Biographie de Jules Michelet.

 

Jules_Michelet« Le plus difficile n’est pas de monter, mais en montant de rester soi. »

 

Jules Michelet naît le 22 août 1798 à Paris, dans une chapelle du quartier Saint-Denis, transformée sous la Terreur en maison de rapport. L’immeuble est également occupé par l’atelier de son père, un modeste imprimeur. Ce dernier est mis en difficulté par les lois qui régissent le régime de la presse sous le Consulat. Son fils Jules, comme toute la famille, doit aider l’artisan dans son travail, avant que ce dernier ne soit définitivement ruiné en 1800. Il abandonne alors son métier et subvient aux besoins des siens en offrant ses services de comptable aux commerçants du voisinage. Les Michelet se sont à présent installés près du Jardin des Plantes. Leur fils passera ainsi une partie de son enfance auprès des artisans et autres gens du peuple.


Jules Michelet effectue ses études à l’institution Briand, puis au collège Charlemagne. Remarqué par ses professeurs, il remporte un prix de discours français au concours général en 1816, avant d’être reçu au Baccalauréat l’année suivante. En 1819, après quelques années passées à la Sorbonne, Michelet obtient le titre de docteur ès lettres, après avoir soutenu avec succès ses deux thèses – l’une porte sur les « Vies parallèles » de Plutarque, l’autre sur « L’Idée de l’infini d’après Locke ». Le 21 septembre 1821, il est également lauréat de l’agrégation de Lettres.


Après être entré comme professeur à l’institution Briand, Michelet est appelé à enseigner l’histoire au collège Sainte-Barbe. En 1824, il compose un « Tableau chronologique de l’histoire moderne » à destination de ses élèves, tandis qu’est issu de ses cours un « Précis d’histoire moderne », publié en 1829. La même année, Jules Michelet épouse Pauline Rousseau, de sept ans son aînée. Le couple, dans lequel ne règne qu’une entente de façade, aura deux enfants. A cette époque, l’historien hésite encore au sujet de sa vocation. En effet, il se sent également attiré par la philosophie et fait d’ailleurs paraître une traduction de la « Philosophie de l’histoire » de Vico.


A partir de 1827, Michelet occupe la chaire de philosophie et d’histoire de l’École Normale, rétablie depuis peu à l’initiative de Monseigneur Frayssinous, ministre de l’Instruction et des Cultes, sous l’appellation « d’École préparatoire ». Ce n’est qu’en 1829 qu’il se consacre à l’enseignement de l’histoire ancienne au collège Sainte-Barbe. Son cours, qui traite de la République, est publié en 1831. Entre temps, au printemps 1830, l’historien effectue son premier voyage en Italie, avant qu’éclate la révolution qui va jeter de nouveau le roi Charles X sur les chemins de l’exil. Ce dernier, qui avait eu vent de la réputation de Jules Michelet, lui avait confié l’éducation de la fille de la duchesse de Berry.


L’historien est distingué par le nouveau pouvoir en place. S’il a pu un temps passer pour un conservateur, un ultra – Michelet a été baptisé en 1816 – , il appartient à l’époque à la mouvance libérale. Aussi la Monarchie de Juillet le confirme dans son poste à l’École Normale, lui confiant la chaire d’histoire du Moyen Age et des Temps modernes. En 1831, il est également nommé chef de section aux Archives nationales. Au milieu de cette immense collection de documents, Jules Michelet dispose alors d’un trésor qu’il ne va cesser de parcourir, délaissant parfois son enseignement. Il publie en 1833 un « Précis de l’histoire de France« , ainsi que les deux premiers volumes de sa grande « Histoire de France », dont la rédaction a commencé en 1831. Celle-ci s’arrêtera à la fin du XVème siècle, avec le règne de Louis XI.


Si le deuxième tome s’ouvre avec le « Tableau de la France », une préface écrite dans un style flamboyant, l’historien éprouve quelques difficultés à penser le devenir du peuple français, et donc les siècles de la monarchie absolutiste comme les décennies de la période révolutionnaire. En 1834 et 1835, Michelet supplée à la Sorbonne François Guizot, appelé à des responsabilités ministérielles. L’entente entre les deux hommes dure peu de temps, le républicanisme du premier inquiétant le second. L’historien voyage beaucoup. Il est ainsi en Angleterre, dans le Sud-Ouest de la France, en Flandre, en Allemagne, en Suisse et dans le Nord de l’Italie. Les notes prises au cours de ces différents séjours seront réunies en volume en 1894 sous le titre de « Sur les chemins de l’Europe ». Les « Mémoires » de Luther, traduites par ses soins, paraissent également en 1835, « Le Moyen-Age » de 1833 à 1844, « Les Origines du droit français » deux années plus tard, les « Actes du procès des Templiers », de 1841 à 1851.


Jules Michelet voue son existence à l’histoire, réglant strictement son emploi du temps journalier. Tôt levé, il consacre sa matinée à l’écriture, avant de se rendre aux archives à partir de 11 heures. En milieu d’après-midi, l’historien quitte ses vieux papiers et ses dossiers afin de rendre visite à ses amis et ses relations. Sa femme décède en 1839. L’année précédente, c’est la consécration pour l’homme de science. Le 13 février, il est en effet nommé au Collège de France, à la chaire d’histoire et de morale. Michelet trouve alors sous la coupole une tribune à la mesure de son éloquence et de son engagement. L’historien milite pour la cause libérale et démocratique. « Le Peuple » paraît en 1846, suivi l’année suivante par le premier volume de sa monumentale « Histoire de la Révolution ». L’ensemble sera achevé en 1853 et tranche par rapport aux écrits contemporains, notamment ceux d’Alphonse de Lamartine ou de Louis Blanc, sur cet événement fondateur. La jeunesse estudiantine lit avec passion cet ouvrage qui exalte l’harmonie sociale.


L’année 1848 ouvre une période agitée pour l’historien, qui bientôt mettra un terme à sa carrière universitaire. Au Collège de France, Michelet critique à présent le gouvernement, qu’ébranle la Campagne des Banquets. François Guizot suspend son cours le 2 janvier. Ce dernier est rétabli le 6 mars, quelques jours après l’avènement de la Seconde République, avant d’être de nouveau interrompu l’année suivante, quand le nouveau régime prend un tour plus conservateur. La révolution de 1848 est en effet saluée par Michelet comme un événement libérateur et son cours, public, demeure un foyer d’agitation. Avec « Pologne et Russie », en 1851, l’historien fustige la réaction. Aussi est-il révoqué le 12 avril 1852, peu après le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte. Ayant refusé de prêter serment au Second Empire, l’historien doit également quitter les Archives.


En 1848, Michelet entame une correspondance avec une jeune institutrice, Mademoiselle Athanaïs Mialaret, de trente années sa cadette. Celle-ci réside à Vienne. Leur rencontre aboutit en 1850 à un mariage qui lui procurera le bonheur domestique. Ce n’est qu’en 1855 que Michelet reprend son « Histoire de France ». Il la poursuit jusqu’en 1789 avec les onze volumes qui paraissent de 1855 à 1867. Son épouse,qui écrit elle aussi, le pousse à revenir aux études de sciences naturelles qui l’avaient attiré dans sa jeunesse. « L’Oiseau » en 1856, « L’Insecte » en 1859, « La Mer » en 1861, « La Montagne » en 1868 témoignent de son attachement pour la nature. Avec « L’Amour » en 1858, « La Femme » en 1859, « Nos Fils » en 1869, Michelet se préoccupe également de philosophie morale. En rédigeant « La Sorcière », qui paraît en 1862, Jules Michelet fait de nouveau œuvre d’historien, une histoire cependant mêlée de psychologie et de visions personnelles.


En 1869 d’ailleurs, son éditeur souhaitant réimprimer l’ensemble des dix-sept tomes de son « Histoire de France », Jules Michelet rédige pour l’occasion une préface pour l’ouvrage, entre le 22 février et le 12 septembre. Jugeant a posteriori son œuvre, l’historien affirme ainsi avoir eu l’intention de se démarquer de ses contemporains. Michelet en effet ambitionne de faire une histoire totale, à la différence de ses confrères trop attachés selon lui à reconstituer ou à interpréter les événements politiques. En écrivain passionné, il tente d’expliquer le mouvement profond des sociétés et des siècles dans un style lyrique. Ses textes, qui s’appuient sur une documentation abondante et de première main, ne sont cependant pas sans parti pris idéologique. Ainsi, influencé par le mouvement romantique, c’est un Moyen-Age foisonnant qu’il nous décrit, avant que ne domine une vision plus sombre à partir de 1855, à l’époque où le républicain doit subir le régime honni.


La guerre de 1870 face à la Prusse, l’invasion du territoire national par l’ennemi, les atrocités commises pendant la Commune parisienne et sa répression par les Versaillais frappent au cœur le patriote. Avec « La France devant l’Europe », un opuscule, Michelet proteste contre le Traité de Francfort qui impose la perte de l’Alsace et de la Lorraine. En 1872, il entreprend de poursuivre son grand œuvre et entame une « Histoire du XIXème siècle ». Celle-ci demeurera inachevée. L’historien décède le 9 février 1874 à Hyères. L’année suivante, son épouse se chargera de la publication de ses souvenirs sous le titre de « Ma Jeunesse et mon journal ».

 

Sa demeure le château de Vascoeuil.

 

Chateau_de_vascoeuilVascoeuil (prononcez Vacoeuil), petit village à l’orée de la forêt de Lyons dans l’Eure, est réputé pour son château devenu l’un des plus vivants centres d’art contemporain de Normandie.


Modeste dans ses proportions, le château de Vascoeuil n’en demeure pas moins élégant et charmant. Bâti du XIVème au XVIIème siècle, il comporte des salles magnifiquement restaurées où des expositions d’artistes contemporains se renouvellent sans cesse.


Le domaine de Vascœuil appartenait au duché de Longueville jusqu’en 1694. À cette date, le dernier duc étant mort sans descendance, le roi de France s’appropria ses terres. Le fief de Vascœuil appartint jusqu’en 1505 à la puissante famille de La Haye, puis fut vendu au marchand rouennais Guillaume Le Gras.


La tour du château accueillit en son temps le cabinet de travail de l’historien Jules Michelet. Une dépendance du domaine du XVIIIème siècle abrite aujourd’hui un musée qui lui est consacré.


L’historien fut victime de la censure du Second Empire en raison de ses positions libérales. Son cours professé au Collège de France fut supprimé dès 1851, soit un an avant la proclamation de l’Empire, puis, il perdit son poste aux Archives nationales pour avoir refuser de prêter serment à Napoléon III en 1853. Michelet se retira alors de la vie publique pour se consacrer à son travail d’historien.


Pendant plus de vingt ans, Michelet fit de fréquents séjours au château de Vascoeuil qui appartenait à la mère d’un de ses élèves au Collège de France, Alfred Poullain-Dumesnil. Epris de cette femme, il fut reçut dans cette demeure des XVe, XVIe et XVIIe siècles en 1840. Elle décéda en 1842, mais Michelet continua à se rendre à Vascoeuil : sa fille issue d’un premier mariage et Alfred étaient tombés amoureux l’un de l’autre. L’union fut célébrée en 1843. C’est ici que Michelet conçut le plan de sa gigantesque « Histoire de France » qui parut dans son intégralité en 1869. Il trouvait une inspiration certaine dans la contemplation des murailles médiévales du château, mais le spectacle de la nature et la chaleureuse atmosphère familiale influençèrent également son oeuvre naturaliste (« La Mer », « l’Oiseau »).


Le Château de Vascoueil présente aujourd’hui son cabinet de travail, restitué à l’identique, au sommet de la tour. Un musée a été inauguré en 1989 afin de rappeler les séjours de l’historien. Il présente des portraits et des bustes de Michelet, des photos de lui par Nadar, des souvenirs de l’écrivain et de sa famille mais aussi de leurs hôtes célèbres, Béranger, Lamennais, Edgard Quinet. Outre le musée Michelet, le château de Vascoeuil accueille un important centre d’Art contemporain organisant régulièrement des expositions.


La promenade culturelle se poursuit dans le parc et le jardin à la française où l’on peut saluer plus d’une cinquantaine de bronzes, marbres, céramiques et mosaïques du XXème siècle, œuvres de Dali, Braque, Volti, Vasarely, Cocteau, Chemiakin…

 

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Château de Vascoeuil.

 

 

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