Nathaniel Hawthorne – Salem et Concord
Biographie de Nathaniel Hawthorne
“Personne ne peut longtemps présenter un visage à la foule et un autre à lui-même sans finir par se demander lequel est le vrai”
Nathaniel Hawthorne naquit à Salem, dans le Massachusetts (Etats-Unis), le 25 mai 1804. Il appartenait à une vieille famille de cette ville riche en souvenirs historiques et en traditions maritimes et coloniales.
Ses ancêtres, à commencer par William Hathorne, le fondateur de la famille en Amérique, avaient été de stricts puritains et s’étaient illustrés dans la défence de l’orthodoxie théocratique. Le fils de William, John Hathorne, se signala dans le martyre des « sorcières de Salem ». Il prononça la sentence de mort contre plusieurs femmes accusées d’être possédées par le démon (À la suite de la découverte de ce fait, vers l’âge de 20 ans, Nathaniel aurait ajouté un « w » à son nom, peu avant de sortir diplômé du collège, afin de se dissocier de ses ancêtres). Les descendants de John ne se distinguèrent point de façon si cruelle, ils furent fermiers ou marins. L’un d’eux, Nathaniel Hathorne, né en 1775, fut marin comme son père et devint capitaine d’un vaisseau marchand. Il eut trois enfants, dont le second, appelé comme lui Nathaniel, naquit le 4 juillet 1804, jour anniversaire de la Déclaration d’Indépendance. A ce moment, la famille Hathorne avait déjà perdu son lustre d’antan et son nom jadis respécté était presque oublié.
Le capitaine Hathorne mourut à trente-trois ans de la fièvre jaune au Surinam en 1808. Sa femme, qui avait alors vingt-sept ans, se cloîtra après cet évènement et pendant les quarante années qui suivirent elle mena une existence austère, vivant presque recluse, prenant ses repas seule dans sa chambre et abandonnant ses trois enfants à leur grand-mère, à leur oncle et à eux-mêmes.
Le jeune Nathaniel était de santé délicate. A l’âge de neuf ans, une balle de cricket le frappa au pied et le fit boîter pendant longtemps. Les médecins craignirent même qu’il ne fût à jamais estropié. Pendant trois ans, il ne put partager les jeux de ses camarades et dut rester chez lui, assis ou couché désoeuvré ou s’adonnant à la lecture. Ses compagnons n’étaient pas les garçons de son âge, mais des chats et des livres, et parmi ceux-ci, surtout Shakespeare, Milton, Pope, Thomson, Froissart, Spenser, Bunyan et Rousseau.
Le frère de madame Hathorne, Richard Manning, possédait une propriété dans le Maine, sur les bords du lac Sebago, et il y donna l’hospitalité à son neveu qui, dans le calme de cette ferme isolée, acheva d’y récupérer la santé.
« Je vécus dans le Maine, comme un oiseau dans l’air, si parfaite était la liberté dont je jouissais. Mais c’est là que je contractai mes maudites habitudes de solitude. »
Timide par nature, Hawthorne montra vite de l’aversion pour la vie de société. Il se repliait volontiers sur lui-même pour rêver et réfléchir. Très tôt il avait lu et aimé les ouvrages allégoriques : Le progrès du Pélerin, La Reine des Fées. Influencé par la lecture et par l’atmosphère favorable au rêve de la maison ancestrale de Herbert Street, il voyait déjà la vie comme une suite de symboles et d’images. Dans un carnet de notes que son grand-père lui avait donné pour qu’il y rédigeât ses pensées, l’enfant à douze ans décrit une petite fille qui « voltige parmi les buissons de roses, et qui entre dans l’arbre et en sort comme une petite sorcière ». A seize ans, il écrivit un poème sur un jeune homme qui mourait de l’amour que lui avait inspiré un fantôme.
A dix-sept ans, il entra à Bowdoin College, dans le Maine. Il devait y faire quelques précieuses amitiés. Il eut en effet pour camarades Henry Wadsworth Longfellow, déjà poète et humaniste et un jeune homme fortuné qui devait faire une belle carrière dans la Marine américaine, Horatio Bridge.
Hawthorne fut un étudiant indifférent, il profita surtout des leçons de rhétorique de Samuel Newman, qui insistait sur la pureté du style et la propriété des termes, déclarant que c’étaient là les deux qualités essentielles et que le triple critère du goût était le raffinement, la délicatesse et la correction. Mais Nathaniel ne désirait pas briller. Ce garçon aux yeux noirs brillants, avait des manières plutôt timides, fuyantes, qui l’avaient fait surnommer « Oberon » par ses camarades. Il préférait rêver ou aller se promener dans les bois voisins, il pouvait marcher des heures sans se fatiguer.
« Nous allions cueillir des myrtilles sous les grands pins pendant les heures d’étude, ou regarder les grandes bûches flottantes qui se heurtaient dans le courant de l’Androscoggin ; ou bien, l’été, au crépuscule, faire la chasse aux chauves-souris ; ou bien encore, prendre des truites dans le petit ruisseau plein d’ombre qui traverse la forêt. »
Hawthorne n’appartint pas à la société littéraire qu’illustra Longfellow. Il se joignit parfois aux étudiants radicaux, mais ses audaces n’allèrent pas très loin. Il fut cependant condamné à une amende de cinquante cents pour avoir été pris à jouer aux cartes.
Après avoir reçu son diplôme de Bowdoin en 1825, Hawthorne se retira dans la maison familiale et se trouve de nouveau imprégné par l’atmosphère provinciale de Salem. La petite ville, ruinée par la guerre de 1812, avait cessé d’être un port actif et était tombée dans une pleine décadence. Les mauvaises herbes poussaient sur les quais abandonnés, les rues ne retentissaient plus des cris bruyants des marins en bordée. Salem était maintenant une ville endormie, à demi désertée par son aristocratie, une ville triste, maussade, silencieuse, où l’on remuait les cendres du passé. Chez lui, Hawthorne prenait, comme sa mère, ses repas seul. Il ne sortait guère avant la tombée de la nuit. Il voyait peu de monde, fréquentait surtout les gens du peuple plutôt que l’aristocratie exclusive de Salem. Il empruntait des monceaux de livres à la bibliothèque locale et lisait avec frénésie, s’intéressant de préférence aux ouvrages d’histoire locale, dévorant les vieilles chroniques du Maine et du Massachussetts, les annales de Haverhill et de Salem, mais ne négligeant pas pour autant les grands classiques, Montaigne, Racine, Voltaire, Rousseau. Surtout, il écrivait, remaniait sans cesse ses écrits, faisant son apprentissage d’auteur.
« Quelquefois j’avais l’impression de me trouver déjà dans la tombe, avec juste assez de vie pour avoir conscience du froid qui m’engourdissait. Mais plus souvent j’étais heureux, aussi heureux que je pouvais, ou croyais pouvoir l’être à ce moment… Maintenant je commence à comprendre pourquoi j’ai été emprisonné tant d’années dans cette chambre solitaire et pourquoi je ne pouvais en rompre les verrous et les barreaux invisibles ; si je m’étais échappé plus tôt dans le monde, je me serais endurci et couvert de poussière terrestre et mon coeur aurait pu devenir insensible après ses dures rencontres avec la foule. Mais, vivant dans la solitude jusqu’à ce que mon temps fût accompli, je gardai la jeunesse et la fraîcheur de mon coeur. Je pensais parfois que je pouvais imaginer toutes les passions, tous les sentiments, tous les états du coeur et de l’esprit, mais que je savais peu de chose ! En vérité, nous ne sommes que des ombres, nous n’avons pas de vie réelle, et tout ce qui nous en semble le plus réel n’est qu’un mince tissu de rêve jusqu’au moment où le coeur est touché. C’est alors que nous commençons à exister et à réclamer notre part d’éternité. »
Cependant, il ne faut pas imaginer Hawthorne comme un reclus complet. Il prenait de temps à autre des vacances, parfois il s’aventurait dans la rue en pleine journée, il passait une heure ou deux au musée, il se promenait au bord de la mer, il allait passer un jour ou deux à Boston. L’été il faisait de longues excursions à la campagne ou au bord de la mer et il s’arrêtait le soir dans les tavernes ou les auberges et il avait de longues conversations avec les forgerons et les paysans. L’un de ses mailleurs amis était le fils d’un charpentier. Il notait soigneusement dans ses carnets les termes de terroir et le rythme de la phrase yankee, les aspects du paysage et de la vie de Nouvelle Angleterre.
C’est dans les trois premières années de sa réclusion qu’il écrivit Fanshawe, un petit roman que l’auteur fit imprimer à ses frais, mais peu satisfait de son travail, il retira les exemplaires non vendus et les fit brûler.
Après Fanshawe, Hawthorne écrivit les Sept Contes de mon Pays natal, un recueil de récits de sorcellerie et de piraterie. Il brûla son manuscrit toujours peu satisfait de son travail.
Aucun éditeur ne voulait publier ses oeuvres, il faut savoir qu’à cette époque ceux-ci n’accordaient pas leur confiance aux écrivains américains :
« Un éditeur n’édite que des livres de classe, un autre est déjà en train d’examiner cinq romans ; un troisième va se retirer des affaires, exprès, je le crois bien, pour se dispenser d’éditer mon livre. En un mot, de tous les dix-sept (que j’ai vu), un seul a daigné lire mes contes et comme, probablement, il se mêle aussi de littérature, il a eu l’impertinence d’en faire la critique, d’y proposer ce qu’il appelle de grandes améliorations et de conclure, après les avoir condamnés en bloc, par l’assurance irrévocable qu’il ne veut s’en charger à aucun prix. Cependant, il semble qu’il y ait eu un honnête homme parmi ces dix-sept canailles et il me dit franchement qu’aucun éditeur américain ne se chargera d’un ouvrage américain, sinon aux risques et périls de l’auteur, et cela rarement si l’ouvrage est d’un écrivain connu, et jamais s’il est d’un débutant. »
Hawthorne accepta alors quelques gagne-pains ennuyeux mais nécessaires. Pour cent dollars, il collabora à une Histoire universelle. En 1836, il entra dans la maison d’éditions de Peter Parley et consentit à se fixer à Boston pour rédiger l‘American Magazine of Useful and Entertaining Knowledge. C’était un journal populaire contenant des renseignements sur tous les sujets possibles. Hawthorne devait recevoir un salaire de cinq cents dollars par an, mais la Société Bewick, qui publiait le magazine, était déjà en déconfiture et ne devait pas tarder à faire banqueroute. L’année suivante, il essaya de se faire nommer historiographe d’une mission d’exploration dans le Pacifique, mais ne put obtenir le poste. Cependant, le jeune écrivain ne se décourageait pas. Quelques uns de ses contes étaient publiés, tantôt sous son nom, tantôt sous des pseudonymes, dans la Gazette de Salem ou dans le New England Magazine.
En 1837, un éditeur publie, enfin, grâce à l’aide financière d’Horatio Bridge, le premier livre important de Nathaniel Hawthorne, les Contes racontés deux fois (Twice Told Tales). C’était un recueil de contes déjà publiés sous divers peudonymes au cours des neuf années précédentes, et le titre était une allusion au fameux vers de Shakespeare :
Life is a tiedous, twice-told tale.
(La vie est un conte ennuyeux raconté deux fois.)
Ces contes eurent un assez beau succès. Longfellow aima l’ouvrage, Poe un peu moins. Près de sept cents exemplaires furent vendus en deux mois. Malheureusement, la panique financière de 1837, brisa net l’essor du livre.
Aux environ de 1837, une invitation chez les Peabody changea le vie du jeune homme. Dans ce milieu transcendantaliste, il rencontra de nobles caractères dont les tendances idéalistes, panthéistes et individualistes se rapprochaient de ses aspirations, et surtout il y fit aussi la connaissance de sa future femme, Sophia Peabody. Sophia, spirituelle et charmante, avait une vaste culture. Tout en se livrant à des travaux d’aiguille, elle pouvait dit-on, lire dans le texte original quelques pages de Fénelon, un peu d’Isaïe, un passage de saint Luc en grec et deux ou trois scènes de Shakespeare. Elle était, d’autre part, une artiste douée, dont les peintures avaient été louées par Emerson, Allston et Channing. Enfin, elle avait pour sa santé, passé trois ans à Cuba, ce qui avait encore élargi ses horizons.
Grâce à l’intervention d’Elizabeth Peabody, la soeur aînée de Sophia (qui était l’auxilliare du Dr Channing et de Bronson Alcott), et de l’historien Bancroft, receveur des douanes à Boston, Nathaniel Hawthorne obtint une situation. Il accepta en janvier 1839 le poste de receveur-jaugeur, qui comportait un traitement de douze cents dollars par an. Hawthorne resta deux ans aux douanes. En 1841, le président Harrison le révoqua, conformément au spoils system qui faisait place nette après chaque élection nationale. Hawthorne fut enchanté, car il ne s’était jamais habitué à son travail, et il allait pouvoir se joindre aux transcendantalistes de Brook Farm.
La communauté idéale de Brook Farm avait été fondée, peu de temps auparavant, par des fouriéristes mécontents de l’état de la société américaine. A Brook Farm, tout le monde devait gagner son pain. Mais déjà l’expérience était en assez mauvaise voie lorsque Hawthorne lui apporta son concours. L’association avait acheté un terrain médiocrement fertile et elle respectait trop la liberté de ne rien faire que s’attribuèrent certains membres. Après un peu plus de quatre mois d’honnêtes efforts, le désappointement de Hawthorne était irrémédiable et il décida de quitter Brook Farm.
En 1842, Sophia et Nathaniel se marièrent et allèrent vivre à Concord, près de Boston (ils auront trois enfants, une fille, Una, née le 3 mars 1844, un garçon, Julian, né le 22 juin 1846 et une autre fille, Rose née le 20 mai 1851) . Ils s’installèrent au Vieux Presbytère (The Old Manse) que leur loua la famille Ripley. Ils y menèrent la vie idyllique d’un couple pauvre en biens de ce monde, mais riche en petites joies quotidiennes. C’est à Concord que Hawthorne écrivit Les Mousses du Vieux Presbytère (Mosses from an Old Manse). L’ouvrage fut publié en 1846. Hermann Melville lut Les Mousses avec enthousiasme et écrivit un très bel article sur Hawthorne. C’est dans cet essai, depuis lors fameux, que l’auteur de Typee proclamait l’indépendance et la vitalité de la jeune littérature américaine :
« Croyez-moi, mes amis, des hommes qui ne sont guère inférieurs à Shakespeare sont en train de naître sur les bords de l’Ohio. Et le jour viendra où vous direz : Qui donc lit un livre moderne écrit par un Anglais ? »
Depuis la fin de 1845, Hawthorme était revenu à Salem. En 1846, il fut nommé, sur la recommandation de plusieurs amis et en particulier de son ancien condisciple Horatio Bridge, directeur des douanes de sa ville natale. Il demeura près de trois ans en fonction, mais perdit sa position avec le changement de président en juin 1849. Hawthorne allait pouvoir reprendre ses travaux intellectuels interrompus. Il s’y attela immédiatement et en quelques mois mit la dernière main à l’ouvrage qui allait enfin consacrer sa réputation. La Lettre écarlate (The scarlet Letter), qui parut le 3 février 1850 était et est encore, sa réussite la plus parfaite, son oeuvre la plus attachante. Ce roman fut accueilli favorablement par le public et ce succès fut d’une importance capitale pour l’auteur : il lui donna une certaine indépendance matérielle et il l’encouragea à continuer dans la voie de l’écriture.
Au printemps de 1850, la famille Hawthorne s’installa dans les Berkshires, à Lenox, où bientôt Nathaniel commença à écrire La Maison aux septs pignons. A l’origine de La Maison aux septs pignons (The House of the Seven Gables, publié en 1851) se trouve sans doute une légende qui faisait partie de la tradition familiale. La « sorcière » Rebekah Nurse, condamnée à mort par John Hathorne pour avoir « battu et diversement affligé des femmes et des enfants et avoir conversé avec un homme noir qui lui parlait tout bas à l’oreille pendant qu’elle était entourée de diables » avait jeté à la face du juge une malediction terrible dont sa famille devait souffrir pendant trois générations. En fait, les titres des Hathorne à d’importantes propriétés dans le Maine disparurent peu de temps après la malédiction de la sorcière et les descendants du juge devinrent de plus en plus pauvres.
C’est aussi à Lenox qu’il vit souvent Hermann Melville qui habitait non loin (Melville lui dédiera son livre Moby Dick paru en 1851) . Toujours en 1851 il publia une nouvelle intitulée La Statue de Neige (The Snow Image), où l’on trouve de remarquables descriptions du vieux Salem et d’émouvantes reconstitutions des sadiques persécutions infligées aux Quakers. L’expérience de Brook Farm servit d’inspiration à un nouveau récit, Le Roman de Blithedale (The Blithedale Romance) où Hawthorne y faisait revivre avec humour les mésaventures de ses compagnons de travail, leur idéalisme et leur enthousiasme, leur sérieux et leurs ridicules, leurs côtés peu pratiques et leur auto-raillerie. Le Roman de Blithedale est une subtile et pénétrante critique de l’altruisme qui refuse d’être réaliste, d’accepter la nature humaine.
Franklin Pierce, le camarade de collège de Nathaniel Hawthorne, avait fait une belle carrière. Il était devenu général et avait posé sa candidature à la présidence des Etats-Unis. Hawthorne, par amitié pour lui, écrivit une biographie du grand homme, destinée à être largement répandue comme ouvrage de propagande électorale. Pierce fut élu et proposa à son ami un poste diplomatique. Hawthorne accepta d’autant plus volontiers qu’il se rendait compte que jamais il ne pourrait vivre entièrement de sa plume. Ses livres se vendaient, mais ils n’arrivaient pas au grand succès des best-sellers du temps, Le Monde immense, immense (The Wide, Wide World, 1850) de Susan Warner, et L’Allumeur de Réverbères (The Lamplighter, 1854) de Maria S Cummins. Comme l’écrivait Hawthorne à son ami Ticknor :
« L’Amérique est entièrement livrée à une sacrée bande d’écrivailleuses ; je n’aurai aucune chance de succès tant que le goût du public s’occupera de ces saletés ; j’aurais honte de moi si je réussissais. Quel est donc le secret de ces innombrables éditions de l’Allumeur de Réverbères et d’autres livres qui ne sont ni meilleurs ni pires ? Pires, ils pourraient difficilement l’être, quand ils se vendent par centaines de milliers. »
Pierce fit donc nommer son vieux camarade consul des Etats-Unis à Liverpool. L’auteur de La Lettre écarlate quitta les Etats-Unis en 1853. Quelque temps auparavant, sa soeur Louisa s’était noyée dans l’Hudson et sa soeur Elizabeth s’était retirée dans une ferme où elle mena pendant trente ans une existence de recluse.
Les occupations d’un consul des Etats-Unis à Liverpool étaient variées et absorbantes. Des concitoyens voulaient se faire rapatrier, des réfugiés politiques européens souhaitaient se rendre aux Etats-Unis. Des Yankees de passage venaient serrer la main de leur consul. Un épicier du Connecticut voulait voir la reine. Des capitaines de la marine marchande venaient annoncer qu’ils avaient tué un de leurs hommes en état de légitime défense. Des marins portaient plainte contre leur capitaine. Hawthorne devait souvent arbitrer des conflits entre les officiers et leurs équipages, il devait aussi recevoir des originaux et des raseurs. Ce fut pour Hawthorne un bain de réalisme à tous égards, il y vit de très près les réalités sociales, politiques, diplomatiques et financières et accumula ainsi une mine d’informations. Pendant son séjour en Angleterre, Hawthorne jeta les notes de plusieurs romans qu’il rédigea partiellement mais ne devait jamais terminer (Le Secret du Dr Grimshawe, Le Roman de Dolliver…).
Au début de l’année 1858, Hawthorne est en France, il n’y restera pas longtemps. Paris le charma, mais, au cours de ce trop bref voyage, il n’aima guère et ne chercha pas à comprendre les Français. Il passa bientôt en Italie. La première impression de Rome fut franchement mauvaise. La ville était délabrée, misérable, la population ignoble et dégénérée. Pourant la Cité antique s’imposa à lui. De son voyage en Italie, Hawthorne rapporta Le Faune de Marbre (The Marble Faun), publié en 1860.
Les Hawthorne revinrent aux Etats-Unis dans l’été 1860. Ils firent agrandir leur maison de Concord The Wayside. On construisit une tour accolée au corps de la maison où Nathaniel put travailler en paix. De temps à autres, il se rendait à Boston ou à New-York. Henry James père le vit au Saturday Club, quelques mois avant la guerre de Sécession. Hawthorne était mal à l’aise dans ce genre de réunions, il avait l’air dit James :
« d’un bandit qui se trouve soudainement dans une compagnie de détectives. Mais il me parut posséder une substance d’humanité qu’il n’avait pas toute dissipée comme le bon poète inoffensif et réconfortant Longfellow. »
La guerre de Sécession qui éclata quelques mois plus tard émut vivement Hawthorne. Quelque temps après la Sécession du Sud, il écrivait à un ami : « J’approuve cette guerre autant qu’une autre, mais je ne comprends pas bien pourquoi nous nous battons. »
En 1863 il publia Our Old Home, un recueil d’impressions anglaises et de méditations sur les scènes de la vie britannique, où il montrait, entre autres tableaux, les misérables, les affamés des quartiers pauvres de Liverpool.
Hawthorne supportait mal l’épreuve de la guerre de Sécession. Pierce persuada son vieil ami qu’un voyage lui ferait du bien. Hawthorne céda. Il partit avec l’ancien président, vers le milieu de mai 1864. Ils allèrent trois jours dans la direction du Nord. Le troisième jour, Hawthorne se coucha tôt, dans le village où les voyageurs avaient fait hâlte. Le lendemain on le trouva mort dans son lit.
Pierce envoya un télégramme à Elizabeth Peabody afin qu’elle informa en personne l’épouse d’Hawthorne ; la nouvelle causa un tel chagrin à cette dernière qu’elle ne put s’occuper elle-même des arrangements funéraires. Son fils, Julian, alors en première année à Harvard, apprit la mort de son père le lendemain. Longfellow écrivit un poème en hommage à Hawthorne, publié en 1866 sous le titre The Bells of Lynn. Hawthorne fut inhumé sur une colline, que l’on appelle aujourd’hui la crête des auteurs (Author’s Ridge), dans le cimetière de Sleepy Hollow, à Concord. Parmi les porteurs du cercueil figurèrent Longfellow, Emerson, Holmes, Alcott, James Thomas Fields et Edwin Percy Whipple. Emerson écrivit à propos de ces funérailles :
« Je pensais qu’il y avait un élément tragique dans l’évènement, qui pourrait être rendu plus pleinement, dans la solitude douloureuse de l’homme, qui, je suppose, ne pouvait être plus longtemps endurée, et il en est mort. »
Son épouse Sophia et sa fille Una, d’abord inhumées en Angleterre, furent réinhumées, en juin 2006, dans des tombes proches de celle de Nathaniel Hawthorne.
- Salem
Salem est une ville située dans le comté d’Essex, dans le Massachusetts aux Etats-Unis. La ville, fondée en 1626 par une société de pêcheurs (la Dorchester Company de Cape Ann) conduits par Roger Conant, a pris naissance à l’embouchure de la Naumkeag : l’emplacement exact est celui de l’actuelle gare de triage. Le nom de Salem est dans la Bible (Genèse, 14:18) le premier nom de Jerusalem, qui en hébreu signifie « paix » (shalom). Les Puritains voyaient en effet dans le Massachusetts le Nouvel Israël, le pays de lait et de miel : aussi jugèrent-ils à propos de baptiser Salem ce qu’ils pensaient être la future capitale du pays. En 1630, le gouverneur dépêché par la Massachusetts Bay Company, John Endicott prit la direction de la colonie. Endicott fit déplacer Great House de Cape Anne à l’emplacement de l’actuelle Washington Street. En 1631, avec la proclamation du Massachusetts Bay Charter, la Colonie de la baie du Massachusetts voyait officiellement le jour, avec à sa tête le gouverneur Thomas Craddock et son assistant, Endicott. Peu après, Craddock fut lui-même remplacé par le gouverneur John Winthrop (mort en 1679), qui devait administrer la colonie de Naumkeag jusqu’à la fin.
L’un des épisodes les plus fameux de l’histoire de Salem est l’affaire des sorcières, qui se déclencha par l’attitude jugée bizarre d’Abigail Williams et ses amies. Mais la ville défraya aussi la chronique judiciaire avec le procès de Dorothy Talbye, une aliénée qui fut fouettée en public et pendue pour avoir tué sa fille de trois ans, en stricte application de la Common law de Nouvelle-Angleterre, inspirée de la Bible.
Le 26 février 1775, des insurgents (des colonies et des hommes politiques américains révoltés, puis, en guerre contre leur métropole britannique durant la guerre d’indépendance. Nommés Insurgents par les Britanniques, Patriots du point de vue américain et Bostoniens du point de vue français.) levèrent le pont-levis de la North River, empêchant le colonel britannique Alexander Leslie et son contingent de 300 hommes de s’emparer des vivres et des munitions entreposées à North Salem. Puis en mai 1775, plusieurs négociants influents ayant des attaches en ville : Francis Cabot, William Pynchon, Thomas Barnard, E.A. Holyoke et William Pickman, protestèrent publiquement par un manifeste de leur fidélité au Massachusetts et démentirent leur fidélité au Commonwealth. Au cours de la guerre d’indépendance, le port de Salem devint un nid de corsaires. En 1790, Salem était la sixième ville du pays et l’un des ports maritimes les plus actifs, notamment pour le commerce avec la Chine. On exportait la morue aussi bien aux Antilles qu’en Europe ; le sucre de canne et la mélasse étaient importés des Antilles, le thé de Chine, et le poivre de Sumatra. Les clippers de Salem commerçaient aussi bien le long des côtes d’Afrique, que de Russie, du Japon et d’Australie. Le piratage reprit pendant la Guerre anglo-américaine de 1812.
Cette ère de prospérité a marqué la ville de la remarquable architecture qui s’épanouit alors, entre autres les demeures de Style fédéral signées par l’un des premiers grands architectes américains, Samuel McIntire, et qui a laissé son nom à l’un des quartiers historiques de Salem. Cet ensemble de maisons et de manoirs de l’Amérique Coloniale forme aujourd’hui la principale concentration d’édifices privés d’avant 1900 aux États-Unis. On admet généralement que la fièvre architecturale du Salem de cette période est directement liée à l’épanouissement de l’Old China Trade, une route commerciale anglo-américaine alors florissante.
Le 23 mars 1836, Salem reçut le statut de cité: les armes de la ville, adoptées en 1839, portent la devise « Divitis Indiae usque ad ultimum sinum » (jusqu’aux ultimes recoins de la richesse indienne). Nathaniel Hawthorne fut intendant du port de 1846 à 1849. Il travaillait aux douanes près de Pickering Wharf, où il devait planter le décor du début de son plus célèbre roman, La Lettre écarlate. En 1858, un parc d’attractions ouvrit ses portes à Salem Willows, une péninsule s’avançant sur le port. Rappelons que jusqu’à la Guerre anglo-américaine de 1812, Salem était l’un des plus grands centres de commerce d’Amérique. Mais le transport maritime déclina tout au long du xixe siècle. Salem et son port de plus en plus envasé furent éclipsés par Boston et surtout New York. La ville se convertit à l’industrie : tanneries, cordonneries et surtout filatures avec l’installation de la Naumkeag Steam Cotton Company. Puis au début du xxe siècle, plus de 400 maisons disparurent dans le grand incendie de 1914 (parti de la tannerie Korn), laissant 3 500 familles sans abri. Le feu coupa la ville en deux, mais épargna heureusement le centre historique et les chefs d’œuvre architecturaux de Chestnut Street dans le Style fédéral, ce qui permit de maintenir les activités touristiques.
La maison natale
Cette modeste maison georgienne typique se trouvait à l’origine sur Union street à quelques pas de la maison aux sept pignons (the house of the seven gables), sur le terrain de laquelle, elle a été transportée en 1958, afin de la sauver d’une démolition certaine. Elle a été construite en 1750. Nathaniel Hawthorne y est né en 1804 et y a vécu jusqu’en 1808. Elle apartenait à sa grand-mère. En 1808 à la mort de son père, sa mère, Elizabeth Clarke Manning, est retourné vivre chez ses parents avec ses trois enfants.
La maison aux sept pignons
Ce manoir, situé au bord de l’océan pacifique, a été construit en 1668 par le capitaine John Turner I, ancêtre de l’une des familles les plus célébres et les plus riches de la Nouvelle Angleterre. C’est une belle maison typique en bois du XVIIème siècle avec sa grosse cheminée centrale à souches regroupées. La bonne fortune du capitaine lui permit d’y adjoindre deux extensions avant sa mort en 1680. Ces agrandissements donnèrent à la maison des très grandes chambres avec de hauts plafonds et d’immenses fenêtres. John Turner II fit poser des panneaux de bois sur les murs du parloir et de la chambre principale, ce qui était une innovation pour l’époque. De nos jours, ces améliorations sont considérées comme un des plus beaux exemples du style géorgien.
Après deux générations de Turner, le capitaine Samuel Ingersoll, marin fortuné, racheta la maison au XIXème siècle. Le capitaine Ingersoll fit enlever 4 pignons (qui seront plus tard réinstallés par Caroline Emmerton) afin de rendre la demeure plus carrée et lui donner ainsi un style fédéral plus conforme à son époque. Sa fille, Susanna Ingersoll, était la cousine de Nathaniel Hawthorne. Ce dernier lui rendit souvent visite lorsqu’il était en poste aux douanes de la ville de 1845 à 1849. C’est cette maison et les légendes familiales qui ont inspiré le roman La maison aux sept pignons paru en 1851.
Laissons Howard Philip Lovecraft en parler :
« L’oeuvre artistique achevée entre tous les textes fantastiques de l’auteur est le célèbre roman, admirablement travaillé, The House of the Seven Gables (La Maison aux sept pignons), où l’implacable pouvoir d’une malédiction ancestrale s’exerce avec une force prodigieuse contre le sinistre passé d’une très vieille maison de Salem – une de ces bâtisses gothiques pointues qui constituaient les premières constructions de nos villes côtières de Nouvelle-Angleterre, mais qui firent place après le XVIIe siècle aux types plus familiers des toits en croupe ou du classique géorgien qu’on appelle maintenant « colonial ». De ces vieilles maisons gothiques à pignons subsistent à peine une douzaine aux États-Unis dans leur état original, mais une qu’Hawthorne connaissait bien se dresse encore dans Turner Street, à Salem, dont on dit sans preuves sérieuses qu’elle inspira l’auteur et fut le cadre du roman. Une pareille demeure, avec ses pignons fantomatiques, ses groupes de cheminées, son étage en surplomb, ses consoles d’angle grotesques, et ses fenêtres treillissées aux vitres en losange, est bien propre en effet à éveiller de sombres réflexions, en caractérisant l’époque puritaine de l’horreur cachée et des rumeurs de sorcellerie qui précédèrent la beauté, la rationalité et l’ampleur du XVIIIe siècle. Hawthorne en vit beaucoup dans sa jeunesse, et il connaissait les légendes noires que certaines évoquaient. Il apprit aussi tout ce qu’on racontait d’une malédiction dans sa propre famille à cause de la sévérité de son arrière-grand-père, juge des procès de sorcellerie en 1692.
De ce cadre naquit l’immortel récit – la plus éminente contribution de la Nouvelle-Angleterre à la littérature fantastique – et l’on ressent immédiatement la vérité de l’atmosphère qui s’impose ici. L’horreur furtive et la maladie rôdent dans les murs noircis par les intempéries, incrustés de mousse, dans l’ombre des ormes, de cette maison archaïque présentée de façon si frappante, et l’on saisit la malignité qui couve dans ces lieux en lisant que son constructeur – le vieux colonel Pyncheon – arracha le terrain avec une particulière brutalité à son premier propriétaire, le colon Matthew Maule, qu’il avait condamné aux galères comme sorcier, l’année de la terreur. Maule mourut en maudissant le vieux Pyncheon – « Dieu lui fera boire du sang » – et les eaux du puits sur la terre confisquée devinrent imbuvables. Le fils de Maule qui était charpentier accepta de bâtir pour l’ennemi triomphant de son père la grande maison à pignons, mais le vieux colonel mourut mystérieusement le jour où elle fut terminée. Puis se succédèrent pendant des générations de bizarres vicissitudes et d’étranges commérages sur les pouvoirs ténébreux des Maule, et les morts insolites, quelquefois terribles, qui survenaient chez les Pyncheon.
La malfaisance accablante de la vieille maison – presque aussi vivante que la maison Usher de Poe, bien que d’une façon plus subtile – traverse le récit comme le fait un motif dramatique qui revient dans un opéra tragique ; et quand commence l’intrigue principale, les Pyncheon contemporains sont dans un pitoyable état de déchéance. La pauvre vieille Hepzibah, dame excentrique dans la gêne ; le puéril, infortuné Clifford, qui vient d’être libéré d’un emprisonnement immérité ; le rusé et perfide juge Pyncheon, qui rappelle tout à fait le colonel – tous ces personnages sont d’extraordinaires symboles auxquels répondent bien les plantes chétives et les volailles anémiques du jardin. (…)
Hawthorne évite toute violence dans le langage ou l’action, et garde à l’arrière-plan ses insinuations effroyables ; mais ici et là des aperçus maintiennent l’ambiance et sauvent l’oeuvre de la sécheresse allégorique. »(in Épouvante et surnaturel en littérature, chapitre La tradition fantastique en Amérique, H.P. Lovecraft, tome 2 collection Bouquins)
Le fils adoptif de Susanna Ingersoll a du céder la maison à ses créanciers en 1879. Elle a appartenu à de riches propriétaires absents jusqu’en 1883, date de son rachat par la famille Upton. Les Upton travaillaient dans les arts visuels et le spectacle, au cours de leur séjour, une salle de bal accueillant des cours de danse a été créée et des visites de la maison étaient organisées moyennant une petite participation financière. En 1908 la maison a été racheté et des travaux de restauration ont été entrepris par Caroline Emmerton.
Caroline Emmerton était une philantrope et une préservationniste qui a fondé « The House of the Seven Gables Settlement Association », une association venant en aide aux familles d’immigrants qui s’installaient à Salem au début du XXème siècle. Inspirée par la Hull House de Jane Adams ( centre d’œuvres sociales cofondé en 1889 à Chicago par Jane Addams et Ellen Gates Starr dans le secteur de Near West Side à Chicago dans l’Illinois), elle a acheté le vieux manoir Turner et avec l’aide de l’architecte, Joseph Everett Chandler, l’a restauré afin de lui redonner ses sept pignons d’origine. Chandler était une des figures centrales d’un mouvement né au début du XXème siècle, agissant pour la préservation historique, et sa vision des choses ont fortement influencé la restauration de cette maison.
L’objectif principal de Caroline Emmerton était de préserver la maison pour les générations futures, afin de servir de mémoire et d’éducation aux visiteurs, et d’utiliser les produits de ces visites afin de financer cette restauration. Grâce à Caroline Emmerton et à Joseph Everett Chandler, la maison aux sept pignons a traversé les siècles avec la plupart de ses caractéristiques d’origine du XVIIème et XVIIIème siècle. Cette période géorgienne est aujourd’hui considérée comme très importante pour comprendre l’histoire architecturale, maritime et culturelle des Etats-Unis.
La maison des douanes
La ville fut fondée en 1626 par des pêcheurs. Il fut un temps où elle était la ville la plus importante de la côte. Non contente d’exporter la morue vers l’Europe, elle instaura le commerce entre la Nouvelle Angleterre et la Chine. Les clippers de Salem sillonnaient tous les océans, rapportant ici les marchandises les plus rares et les épices les plus recherchées. Le développement de Boston puis celui de New York lui furent envahissants au point que l’on laissa bientôt le port s’ensabler…
Nathaniel Hawthorne fut le directeur des douanes de 1846 à 1849.
- Concord
La ville de Concord se situe dans la Massachussets. Elle a été créée en 1653 et fut le champ de la bataille de Lexington et Concord durant la guerre d’Indépendance le 19 avril 1775. La ville possède également une très riche histoire littéraire. Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson, Nathaniel Hawthorne et Louisa May Alcott vécurent et travaillèrent à Concord.
Le cimetière de Sleepy Hollow est situé sur Bedford Street près du centre de Concord. De nombreux habitants célèbres y sont enterrés, notamment certains des plus grands auteurs et penseurs des États-Unis sur la colline dénommée « Author’s Ridge » :
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- Amos Bronson Alcott (transcendentaliste, philosophe)
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- Louisa May Alcott (auteur de Les Quatre Filles du docteur March )
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- Ephraim Wales Bull (inventeur du cépage Concord)
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- William Ellery Channing (transcendentaliste et poète)
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- Ralph Waldo Emerson (transcendentaliste et poète)
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- Daniel Chester French (sculpteur du Lincoln Memorial)
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- Nathaniel Hawthorne (auteur de La Lettre écarlate)
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- Sophia Hawthorne (femme de Nathaniel Hawthorne)
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- George Frisbie Hoar (homme politique du xixe siècle)
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- Richard Marius
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- Abby May (Femme d’Amos Bronson Alcott et mère de Louisa May Alcott)
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- Ralph Munroe
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- Henry David Thoreau (transcendentaliste, philosophe, et auteur)
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- George Washington Wright
- Hans Zinsser, médecin bactériologiste
The Old Manse
Construit en 1770 pour le ministre patriote William Emerson, the Old Manse, monument historique national, est devenu le coeur même des révolutions politique, culturelle et littéraire qui ont eu lieu à Concord au XIXème siècle. Au milieu du XIXème siècle des transcendantalistes de premier plan tels que Bronson Alcott, Henry David Thoreau, et Margaret Fuller débattaient avec les familles Hawthorne et Ripley.
Non loin des rives de la Concord River, au milieu des champs bordés par des murs en pierre séculaires, se dresse cette élégante bâtisse géorgienne avec ses bardeaux de bois blancs. A l’étage on peut voir le fameux North Bridge où la célèbre bataille du 19 avril 1775 eut lieu (premiers engagements militaires de la guerre d’Indépendance des Etats-Unis).
Ralph Waldo Emerson et Nathaniel Hawthorne ont tous les deux trouvé l’inspiration dans cette maison et l’ont mentionné dans leurs oeuvres respectives. Emerson a rédigé son célèbre essai Nature dans une pièce à l’étage et Hawthorne rendit hommage au lieu dans son recueil Mosses from an Old Manse. Nathaniel Hawthorne et sa femme Sophia ont débuté leur vie conjugale en ces lieux, on peut encore voir les poèmes qu’ils se sont écrits gravés sur les vitres de la maison. Le potager, qui a été recréé de nos jours, a été planté à l’origine par Henry David Thoreau en l’honneur du mariage des Hawthornes. Le tout est complété par un hangar à bateaux aux murs de pierre.
The Wayside
The Wayside est une maison à Concord dans le Massachusetts ayant de nombreux liens avec la littérature des États-Unis. Elle fait désormais partie du Minute Man National Historical Park et est administré par le National Park Service. Elle a été nommée National Historic Landmark en 1963.
La première mention de la maison date de 1717. Le Minuteman (Minutemen est le nom donné aux membres de la milice des Treize colonies qui jurèrent d’être prêts à combattre dans les deux minutes.) Samuel Whitney habitait cette maison — qui garde une grande partie de son apparence d’origine — le 19 avril 1775, lorsque les troupes britanniques passèrent juste à côté, sur leur chemin vers la bataille de Lexington et Concord. Durant les années 1775 et 1776, la maison fut occupé par le scientifique John Winthrop, pendant les 9 mois où le Harvard College fut déplacé à Concord.
En 1845, l’éducateur et philosophe Amos Bronson Alcott et sa femme Abby achètent la maison et la nomment Hillside. C’est là que Louisa May Alcott et ses sœurs vécurent plusieurs des nombreuses scènes qui apparurent plus tard dans son livre Les Quatre Filles du docteur March. Les Alcott firent des changements importants dans la maison, aménageant en terrasses la colline derrière la maison et ajoutant un bureau pour Bronson et une chambre pour Louisa.
En 1852, l’auteur Nathaniel Hawthorne achète la maison aux Alcott, la renomme The Wayside et y emménage avec sa femme Sophia et leurs jeunes enfants. Pendant que les Hawthorne sont en Europe de 1853 à 1860, ils louent la maison à des membres de la famille, en particulier la sœur de Sophia, Mary Peabody, qui épousera plus tard Horace Mann. À son retour à Concord en 1860, Hawthorne ajoute un second étage à l’aile Ouest, ferme le porche, déplace la grange du côté Est de la maison et construit la tour de trois étages à l’arrière, l’appelant son sky parlor. Il semble que Hawthorne n’ait pas été entièrement satisfait du résultat :
« I have been equally unsuccessful in my architectural projects; and have transformed a simple and small old farm-house into the absurdest anomaly you ever saw; but I really was not so much to blame here as the village-carpenter, who took the matter into his own hands, and produced an unimaginable sort of thing instead of what I asked for. »
Hawthorne meurt en 1864 et ses héritiers vendent la maison en 1870. Après plusieurs changements de propriétaires, la maison est acquise en 1883 par l’éditeur de Boston Daniel Lothrop et sa femme Harriet, auteur sous le pseudonyme de Margaret Sidney de la série des Five Little Peppers ainsi que d’autres livres pour enfants. Les Lothrop ajoutent l’eau courante en 1883, le chauffage central en 1888 et l’éclairage électrique en 1904, ainsi qu’une grande véranda du côté Ouest en 1887.
En 1963, The Wayside est désigné National Historic Landmark, et en 1965, avec l’aide de la fille de Lothrop : Margaret, elle devient le premier site littéraire à être acquis par le National Park Service.
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Le site de la maison aux sept pignons
Le site de The Old Manse à Concord
The Minute Man National Historical Park à Concord
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