Biographie de Louis Pergaud.

 

Louis_Pergaud« Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu’eux ! »

 

Le 22 janvier 1882, Louis Pergaud naît à Belmont, dans le département du Doubs, en Franche-Comté. Son père, Elie Pergaud, instituteur de la commune, a épousé quelques années auparavant Noémie Colette, fille de paysan. L’année suivante, un frère, Lucien Amédée, vient au monde à son tour et agrandit la famille. Les deux frères passeront les années qui suivent à jouir des plaisirs de la vie à la campagne : chasser en compagnie de leur père, pécher la truite dans le Dessoubre, rivaliser avec les bandes d’enfants des villages des environs… Autant de souvenirs qui alimenteront l’œuvre du futur écrivain.

En attendant, celui-ci obtient son certificat d’études, à l’âge de douze ans. A Orchamps-Vennes, lieu de l’examen, il est reçu premier sur les quatre-vingt cinq candidats présents, ce qui lui vaut les félicitations du jury. Mais à présent, Louis Pergaud doit quitter Belmont et sa famille pour entrer en pension à l’Ecole de l’Arsenal, à Besançon. Il loge néanmoins, non pas à l’internat, mais chez un ami de son père, concierge de l’hôtel de Ville. En 1897, Elie Pergaud est muté à Fallerans. Son fils Louis est reçu premier au concours d’entrée à l’Ecole Normale, au mois de juillet 1898. Deux années plus tard, l’adolescent apprend tour à tour le décès de son père, le 20 février 1900, puis de sa mère, le 21 mars suivant.

Recueilli avec son frère par leur oncle de Belmont, Louis Pergaud quitte l’Ecole Normale, le 30 juillet 1901. Le lauréat est troisième de sa promotion. Nommé à D’urnes, où il effectue donc sa première rentrée scolaire, il se lie avec une collègue d’un village voisin, La Barèche. Les deux enseignants se marient en 1903. L’année suivante, au mois d’avril, l’instituteur fait paraître un premier recueil de ses poésies, « L’Aube ». Sans grand succès. Les relations dans le ménage Pergaud se tendent, d’autant plus qu’une enfant, prénommée Gisèle, qui naît le 16 août 1903, décède quelques mois plus tard. Sa vie professionnelle se fait également plus conflictuelle, avec la population locale notamment. C’est que les tensions sont vives en ce début de siècle entre l’Eglise et l’Ecole républicaine. Louis Pergaud quitte son poste et se voit attribué celui du village de Landresse.


Partagé entre sa passion pour la chasse et la compagnie du cordonnier de la commune, Jules Duboz, l’instituteur quitte néanmoins cette existence qui ne le satisfait point et rejoint à Paris son ami, Léon Deubel, au cours de l’été 1907. Delphine Duboz, la fille de l’artisan, est sa nouvelle compagne. Employé à la Compagnie des Eaux, Louis Pergaud ne tarde pas à se faire connaître des milieux littéraires parisiens grâce à la publication de son deuxième recueil de poésies, « L’Herbe d’Avril », dans le journal Le Beffroi. Encouragé par celle qui devient son épouse, au mois de juillet 1910, l’écrivain, redevenu enseignant, se consacre à présent à la prose et au récit animalier. Ses souvenirs alimentent sa plume et, au mois d’août 1910, le Mercure de France fait paraître son premier roman, « De Goupil à Margot ».


Le 8 décembre 1910, le prix Goncourt, huitième du nom, lui est attribué et, avec la gloire littéraire, la somme de 5.000 francs lui est remise. L’ouvrage connaît le succès auprès du public et son auteur multiplie dans les années qui suivent les nouvelles publications : « La Revanche du Corbeau » en 1911, « La Guerre des Boutons » en 1912, « Le Roman de Miraut » en 1913… Au début de l’été 1914, l’écrivain remet un nouveau manuscrit à son éditeur, celui d’un recueil de nouvelles, « Les Rustiques », ayant toujours pour cadre la vie des campagnes, le monde animalier. Quelques jours plus tard cependant, la guerre est déclarée par la France de la Troisième République au IIème Reich de l’Empereur Guillaume II.

Le 3 août 1914, le sergent Louis Pergaud, après avoir reçu son ordre d’affectation, rejoint son régiment, le 166ème d’infanterie, où il est accueilli avec le grade de sergent. Au mois d’octobre enfin, il est au front, dans la région de la Woëvre. La violence des combats, la mortalité chez les soldats mobilisés, cette guerre nouvelle de tranchée… tout cela le bouleverse et l’écrivain se promet d’en témoigner dans un futur ouvrage de souvenirs. Il continue de correspondre avec son épouse, sa famille, ses amis. A l’un d’entre eux, au mois de mars 1915, le sous-lieutenant Pergaud confie ainsi :

 

« Notre 166ème est un régiment des plus solides et des plus vaillants : ça été un des piliers de la défense de Verdun. On y trouve pas mal de Parisiens, des gens de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, et beaucoup de mineurs du Nord et du Pas-de-Calais. Ce sont de vrais poilus qui ont du mordant, de l’entrain et de l’esprit parfois, souvent même ».


Son régiment appartient au début du conflit au groupe de Verdun, la 132ème Division d’Infanterie – la Division de Marche de Verdun ou Division de Morlaincourt – , est affectée à la défense de la forteresse de Verdun. Au soir du 7 avril 1915, à Fresnes, l’officier Pergaud reçoit l’ordre d’attaquer la côte 233 de Marchéville, dans la nuit, à 2 heures du matin. A la tête de ses hommes, sous une pluie battante, il quitte ainsi la tranchée de départ, franchit deux rangs de fils barbelés et arrive en face des lignes ennemies. Là, les assaillants sont accueillis par un feu nourri.Louis Pergaud, blessé – au pied peut-être -, demande alors à ses soldats de poursuivre l’offensive. Alors que le jour se lève, les rescapés français se replient vers leur ligne, Louis Pergaud ne reparaissant pas à leurs côtés. Comme beaucoup d’autres de ses frères d’armes, l’officier est alors porté disparu. Il avait trente-trois ans et naissait alors à la vie littéraire.

 

Belmont sa maison natale.

 

 

Le 29 novembre 1879, Elie Pergaud, instituteur à Belmont (Doubs) depuis 1877, épouse Noémie Collette, fille de fermiers dans la même commune. Très rapidement, un garçon viendra égayer le foyer : Pierre Amédée voit le jour le 9 août 1880. Malheureusement, il décédera le 5 octobre suivant. Sa mère le pleure longtemps. Mais, le 22 janvier 1882, une nouvelle naissance apporte une certaine consolation : Louis Emile Vincent respire pour la première fois l’air de la Comté. Son père a 30 ans, sa mère 32. Le 18 octobre 1883, un autre fils, Lucien Amédée, complète le foyer Pergaud. Deux enfants solides, une mère pleine d’affection, un père qui les ouvre à la vie, à la nature : la famille savoure son bonheur. Louis fera ses premiers pas dans ce village. Souvent, il traversera le chemin pour rejoindre, juste en face de l’école, ses grands-parents maternels. Et puis, il y aura les prés, les champs, les bois, les bêtes, la vie rurale et ses enchantements.

Mais en février 1889, Elie Pergaud est muté. Instituteur de la nouvelle Ecole Laïque, il est victime du rejet de la République par la population locale. Toute la famille ira donc à Nans-sous-Sainte-Anne. Louis Pergaud quitte à 7 ans le berceau de sa première enfance. Premier profond chagrin : les grands-parents s’éloignent. Son petit coin de terre comtoise, exploré avec tant d’émerveillement, se dérobe. Transplantée, la famille Pergaud aura du mal à s’adapter à sa nouvelle résidence. Une page se tourne.

 

Depuis 1989 un musée est dédié à « l’enfant du pays ». Installé dans une maison, autrefois presbytère, il rend hommage à l’auteur de « De Goupil à Margot », ouvrage pour lequel Louis Pergaud reçoit, en 1910, le prix Goncourt. Ses autres oeuvres s’enchaînent à un rythme soutenu, dont La Guerre des Boutons en 1912. La prose magique et hilarante de cette oeuvre est empreinte de nostalgie. Pergaud écrit son roman à Paris, 3 rue Marguerin, en se remémorant son enfance à Belmont et ses années d’instituteur à Durnes et Landresse. Il décrit cette « grande guerre » des enfants et ignore qu’aura bientôt lieu celle des adultes, à laquelle il partira en vaillant républicain. Le musée de Belmont a accueilli plus de 45 000 visiteurs depuis sa création.

 

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