Les livres d’Albert Camus chez Amazon
L’étranger
Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu’il faisait chaud. On n’en tirera rien d’autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l’annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin. Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l’universelle équivalence du tout et du rien. La conscience de n’être sur la terre qu’en sursis, d’une mort qui, quoi qu’il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu’indifférent à tout après ça ?
Étranger sur la terre, étranger à lui-même, Meursault le bien nommé pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l’oeuvre de Camus. De La Peste à La Chute, mais aussi dans ses pièces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de littérature en 1957 ne cessera de s’interroger sur le sens de l’existence. Sa mort violente en 1960 contribua quelque peu à rendre mythique ce maître à penser de toute une génération.
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La Peste
Dans les années 1940, une épidémie de peste s’abat sur la ville d’Oran. Jour après jour, le lecteur suit l’apparition et l’extension de la maladie. Il découvre les réactions de chacun des personnages face aux souffrances et à la mort : certains fuient, d’autres restent pour lutter. À travers ce grand roman, Albert Camus rend hommage à ceux qui affrontent la vie avec modestie et honnêteté, et nous invite à réfléchir sur les valeurs de solidarité et d’engagement.
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La Chute
Roman découpé en six parties non numérotées, Camus y écrit la confession d’un homme à un autre, rencontré dans un bar d’Amsterdam. Le roman devait primitivement être intégré au recueil L’Exil et le Royaume qui sera publié en 1957 et qui constitue la dernière œuvre littéraire publiée par Camus.
La particularité de ce roman tient au fait que l’homme qui se confesse est le seul à parler, durant tout l’ouvrage. Le choix de cette focalisation, qu’on trouvait déjà, 14 ans plus tôt, dans L’Etranger, implique que le lecteur ne dispose d’aucune information extérieure dispensée par un narrateur omniscient. Il se trouve ainsi enfermé dans un point de vue unique, ce qui, dans le cas de ce roman, contribue à établir la situation de malconfort par laquelle le héros-auteur se définit lui-même. L’ambiance très sombre et déshumanisée qui nimbe cette confession contribue également à la singularité de ce récit.
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L’homme révolté
Deux siècles de révolte, métaphysique ou historique, s’offrent justement à notre réflexion. Un historien, seul, pourrait prétendre à exposer en détail les doctrines et les mouvements qui s’y succèdent. Du moins, il doit être possible d’y chercher un fil conducteur. Les pages qui suivent proposent seulement quelques repères historiques et une hypothèse de lecture. Cette hypothèse n’est pas la seule possible ; elle est loin, d’ailleurs, de tout éclairer. Mais elle explique, en partie, la direction et, presque entièrement, la démesure de notre temps. L’histoire prodigieuse qui est évoquée ici est l’histoire de l’orgueil européen.
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Les Justes
En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes, appartenant au parti socialiste révolutionnaire, organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar. Cet attentat et les circonstances singulières qui l’ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire, on le verra d’ailleurs, que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous les personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis. J’ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai… La haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu’elles firent pour se mettre en accord avec le meurtre – et pour dire ainsi où est notre fidélité.
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Le mythe de Sisyphe
La notion d’absurde et le rapport entre l’absurde et le suicide forment le sujet de cet essai. Une fois reconnu le divorce entre son désir raisonnable de compréhension et de bonheur et le silence du monde, l’homme peut-il juger que la vie vaut la peine d’être vécue ? Telle est la question fondamentale de la philosophie. Mais si l’absurde m’apparaît évident, je dois le maintenir par un effort lucide et accepter en le vivant de vivre. Ma révolte, ma liberté, ma passion seront ses conséquences. Assuré de mourir tout entier, mais refusant la mort, délivré de l’espoir surnaturel qui le liait, l’homme va pouvoir connaître la passion de vivre dans un monde rendu à son indifférence et à sa beauté périssable. Les images de Don Juan, du comédien, de l’aventurier illustrent la liberté et la sagesse lucide de l’homme absurde. Mais la création – une fois admis qu’elle peut ne pas être – est pour lui la meilleure chance de maintenir sa conscience éveillée aux images éclatantes et sans raison du monde. Le travail de Sisyphe qui méprise les dieux, aime la vie et hait la mort, figure la condition humaine. Mais la lutte vers les sommets porte sa récompense en elle-même. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
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Caligula
Ange en quête d’absolu ? Monstre sanguinaire ? Avant la guerre, Albert Camus conçoit Caligula, ainsi que Sisyphe ou Meursault (L’Étranger), comme un héros de l’Absurde. En 1945, la pièce est reçue comme une fable sur les horreurs du nazisme. Ses versions et ses mises en scène successives, l’évolution de la sensibilité du public ont contribué à faire de Caligula une des figures les plus troublantes de notre théâtre. À l’image du tyran se superposent, dans notre mémoire, les visages de Gérard Philipe, qui créa le rôle, et celui d’Albert Camus, qui mêla toujours au besoin de tendresse et à l’exigence de pureté une étrange fixation au meurtre et cette violence intérieure qui anime son empereur romain.
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Carnets I
« Il s’agit d’abord de se taire – de supprimer le public et de savoir se juger. D’équilibrer une attentive culture du corps avec une attentive conscience de vivre. D’abandonner toute prétention et de s’attacher à un double travail de libération – à l’égard de l’argent et à l’égard de ses propres vanités et de ses lâchetés. Vivre en règle. Deux ans ne sont pas de trop dans une vie pour réfléchir sur un seul point. Il faut liquider tous les états antérieurs et mettre toute sa force d’abord à ne rien désapprendre, ensuite à patiemment apprendre. »
Dans ses Carnets, Albert Camus se confronte au monde autant qu’à lui-même. Curieux de tous et de tout, il raconte une anecdote, épingle une sensation, fixe pour y revenir idées et citations. Ce premier volume rassemble les notes prises de 1935 à 1942, alors qu’Albert Camus rédige, entre autres livres, Noces, L’Étranger et Le Mythe de Sisyphe.
—> Carnets (Tome 1-Mai 1935 – février 1942) chez Amazon en livre de poche
Carnets II
« Poser la question du monde absurde, c’est demander : “Allons-nous accepter le désespoir, sans rien faire ?” Je suppose que personne d’honnête ne peut répondre oui. » Entre 1942 et 1951, Albert Camus rédige, entre autres, La Peste, Les Justes et L’Homme révolté. Si ce deuxième volume des Carnets témoigne de ces créations en devenir, il accueille aussi les instants essentiels d’une vie et l’histoire en train de se faire – l’épuration, la guerre froide…. S’y révèlent une conscience en action, un homme dans toute sa fragilité, épris de beauté.
—> Carnets (Tome 2-Janvier 1942 – mars 1951) chez Amazon en livre de poche
Carnets III
« Chaque matin quand je sors sur cette terrasse, encore un peu ivre de sommeil, le chant des oiseaux me surprend, vient me chercher au fond du sommeil, et vient toucher une place précise pour y libérer d’un coup une sorte de joie mystérieuse. Depuis deux jours il fait beau et la belle lumière de décembre dessine devant moi les cyprès et les pins retroussés. » Entre 1951 et 1959, Albert Camus écrit L’Été, La Chute, L’Exil et le royaume. Il réagit aux polémiques déclenchées par L’Homme révolté, à la tragédie de la guerre d’Algérie, voyage en Italie et en Grèce, reçoit le prix Nobel… Ses Carnets témoignent de son désir d’harmonie, auquel il tend « à travers les chemins les plus raides, les désordres, les luttes ».
—> Carnets (Tome 3-Mars 1951 – décembre 1959) chez Amazon en livre de poche
Carnets I II III
—> Carnets I, II, III: Mai 1935 – décembre 1959 chez Amazon en livre de poche
Journaux de voyages
« C’est les jambes flageolantes que je reçois le premier coup de New York. Au premier regard, hideuse ville inhumaine. Mais je sais qu’on change d’avis. Ce sont des détails qui me frappent : que les ramasseurs d’ordures portent des gants, que la circulation est disciplinée, sans intervention d’agents aux carrefours, etc., que personne n’a jamais de monnaie dans ce pays et que tout le monde a l’air de sortir d’un film de série. Le soir, traversant Broadway en taxi, fatigué et fiévreux, je suis littéralement abasourdi par la foire lumineuse. » Ce volume comprend les journaux de voyage d’Albert Camus aux États-Unis de mars à mai 1946, puis en Amérique du Sud de juin à août 1949.
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L’envers et l’endroit
L’envers et l’endroit est le premier livre d’Albert Camus. Il paraît à Alger en 1937. À la fin de sa vie, Camus verra dans cette œuvre de jeunesse la source secrète qui a alimenté ou aurait dû alimenter tout ce qu’il a écrit. L’envers et l’endroit livre l’expérience, déjà riche, d’un garçon de vingt-deux ans : le quartier algérois de Belcourt et le misérable foyer familial dominé par une terrible grand-mère ; un voyage aux Baléares, et Prague, où le jeune homme se retrouve la mort dans l’âme ; et surtout, ce thème essentiel : l’admirable silence d’une mère et l’effort d’un homme pour retrouver une justice ou un amour qui équilibre ce silence.
—> L’envers et l’endroit chez Amazon en livre de poche
Ecrits libertaires
Justice pour Albert Camus, dont les écrits libertaires n’ont été identifiés que tardivement – ses oeuvres complètes et ses biographes les ont longtemps ignorés. Cette méconnaissance a faussé nos idées sur l’écrivain préféré des Français. Son sang espagnol – par sa mère – a battu à l’unisson des anarcho-syndicalistes de ce pays. II sentait, » vivant en lui « , Bakounine, le père russe de l’anarchie. Quant au » génie libertaire « , il y trouva sa raison d’être. Justice pour Lou Marin, le chercheur allemand qui a exhumé ces textes disséminés dans des revues en France, en Espagne, en Allemagne, en Argentine… Car c’est lui le vrai découvreur du Camus libertaire. Justice enfin pour Claire Auzias, l’éditrice d’Egregores, la première à avoir publié cette anthologie et à qui Indigène s’associe pour donner à ces textes indomptables une plus large diffusion, avec l’accord de Catherine Camus. J.-P. Barou et S. Crossman.
—> Ecrits libertaires : 1948-1960 chez Amazon
L’exil et le royaume
L’Exil et le Royaume est un recueil de nouvelles écrit par Albert Camus et paru en 1957. C’est la dernière oeuvre littéraire de Camus publiée du vivant de l’auteur. Le recueil comporte six textes: * La Femme adultère / * Le Renégat (ou Un esprit confus ) / * Les Muets / * L’Hôte /* Jonas (ou L’Artiste au travail ) / * La Pierre qui pousse.
Chacun d’eux illustre le sentiment d’insatisfaction et d’échec du personnage central ( l’exil, avec une connotation biblique) et sa difficulté à trouver le royaume, c’est à dire un sens à sa vie et le bonheur en dépassant l’opposition apparente des contraires comme solitaire/solidaire. Les personnages ont des parcours propres dans des cadres différents situés surtout en Algérie (le campement nomade dans le désert, les bourgades du sud, l’école isolée dans la montagne, les quartiers ouvriers d’Alger) mais aussi dans un quartier bourgeois de Paris ou un village du Brésil.
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Noces suivi de L’été
« Je me souviens du moins d’une grande fille magnifique qui avait dansé tout l’après-midi. Elle portait un collier de jasmin sur sa robe bleue collante, que la sueur mouillait depuis les reins jusqu’aux jambes. Elle riait en dansant et renversait la tête. Quand elle passait près des tables, elle laissait après elle une odeur mêlée de fleurs et de chair. »
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Le premier homme
Alger. Une charrette cahotée dans la nuit transporte une femme sur le point d’accoucher. Plus tard, naît le petit Jacques, celui-là même que l’on retrouve dès le second chapitre, à 40 ans. Devant la tombe de son père, visitée pour la première fois, il prend soudain conscience de l’existence de cet inconnu. Dans le bateau qui l’emporte vers sa mère à Alger, commence la brutale remontée dans cette enfance dont il n’a jamais guéri. Les souvenirs de l’école, de la rue et de la famille jaillissent, faits de soleil et d’ombre. Mais à l’ombre et à la misère, il découvre qu’il a répondu, toujours, par une « ardeur affamée », une « folie de vivre » indéfectibles malgré ce père qui lui a manqué.
Le Premier homme est le roman auquel travaillait Camus au moment de mourir. Les nombreuses notes en bas de page, hésitations ou rajouts de l’écrivain retrouvés dans son manuscrit sont un émouvant témoignage de l’oeuvre en cours. Une oeuvre ambitieuse, aux accents autobiographiques évidents, dans laquelle Camus a cherché à dire ses « raisons de vivre, de vieillir et de mourir sans révolte ».
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Correspondance avec Louis Guilloux
Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l’été 1945, à l’instigation de leur ami commun Jean Grenier. Guilloux a déjà derrière lui deux décennies d’engagement et d’écriture et une œuvre publiée importante. Camus, dont L’Étranger et Le Mythe de Sisyphe ont paru en 1942, n’a que trente-deux ans ; son implication dans Combat lui vaut une notoriété grandissante. Les différences ne manquent pas entre le Breton et l’Algérien. Camus semble plus solaire, Guilloux plus habité par le noir ; le premier est rongé par le doute et le second aspire à la lumière. Mais l’amitié entre les deux hommes est immédiate et durable, et leurs affinités nombreuses : «Je l’aime tendrement et je l’admire, écrira Guilloux en 1952, non seulement pour son grand talent, mais pour sa tenue dans la vie.» Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté et la maladie, sont animés par l’esprit de justice et de fraternité, prenant le parti des malheureux et des opprimés sans jamais s’inféoder à une organisation qui voudrait les représenter. Tous deux partagent une conscience aiguë de la douleur, où ils reconnaissent la «constante justification» de l’homme et dont ils tirent les éléments d’une conduite morale et politique. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d’une profonde et tendre affection, nourrie d’innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, telle la visite de Camus à Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore le séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage un repas avec Camus et sa mère.
—> Correspondance: (1945-1959) chez Amazon
Correspondance avec Roger Martin du Gard
Le 24 juin 1948, Roger Martin du Gard avait écrit à André Gide : « Camus […] est celui de sa génération qui donne le plus grand espoir. Celui qu’on peut ensemble admirer et aimer. » Dix ans plus tard, à la mort du romancier des Thibault, Camus note sobrement dans son Cahier : « On pouvait l’aimer, le respecter. Chagrin. » Émouvant parallèle qui souligne la dimension affective d’une correspondance fondée sur la confiance, le partage des mêmes valeurs, l’engagement douloureux de l’écrivain au service de la paix, de la justice et de la dignité. En Martin du Gard, Camus apprécie l’expérience d’un généreux aîné apte à conseiller, à comprendre sans condamner, en garde permanente contre la fascination des idéologies partisanes. Et Camus illumine les dernières années du vieil homme si prompt à douter de lui-même. Par sa révolte lucide et la riche variété de sa palette, il prouve à Martin du Gard que l’on peut s’inscrire sans en rougir dans la lignée d’un humanisme dont Jean Barois et Les Thibault furent naguère tributaires. Leurs lettres et les notes qui les éclairent révèlent deux natures fraternelles, dont les angoisses et les espoirs n’ont pas cessé d’être les nôtres.
—> Correspondance: (1944-1958) chez Amazon
Correspondance avec Francis Ponge
Albert Camus et Francis Ponge se rencontrent pour la première fois à Lyon le 17 janvier 1943, en compagnie du journaliste Pascal Pia, leur ami commun. Le Parti pris des choses a paru quelques mois plus tôt, en même temps que L’Étranger. Mais Francis Ponge a lu le manuscrit du Mythe de Sisyphe dès août 1941 et, y trouvant un écho inespéré à ses propres interrogations sur l’absurde, aspire dès lors à se rapprocher de son cadet. Deux conceptions du monde se reconnaissent sœurs et s’accordent alors pour se nourrir de leurs différences, sans que soit jamais occulté ce qui les distingue au plan de l’idéologie, de l’esthétique et du tempérament. Ces lettres, que les deux écrivains échangent principalement entre 1943 et 1945, laissent ainsi entrevoir ce que fut leur amitié, si vive et justifiée en même temps que très tôt «endormie», et jamais vraiment ressuscitée. Pour Francis Ponge, elles constituent un moment essentiel de sa réflexion sur son propre travail, lui permettant de «mieux penser ce qu’il pense», alors même qu’il s’impose comme le poète d’un certain objectivisme. À Albert Camus, isolé un temps dans une convalescence prolongée près de Saint-Étienne, elles offrent une magnifique occasion de lutter contre les circonstances négatives, de reprendre des forces dans la chaleur d’une amitié nouvelle, dans les plaisirs de l’échange et de la confrontation intellectuelle. De là, ce brillant dialogue entre deux hommes pareillement soucieux des lendemains et dont l’influence sur la vie intellectuelle et morale de l’après-guerre sera décisive.
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A Combat
Entre le 21 août 1944 et le 3 juin 1947, Albert Camus est rédacteur en chef et éditorialiste à Combat. Ses 165 articles – signés, authentifiés, ou légitimement attribuables – nous transmettent le témoignage lucide d’un journaliste conscient de ses responsabilités dans une époque où, au sortir de l’Occupation, il faut à la fois réorganiser la vie quotidienne et dessiner l’avenir de la France et de l’Europe. Sur de multiples sujets – la politique intérieure ; l’épuration ; la politique étrangère ; les droits, les devoirs et le rôle d’une nouvelle presse ; la politique coloniale, et, en particulier, la nécessité de doter l’Algérie d’un nouveau statut -, Camus informe et réagit. On entend dans ces textes la voix passionnée d’un écrivain dans l’histoire, épris de justice, de liberté et de vérité ; mais aussi obstinément soucieux d’introduire la morale en politique et d’exiger le respect de la dignité humaine.
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La mort heureuse
« Je suis certain qu’on ne peut être heureux sans argent. Voilà tout. Je n’aime ni la facilité ni le romantisme. J’aime à me rendre compte. Eh bien, j’ai remarqué que chez certains êtres d’élite il y a une sorte de snobisme spirituel à croire que l’argent n’est pas nécessaire au bonheur. C’est bête, c’est faux, et dans une certaine mesure, c’est lâche. »
En 1938, Albert Camus abandonne son premier roman, La mort heureuse, pour commencer à rédiger L’étranger. Ce premier projet romanesque, publié à titre posthume, est riche pourtant de descriptions lumineuses de la nature et de réflexions anticonformistes. Le héros, Meursault, recherche désespérément le bonheur, fût-ce au prix d’un crime. Son parcours est nourri de la jeunesse difficile et ardente de Camus ; ses choix et ses pensées annoncent les récits et les essais à venir.
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Le Malentendu
Rêvant de faire fortune et d’aller vivre au soleil, Martha et sa mère assassinent pour les dépouiller les clients de leur auberge. Le frère de Martha, parti depuis vingt ans et revenu incognito, sera leur dernière victime : quand elles découvrent qui elles ont tué, les deux femmes se suicident. D’un malentendu, Camus a fait le sujet d’une tragédie moderne. Le malheur y vient moins de l’aveuglement, propres aux tragiques grecs, que d’une éperdue volonté de bonheur soutenue par une énergie capable d’aller au crime. Déjà mise au jour par Le Mythe de Sisyphe, l’absurdité de la condition humaine donne au Malentendu d’étranges résonances, moins proches des tragédies d’Eschyle, parfois, que du théâtre d’Ionesco.
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L’été
Qu’il suive le fil d’Ariane sur les traces du Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu’il revisite le mythe de Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu’il rêve à la beauté d’Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes. Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l’Algérie à la Grèce en passant par la Provence.
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Chroniques algériennes
« On trouvera dans ce recueil un choix d’articles et de textes qui tous concernent l’Algérie. Ils s’échelonnent sur une période de vingt ans, depuis l’année 1939, où presque personne en France ne s’intéressait à ce pays, jusqu’à 1958, où tout le monde en parle. […] Tels quels, ces textes résument la position d’un homme qui, placé très jeune devant la misère algérienne, a multiplié vainement les avertissements et qui, conscient depuis longtemps des responsabilités de son pays, ne peut approuver une politique de conservation ou d’oppression en Algérie. Mais, averti depuis longtemps des réalités algériennes, je ne puis non plus approuver une politique de démission qui abandonnerait le peuple arabe à une plus grande misère, arracherait de ses racines séculaires le peuple français d’Algérie et favoriserait seulement, sans profit pour personne, le nouvel impérialisme qui menace la liberté de la France et de l’Occident.Une telle position ne satisfait personne, aujourd’hui, et je sais d’avance l’accueil qui lui sera fait des deux côtés. »
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Lettres à un ami allemand
Les quatre Lettres à un ami allemand, écrites sous l’Occupation et destinées à des publications clandestines, expriment déjà la doctrine de La peste et de L’homme révolté. Elles se placent sous l’invocation de Senancour qui, en une formule saisissante, avait résumé la philosophie de la révolte : « L’homme est périssable. Il se peut ; mais périssons en résistant, et si le néant nous est réservé, ne faisons pas que ce soit une justice ! »
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Discours de Suède
On aura peut-être été un peu surpris de voir dans ces discours l’accent porté par Camus sur la défense de l’art et la liberté de l’artiste – en même temps que sur la solidarité qui s’impose à lui. Cela faisait certes partie de ce que lui dictaient les circonstances et le milieu où il devait les prononcer, mais il est certain que Camus se sentait accablé par une situation où, selon ses propres paroles, « le silence même prend un sens redoutable. À partir du moment où l’abstention elle-même est considérée comme un choix, puni ou loué comme tel, l’artiste, qu’il le veuille ou non, est embarqué. Embarqué me paraît ici plus juste qu’engagé. » Et malgré une certaine éloquence – qu’on lui reprochait également – il se sentait profondément concerné et douloureusement atteint par un conflit qui le touchait jusque dans sa chair et dans ses affections les plus enracinées.
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L’étranger et le premier homme illustrés
—> Coffret Camus/Muñoz 2v chez Amazon
La Révolte : Les justes, la peste, l’homme révolté
—> La révolte: Les justes, La Peste, L’Homme révolté chez Amazon
L’Absurde : L’étranger, Le mythe de Sisyphe, Caligula, Le Malentendu
—> L’absurde: L’étranger, Caligula, Le Malentendu, Le Mythe de Sisyphe chez Amazon
Albert Camus dans la Pléiade
—> Albert Camus dans la Pléiade