Biographie de Guy de Maupassant.

 

« Notre grand tourment dans l‘existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent quà fuir cette solitude ».

 

Guy de Maupassant naît le 5 août 1850 à Fécamp, au sein d’une famille aisée qui vit de ses rentes. Gustave et Laure de Maupassant s’installent en 1854 au château de Grainville-Ymauville, près du Havre. C’est là que vient au monde au mois d’avril 1856 le deuxième enfant du couple prénommé Hervé. Cependant, quelques années plus tard, les difficultés financières du ménage obligent Gustave à chercher un emploi. Celui-ci devient alors employé de banque à Paris où la famille Maupassant s’est fixée en 1859. Guy entre alors au Lycée Napoléon (futur Lycée Henri IV). Après quelques années de cette vie conjugale houleuse, le ménage Maupassant se sépare. Les enfants sont alors confiés aux soins de Laure. Celle-ci choisit de revenir en Normandie et s’installe ainsi à Étretat, dans la propriété des Verguies.

En 1863, Maupassant fait son entrée au petit séminaire d’Yvetot. L’adolescent y demeure scolarisé depuis la sixième jusqu’à la seconde. Ce séjour au sein de l’institution religieuse est pour lui une période d’ennui profond. Renvoyé de l’établissement à cause de vers jugés licencieux, il est ensuite admis en 1868 au Collège impérial de Rouen. A cette époque, Maupassant entame alors une correspondance avec le poète Louis Bouilhet. Celui-ci le présente bientôt à Gustave Flaubert. L’année suivante, il obtient son baccalauréat puis décide de faire son droit à la faculté de Paris. Mais l’étudiant appartenant à la classe 70 est mobilisé pendant le conflit franco-prussien. Il est ainsi versé dans l’intendance, à Rouen.

Après la signature du traité de Francfort qui met un terme au conflit, Maupassant est rendu à la vie civile, au mois de novembre 1871. L’année suivante, il entre au ministère de la Marine et des Colonies mais déteste bien vite ce métier de gratte-papier. Se faisant à la vie parisienne, Maupassant fréquente alors les guinguettes et canote sur la Seine. Il fait également ses premiers essais en littérature grâce aux conseils et avec la bénédiction de Flaubert. En 1875 paraît ainsi un premier conte, « La Main écorchée », dans l’Almanach lorrain de Pont-à-Mousson. Le « reclus de Croisset » lui permet ensuite de faire la rencontre des grands écrivains de l’époque. Tandis qu’il s’installe à Paris, au 17 de la rue de Clauzel, Maupassant est également invité à participer en 1876 au groupe de Médan qui se constitue autour d’Émile Zola.

En 1878, il entre ensuite au Ministère de l’Instruction publique. L’année suivante voit enfin la publication d’un de ses poèmes intitulé « Une Fille » dans La Revue moderne et naturaliste. Cependant, celle-ci est poursuivie pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». L’affaire se termine néanmoins par un non-lieu. Pendant ces premières années de création littéraire, Maupassant connaît des problèmes de santé. Il souffre ainsi de troubles cardiaques puis de névralgies du cerveau et des yeux contre lesquelles il lutte par l’usage et bientôt l’abus des drogues. Le « rond-de-cuir » se fait alors mettre en disponibilité avant de quitter définitivement le ministère auquel il est affecté, au mois de juin 1880. C’est alors que Guy de Maupassant publie le 16 avril de la même année « Boule de Suif » dans le recueil Les Soirées de Médan.

L’écrivain collabore maintenant de manière régulière à plusieurs périodiques parisiens parmi lesquels Le Figaro ou L’Echo de Paris. Il donne alors de nombreux articles et contes. En 1881, Maupassant effectue ainsi un reportage pour Le Gaulois en Algérie. Cette expérience au-delà de la Méditerranée sera par la suite matière à quelques écrits. Maupassant fait d’ailleurs paraître la même année un recueil de contes, « La Maison Tellier ». Du 27 février au 6 avril 1883 est ensuite publié en feuilleton dans le Gil Blas son premier roman, « Une Vie ». L’écrivain séjourne alors à Menton puis en Bretagne. Il se fait également construire une résidence, La Guillette, à Étretat mais se fixe à Paris dans un appartement cossu de la rue de Montchanin (aujourd’hui rue Jacques-Bingen), dans le quartier de la plaine Monceau. Maupassant ne quittera les lieux qu’en 1890 pour la rue du Boccador et les environs des Champs-Élysées.

L’écrivain à succès mène désormais une existence mondaine. Auprès de la comtesse Potocka, il joue à l’artiste décadent. Pour soigner ses troubles oculaires, Maupassant se rend de nouveau en cure à Chatel-Guyon et fait la rencontre de Joséphine Litzermann, une donneuse d’eau de la station thermale. Trois enfants naturels naîtront de leur liaison. C’est aussi une période de travail frénétique pour l’écrivain. Il multiplie les écrits. Des recueils de contes paraissent sous sa plume, comme « Les Contes de la Bécasse » en 1883, « Miss Harriett » et « Les Sœurs Rondoli » l’année suivante ou « Les Contes du jour et de la nuit » en 1885 ; des romans également parmi lesquels il faut citer « Bel-ami » en 1885 ou « Mont-Oriol » en 1887.

Maupassant partage à présent son temps entre Paris, Étretat et la Côte d’Azur. Son frère Hervé connaît alors ses premiers troubles psychiatriques. Interné à l’hôpital de Lyon-Bron sur l’initiative de son frère, il décède au mois de novembre 1889. Désormais, l’écrivain est lui aussi de plus en plus diminué par la maladie. Il est en effet atteint de la syphilis et l’infection arrive en 1890 dans sa phase terminale. L’écrivain cesse alors d’écrire, après avoir publié dans les années précédentes un nouveau recueil de contes intitulé « Le Horla » en 1887 puis « Le Rosier de Madame Husson » en 1888. Paraissent également au cours de ces années deux romans, « Fort comme la mort » en 1889 et auparavant « Pierre et Jean » en 1887. Pour l’occasion, Maupassant l’écrivain rédige une préface dans laquelle il expose ses idées littéraires. Il s’attache ainsi à distinguer les romans d’intrigue des romans réalistes.

Maupassant multiplie maintenant les séjours en cure à Divonne ou Aix-les-Bains ainsi que les consultations auprès des médecins. Après une tentative de suicide dans la nuit du 1er au 2 janvier 1892, il sombre dans la folie et entre à la clinique du docteur Blanche, à Passy, le 6 janvier 1892. Dans cette maison de santé alternent alors pour Maupassant les périodes de conscience et de folie, les moments de délire et d’accalmie. Après dix-huit mois d’agonie, il décède le 6 juillet à l’âge de quarante-trois ans. Quelques jours plus tard, l’écrivain est inhumé selon son vœu à même la terre et au cimetière Montparnasse. A cette occasion, Émile Zola prononce l’oraison funèbre du défunt.

 

 

La Guillette à Etretat sa maison.

 

 

Laure de Maupassant, mère du Guy, habitait Etretat et possédait un verger dans le grand Val. A 33 ans, Guy de Maupassant a eu un de ses premiers succès littéraire avec sa nouvelle « La maison Tellier »  et a prévu en 1883 de se faire construire une maison dans le Grand Val (actuellement rue Guy de Maupassant).

Sa mère lui donna son verger et il acheta le terrain mitoyen où il y avait vraisemblablement un cabanon en bois. A cet emplacement il fit construire une petite maison entourée d’un balcon au premier étage.

Une partie de la maison brûla, il fit alors construire une maison plus grande en ajoutant une salle de billard et en couvrant le balcon au nord tout en conservant les volets d’origine Le couloir ainsi créé possède de remarquables boiseries et placards d’époque construits par le menuisier Monsieur de Peyrant.

C’est à la Guillette qu’il achève l’écriture de « Bel ami » en octobre 1884. Nostalgique du midi où il passait souvent l’hiver, Guy de Maupassant fit construire une maison de style méditerranéen en crépi et le toit recouvert de tuiles. La maison est construite loin de la route ce qui est actuellement très appréciable.

Le jardin a été dessiné par Monsieur Cramoizan et a gardé sa forme originale : couloir d’arbres, vergers, espace de tir. Guy de Maupassant fit installer une caloge, bateau qui ne naviguait plus et qui servait de logement pour son valet François Tassart. Elle servait également de salle d’eau pour Maupassant. Il n’en existe plus que deux à Etretat datant du 19 ème siècle et celle-ci est la plus ancienne.

Guy de Maupassant aimait recevoir. 6 chambres sont situées au 1er étage.Toutes les cheminées de la maison sont d’époque ainsi que celle du salon au rez de Chaussée en céramique bleu rapportée par Guy de Vallauris. De l’époque également 2 peintures de son cousin sur les portes du bureau ainsi qu’un vitrail signé Oudinot.

Cette maison est située à quelques centaines de mètres de la mer.

Actuellement (2007) cette maison a été mise en vente par l’actuel propriétaire, l’asssociation l’Arche propose  que l’occasion soit saisie par les collectivités publiques pour investir dans cette propriété et créer un espace ouvert au grand public, avec comme premiers objectifs:

– de créer un point d’ancrage de la mémoire de Guy de Maupassant avec valorisation et promotion de son oeuvre littéraire.
– de sauvegarder et enrichir le patrimoine culturel de la région et ainsi favoriser une dynamique « Maupassant » au niveau touristique.

Jean-Pierre Thomas, responsable de l’atelier patrimoine de l’Arche estime que cette maison doit devenir un petit musée, à l’image de la maison de Victor Hugo à Villequier, dans le même département.

En 2010, la maison est vendue à un particulier (voir l’article de presse ci-dessous)

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Des travaux de restauration débutent alors. En 2014 l’association « les amis de la Guillette » est créée, et les travaux de restauration devraient se terminer en 2015 – 2016.

 

Crédit Photographique © laguillette.com 

Consultez ici l’inventaire de La Guillette réalisé en 1892 

Site de La Guillette

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 LOCALISATION DE LA MAISON :