
- d’un hôtel de La Bouille, en août 1847, de retour de son voyage en Bretagne avec Maxime Du Camp, de même que fin 1866 avec George Sand,
- de l’appartement de sa nièce, quai du Havre, fin 1870, alors que la maison de Croisset est occupée par les allemands.
Autres demeures de l’auteur
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- L’écrivain habita également Trouville et Paris.
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- Il posséda une ferme à Deauville, recouverte aujourd’hui par le champ de courses.
- Avant Croisset, entre 1821 et 1843, les parents de Flaubert possédaient une maison de campagne à Déville-les-Rouen.
Merci aux auteurs du blog Au bonheur de lire pour les photographies suivantes :
Merci à Catherine pour ces belles photographies :
Un grand merci pour les photographies au blog « Au bonheur de lire »
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