Biographie d’Emile Zola.

 

256_1161_image_ap_zola_na237_01376_2

 

« Il n’est pas de plus grande folie, que ne pas en avoir ».

 

 

 

Emile Zola est le fondateur du naturalisme en littérature, son oeuvre principale est une vaste fresque en 20 volumes, racontant l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire. Il est né le 2 avril 1840 à Paris, d’une mère bourguignonne et d’un père italien. Emile Zola passe toute son enfance à Aix en Provence. Au collège de la ville, il fait la connaissance de Paul Cézanne, qui restera son ami pendant de longues années, à qui il doit de rencontrer des peintres tels que Monet, Renoir, Sisley, Pissaro et Manet. Son père, François Zola, qui travaille à Aix à la construction du canal, qui portera plus tard son nom, meurt prématurément le 22 mars 1847. Ce décès met la famille dans une situation financière instable et bouleverse le jeune Emile qui n’a que 7 ans au point que son oeuvre restituera plus tard la figure grandie de ce père tôt disparu, homme libéral, novateur, audacieux et bâtisseur.

A partir de 1858, il s’installe à Paris, après deux échecs au baccalauréat à cause du français, il mène une vie incertaine, il n’a pas d’argent, il est démuni. Il entre finalement aux Editions Hachette où il travaille de mars 1862 à janvier 1866, comme commis puis rapidement comme chef de la publicité. Outre des centaines de vers, et quelques tentatives théâtrales, il compose à cette époque plusieurs textes en prose très variés, allant du conte de fées à la satire politique en passant par la « chose vue », le récit à finalité morale. Il réussit à publier en novembre 1864 un petit recueil de contes, « Les Contes à Ninon » qui reçoit un accueil favorable. En 1865, il rencontre celle qui va devenir sa femme, Alexandrine Meley. Décidé à vivre de sa plume, il quitte la librairie Hachette en 1866. En 1867, son premier succès vient avec « Thérèse Raquin » qui annonce, sans en faire partie, le cycle des Rougon-Maquart, tant pas les sujets abordés, (l’hérédité, la folie) que par les critiques qu’il suscite : la presse traite en effet l’auteur de pornographe, d’égoutier ou encore de partisan de la littérature putride.

Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas, parce que fils de veuve et myope, il n’est pas mobilisable, il devient journaliste parlementaire. C’est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l’éditeur Georges Charpentier, que commence véritablement sa carrière littéraire, qu’il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui valent l’amitié d’écrivains comme Flaubert, les frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev. Lorsqu’il décide d’entreprendre sa vaste fresque romanesque, par souci de méthode, il veut établir un plan général, avant même d’écrire la première ligne. Il tient aussi à préciser la différence de son entreprise avec celle d’un prédécesseur écrasant, Balzac et sa comédie humaine :

 

 « Mon oeuvre à moi sera tout autre chose. Le cadre en sera plus restreint. Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une seule famille en montrant le jeu de la race modifiée par le milieu. Ma grande affaire est d’être purement naturaliste, purement physiologiste ».

Aujourd’hui, les théories scientifiques qui fondent les Rougon-Maquart, sont tout à fait dépassées, l’oeuvre elle, reste toujours actuelle, sans doute parce que, au-delà des ambitions scientifiques de son auteur, elle demeure une réalisation considérable sur le plan littéraire.

« La Fortune des Rougon » en 1871, le premier volume, est la base qui soutient et justifie tout l’édifice. Ce roman relate le coup d’Etat du Prince Louis Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851, vu d’une ville de Provence. A la faveur de ce bouleversement politique, les ambitions se déchaînent : deux branches rivales d’une même famille les Rougon et les Maquart, s’affrontent, les premiers se révélant bonapartistes par calcul, les seconds libéraux par pauvreté et par envie.

 

Le succès de « L’Assommoir » en 1877, septième volume des Rougon-Maquart, lui confère à la fois la notoriété et l’aisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels que Huysman ou Maupassant.

Indigné par la dégradation du capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à l’Ecole Militaire, il dénonce à la fin de l’année dans trois articles publiés par le Figaro les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l’affaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, qui est acquitté à l’unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans l’Aurore deux jours plus tard l’article « J’accuse ». Condamné à un an d’emprisonnement et à 3000 francs d’amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. A son retour en 1899, injurié, radié de l’Ordre de la Légion d’Honneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il serait mort asphyxié dans sa maison à cause semble-t-il d’une main criminelle qui en aurait bouché la cheminée. Une foule immense rendit hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre en jeu sa notoriété au nom de la morale.

 

 

Médan sa maison.

 

 

medanC’est un Zola rendu riche et célèbre par le succès de « L’Assommoir » qui cherche en 1878 un logement d’été non loin de Paris, car il doit suivre l’Exposition Universelle qui s’y prépare, pour le compte d’un journal russe.

Il trouve une « cabane à lapins », qui n’est pas à louer, mais à vendre. Retrouvant à Médan un peu de la campagne de son enfance provençale, il achète cette petite maison et y voit déjà le cadre idéal pour poursuivre l’écriture de la série des Rougon-Macquart, dont il a déjà commencé l’épopée qui débute au Coup d’état de Louis-Napoléon en décembre 1851 et s’achèvera avec la chute du régime impérial au moment de la Commune de 1870-1871.

De 1878 à 1902, Médan devient sa résidence principale. Il y passe huit mois de l’année, se réfugiant à Paris chaque hiver afin de rassembler la masse de documents qui fournissent la base de ses romans.
Il y achève l’écriture de « Nana » et concevra « Pot bouille » ( 1882), « Au Bonheur des Dames » (1883), « La Joie de vivre » (1884), « Germinal » (1885), « L’Oeuvre » (1886), « La Terre » (1887) et « Le Rêve » (1888). Ses revenus lui permettent peu à peu de racheter des terrains voisins, ainsi que de construire de nouvelles ailes à sa « cabane à lapins » et d’autres bâtiments pour y héberger ses amis. Il est bientôt propriétaire des terrains qui descendent jusqu’à la Seine, puis d’une parcelle de l’île en face, sur laquelle il fait construire un petit pavillon, le Paradou.

En effet, dès les premiers jours de son installation, il invite à Médan ses amis écrivains naturalistes : Alexis, Céard, Hennique, Huysmans et Maupassant. Ils créent ensemble le « Groupe de Médan » qui fera bientôt paraître un recueil de nouvelles : Les soirées de Médan.

Pour Zola, l’âme d’une maison tient à ce qui s’y vit à l’intérieur, alors… peu importe son apparence extérieure !
La maison de Médan reflète à l’extrême les goûts naturalistes de l’écrivain : vitraux, tentures, tapis, meubles de toutes époques, entre art médiéval et Art Nouveau. Les deux tours qui finissent par flanquer le bâtiment principal ont une drôle d’allure…
Dans son bureau qui s’ouvre sur la nature environnante et dont les murs sont hauts de six mètres, il a fait écrire Nulla dies sine linea (pas un jour sans une ligne). Il produira, année après année, quatre à cinq pages chaque jour.

En 1888, dix-huit ans après son mariage, il tombe amoureux de Jeanne Rozerot, la jeune lingère que sa femme vient d’embaucher.
Les deux seuls enfants de Zola naîtront de cette liaison : Denise, en 1889, et Jacques, en 1891. Jusqu’à sa mort, Zola mènera une double vie, installant sa seconde famille à Paris, puis, en 1893, à Cheverchemont, d’où il pouvait les voir à la jumelle depuis la maison de Médan, puis non loin, à Verneuil.

Il va rompre cet équilibre instable en s’engageant aux côtés de Dreyfus en 1898, et choisir l’exil en Angleterre pendant onze mois, avant de revenir à Médan.

En 1902 Zola décède à Paris. Ses amis, l’année suivante, se réunissent à Médan et y font, dès lors, un pèlerinage chaque année. Ils dissuadent Mme Zola de réduire le domaine en en vendant des parcelles, elle finit par le léguer à l’assistance publique. Les heures de Zola à Médan ne sont plus qu’un vague souvenir, la demeure est convertie en centre hospitalier pour enfants.

En 1999, une nouvelle association signe un bail avec l’assistance publique, avec pour objectif de restaurer la propriété et d’y développer un musée. Si au fil des ans la demeure a perdu de sa splendeur, dans les ailes construites par l’artiste plusieurs pièces ont conservé leur décor d’antan : la cuisine, avec son revêtement de carreaux de céramique, la salle à manger et son décor mural, en font partie, on a réinstallé sur les murs des objets légués par les descendants de l’écrivain.

La chambre des époux Zola a également été remise en l’état en 1994. Un portrait de famille y trône, réminiscence des innombrables clichés pris par l’écrivain à partir de 1894 – il avait fait installer chez lui un laboratoire où il développait lui-même ses photographies. Le bureau et la salle, dans laquelle les photos permettent au visiteur de restituer l’ambiance de la maison du temps de l’auteur, sont également tels que Zola les décora.

 

 

20071007_DSC_0071

A07_20Zola_20a_20Medan

PICT0020

PICT0014

B04_Medan_Seine

2004

 

6medan

bnf193

Jaccuse_large

 

 

Histoire de la maison de Médan.

Maison Zola – Musée Dreyfus.

 

Procurez vous des ouvrages d’Emile Zola

 

LOCALISATION DE LA MAISON :