Biographie de Virginia Woolf.
« La vie est un rêve, c’est le réveil qui nous tue ».
Adeline Virginia Stephen est née le 25 janvier 1882 à Londres comme troisième enfant de Julia Duckworth et Leslie Stephen, dans une famille aisée et typiquement victorienne.
Les deux parents avaient été mariés avant: Julia avec Herbert Duckworth (mort en 1870) et Leslie avec Minnie Thackeray (morte en 1875).
A la naissance de Virginia, en plus de sa soeur aînée Vanessa et de son frère Toby, il y avaient aussi les enfants des mariages précédents: Laura Stephen 12 ans, et les enfants Duckworth: George 14 ans, Stella 13 ans et Gerald 12 ans. Un an après Virginia un frère, Adrian, est né.
Comme d’habitude à cette époque, les garçons reçoivent une éducation complète dans de bonnes écoles, tandis que les filles ne sont pas envoyées à l’école et reçoivent une éducation de base à la maison: elles apprennent à lire, écrire et calculer, mais le reste de leur éducation est surtout basé sur « beaucoup de devoirs et peu de droits ». Heureusement pour Virginia, son père qui a compilé lui-même un « Dictionary of National Biography », possède une bibliothèque énorme dont elle peut faire usage sans restriction.
Sa mère décède en 1895 et il semble que Virginia, jusqu’en 1903, souffre d’agression sexuelle de la part de son grand frère George. Ce qui est certain c’est qu’elle a sa première dépression grave quelque temps après ce décès. Le reste de sa vie elle souffrira de dépressions qui seront à la base de plusieurs tentatives de suicide. Deux ans après la mort de leur mère, sa sœur Stella, une sorte de mère de substitution pour Virginia, meurt aussi.
Après la mort de leur père – un vrai tyran dont les rages étaient surtout dirigées contre les filles – Virginia, Vanessa, Toby et Adrian déménagent à Bloomsbury. Leur façon de vivre change complètement: Virginia commence à écrire, Vanessa peint, et leur maison devient le point de rencontre pour des artistes et des intellectuels. Des noms très connus font partie de ce Bloomsbury-group: le biographe Lytton Strachey, les peintres Roger Fry et Duncan Grant, le critique Clive Bell, l’écrivain et essayiste Leonard Woolf et l’économiste John Maynard Keynes. Après la mort de Toby en 1906, Vanessa épouse Clive Bell et Virginia est demandé en mariage par Lytton Strachey qui est homophile, mais Strachey change d’avis et le mariage ne se fait pas.
Virginia étant très intéressée par la question des droits des femmes travaille bénévolement dans le Women’s Suffrage, un organisme qui milite pour le droit de vote des femmes.
Finalement elle se marie avec Leonard Woolf en 1912.
La relation sexuelle avec Leonard est malaisée et Virginia continue à souffrir de dépressions. Après plusieurs tentatives de suicide et d’innombrables consultations psychiatriques, le couple décide de ne pas avoir d’enfants, une décision que Virginia regrettera plus tard.
En 1913 son premier roman « The voyage out » est prêt pour la publication ce qui cause un stress énorme chez Virginia. Leonard essaie de la protéger contre ses humeurs changeantes et ils quittent le centre de Londres pour un endroit plus calme, Hogarth House à Richmond. Cela ne suffit pas et, en 1915, juste avant la publication de son livre, Virginia doit être admise temporairement dans une clinique psychiatrique.
Toujours dans le but de donner une occupation moins stressante à Virginia, en 1917, ils achètent une presse et commencent la maison d’édition « Hogarth Press », où Virginia peut s’occuper de travail manuel comme l’emballage et l’envoi des imprimés. Leurs affaires remportent du succès.
En 1919 les Woolf achètent « Monks House ». Cette maison est convertie maintenant en musée, et dans le jardin on trouve encore une maisonnette que Virginia utilisait pour écrire la plus grande partie de son oeuvre.
Dans les années 20 elle rencontre Vita Sackville-West avec qui elle a une relation amoureuse, et qui reste son amie jusqu’à sa mort. Vita est le modèle pour son roman « Orlando », publié en 1928.
En 1929 paraît « A Room of one’s own » et en 1931 « The Waves ».
Peu à peu les anciens amis disparaissent : Lytton Strachey meurt ainsi que Roger Fry en 1934. En plus de ces tristes nouvelles, la guerre se dessine.
En 1940, quand l’Angleterre est attaquée, Virginia et Leonard (qui est juif) discutent de ce qu’ils feront si jamais Hitler débarque en leur pays. Ils décident de se suicider, bien que Virginia ne soit pas d’accord sur la façon proposée par Leonard, c’est à dire par asphyxie dans le garage. « Heureusement » Adrian, le frère de Virginia, leur procure une double dose de morphine si le cas se présente…
Virginia continue d’écrire mais elle sombre de plus en plus dans une dépression profonde. Elle a l’impression de devenir folle et le 28 mars 1941 elle écrit une note d’adieu à Leonard avant de se suicider par noyade dans le « Ouse », une petite rivière près de leur maison.
Malgré ses problèmes psychiques, Virginia n’arrêtait pas d’écrire et elle laisse une oeuvre imposante consistant d’essais, de romans, de biographies, un livre pour enfants, des lettres, des journaux intimes et des critiques littéraires.
Dans son temps ses livres étaient lus surtout par un cercle restreint d’intellectuels, mais elle est revenue à la mode – et bien plus qu’avant – après la publication de sa biographie par son neveu Q. Bell, écrite dans les années 70. L’intérêt renouvelé pour les idées féministes, dont Virginia s’était fait la championne, y a certainement contribué aussi.
Monk’s House sa maison.
Dans le comté du Sussex, aux collines crayeuses, connues sous le nom de South Downs, Virginia Woolf et son mari Léonard, ont acheté en 1919 un petit cottage, Monk’s House, dans le village de Rodmell, baigné par le cours de l’Ouse.
Une maison sans prétention, qu’elle a rendue confortable au fil des ans grâce à ses droits d’auteur. Son parfum y flotte encore, dans le séjour où trône son fauteuil favori, comme dans « sa petite chambre à l’éclat austère », ouverte sur un jardin rempli de fleurs, de légumes, de fruits. Au fond de ce havre luxuriant, elle avait installé un bureau sommaire dans une cabane, où elle travaillait chaque matin. C’est là qu’elle écrira notamment « Mrs Dalloway » en 1925, « la Promenade au Phare » en 1927, « Orlando » en 1928. Pour le grand public, la romancière britannique a une identité un peu floue. Certains évoquent sa folie, d’autres ses débordements féministes, mais beaucoup ignorent les blessures qui l’ont meurtrie dès l’adolescence.
Monk’s House qui fut habitée par Léonard jusqu’en 1969, fourmille de souvenirs, peintures, poteries et textiles dus à Vanessa et à son deuxième mari, le peintre Duncan Grant. En 1916, ils se sont installés à quelques miles de là, à Charleston Farmhouse, une demeure très spartiate. Au contact des Bloomsburry, qui y établissent leur nouveau siège, la maison de campagne se métamorphose petit à petit.
Les artistes donnent libre cours à leur imagination, de la salle à manger aux chambres, en passant par l’atelier où Duncan vivra jusqu’en 1978, les peintures envahissent murs, portes, meubles. Depuis 1980, Charleston a retrouvé son atmosphère d’antan, grâce aux enfants de Vanessa, Quentin Bell et Angelina Grant. Comme autrefois dans le jardin, les massifs de fleurs voisinent les mares, le tout agrémenté de sculptures de Quentin.
Virginia qui fréquentait Charleston, aimait arpenter les South Downs, prétendant que la marche l’aidait à rythmer ses phrases. Non loin de là, les collines du Sussex se jettent dans la Manche, formant de jolies falaises blanches baptisées les Seven Sisters.
Début novembre 1940, une bombe allemande fait exploser les berges de l’Ouse presque jusqu’à Monk’s House. Cinq mois plus tard, l’Ouse retrouvait son lit et Virginia s’y glissait, pour se laisser emporter par cette eau, symbole d’un achèvement impossible.
The Virginia Woolf Society of Great Britain.
Documentaire sur la vie de Virginia Woolf
Procurez vous des ouvrages de Virginia Woolf
LOCALISATION DE LA MAISON :
Je viens de parcourir (au hasard d’une navigation) vos pages avec grand plaisir,je partage le même intérêt pour les lieux littéraires, merci entre autres pour la visite « chez » Virginia Woolf, je ne connaissais pas cette maison. J’allais justement me mettre à la recherche des lieux de « To the light house ». Merci encore .
Merci pour votre chaleureux commentaire, je viens de rajouter quelques photographies de cette merveilleuse maison où l’on s’attend à croiser Virginia Woolf, tant l’atmosphère semble être restée la même.
On croise Virginia dans les pages de The Hours de Michael Cunningham… une lecture indispensable même pour les novices. Encore merci pour cette lecture !
Trois bandes annonces du très beau film tiré de ce superbe et poignant livre, qui, comme tu le dis, doit être lu :
http://www.youtube.com/watch?v=92uZ3eBw0gg
http://www.youtube.com/watch?v=JGUGkSiGGV4
http://www.youtube.com/watch?v=cmFDGAPiKJE
Bon, ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai du enlever devant chaque lien le http:// sinon le commentaire ne passait pas… Au bout de la 30ème tentative, j’ai craqué et tronqué les liens.
J’ai tardé à revenir…merci de m’avoir répondu,et d’avoir prolongé la promenade dans un jardin anglais . Aujourd’hui j’arrive à Nohant…, chère Georges comme nous aimons sa demeure, ses livres et son histoire. Je lui ai fait une place dans mes pages également,( il faudrait que j’en retrouve les liens…) mais comme j’ai fait le tour de vos autres blogs et que la mer y tient grande place, pourquoi pas vous indiquer ci-dessous vers mon blog marin cette fois, bien que je me sois lassée de bloguer et qu’il soit définivement à l’ancre, comme l’autre.
Je reviens vite pour enlever le S que j’ai malencontreusement ajouté à George. N’ayant pas trouvé de quoi passer un mail voici ici de quoi partager un peu l’intérêt pour Sand et quelques autres ,en allant vers quelques unes de mes rubriques perso. http://pageperso.aol.fr/mariereneeb/Visiter%20%20Nohant%20page21.html
http://lascribouillerie.canalblog.com/archives/sur_les_pas_des_ecrivains___/index.html
@micalement.
Merci pour vos liens très intéressants !
J’ai pris note de votre remarque, en haut à droite, un lien pour me joindre directement
La maison a été utilisée dans les premières minutes du film The Hours.
Le jardin et la serre sont magnifiques, une maison qu’il faut vraiment que je visite. Le sussex doit être une région vraiment exceptionnelle.
Un roman magnifique que celui de Michael Cunningham, et un très beau film avec de superbes actrices
J’aime beaucoup votre blog,les photos ne sont pas anodines et créent un univers littéraire enrichissant. Les maisons d’écrivains sont souvent le but de mes voyages. Nohant est la maison qui m’a le plus marqué car cette maison continue à vivre, c’est étonnant. J’ai de plus travaillé avec l’héritière de George Sand sur un mémoire et ce fut un régal. Votre blog m’a décidé à traverser la Manche pour découvrir Virginia Woolf, Jane Austen que j’ai longtemps boudée et Thomas Hardy que je ne connais pas mais qui avait une maison digne d’Hansel et Gretel… Je vous tiens au courant de mes périgrinations.
Merci pour votre commentaire 🙂
Avant de traverser totalement la Manche arrêtez vous à Guernesey, si vous avez aimé Nohant vous aimerez forcément Hauteville House !
Bonnes visites et oui vos impressions seront les bienvenues !
Je découvre ce site suite à la lecture du livre de Caroline Zoob, « Le jardin de Virginia Woolf » ( http://www.babelio.com/livres/Zoob-Le-Jardin-de-Virginia-Woolf/839801 ), qu’il serait sans doute plus juste de qualifier de jardin de Léonard Woolf. Les photos sont splendides et le texte qui les accompagne prenant. Je partage donc cette information et pense revenir me perdre sur ce site !
Merci pour la présentation de ce livre certainement très plaisant.
Je vous en prie, revenez flaner sur ces quelques pages quand vous le désirez 🙂