Les livres d’Herman Melville chez Amazon
Moby Dick
Moby Dick (1851), le chef-d’oeuvre de Melville, est l’histoire d’une obsession : depuis qu’un féroce cachalot a emporté la jambe du capitaine Achab, celui-ci le poursuit sans relâche de sa haine. Ismaël, matelot embarqué à bord du baleinier le Péquod, se trouve pris peu à peu dans le tourbillon de cette folle vengeance : c’est par sa voix que se fera entendre l’affrontement final de l’homme et du grand Léviathan blanc. Somme encyclopédique érigeant la baleine en un véritable mythe, récit hanté par l’énigme du bien et du mal, Moby Dick nous fait naviguer sur des mers interdites et accoster sur des rivages inhumains. Jamais on n’épuisera la science des baleines, suggère Melville. Jamais non plus on ne viendra à bout de la fascination qu’inspire ce roman sombre et puissant.
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Bartleby le scribe
La célèbre nouvelle d’Herman Melville saisit par son incongruité. On reste un peu perplexe, voire abasourdi, ne sachant pas très bien ce que l’auteur a voulu nous dire, ce qu’il a cherché à dépeindre, si tout cela a un sens. C’est peut-être précisément ce qui fait la force de la nouvelle et explique son succès. Les niveaux de lecture sont multiples, chacun peut donner un sens à l’histoire et au personnage, ou bien encore accepter l’absurde, accepter que certaines choses, surtout lorsqu’il s’agit de choses humaines, échappent à toute logique.
Parmi les multiples débats et interprétations de l’œuvre, il est tentant d’y voir une satire de Wall Street, une critique du monde du travail (surtout aujourd’hui) ; pourtant nul discours social ou politique est vraiment présent dans le récit. En revanche, on peut y trouver, comme dans d’autres œuvres de Melville, la question centrale de l’autorité. Il est proprement fascinant de voir comment la passivité de Bartleby, son calme tranquille, désarme et fait céder l’autorité. Mais Bartleby n’a rien d’un rebelle. Loin de lui toute révolte ou opposition. « Il préfèrerait pas », c’est tout…
Tout comme le narrateur, on passe par différents sentiments au fil de la lecture, de la stupeur à l’agacement en passant par la compassion. Si l’originalité du personnage séduit dans la première partie, très vite on assiste à une montée dramatique, inexorable, sans issue, que la fin tragique vient confirmer. En s’isolant, en se marginalisant à ce point, en sortant des règles sociales établies, Bartleby finit par se priver de toute relation. Et l’absence de relation mène à la mort. Si elle n’est pas mise au service d’un combat, d’une cause, d’une conviction, ce que l’on pourrait interpréter comme une formidable résistance non violente se révèle en réalité mortifère.
La parabole de Melville – si s’en est une – est loin d’être un hymne chimérique à l’oisiveté, comme on pourrait le croire un instant au début. Elle tente peut-être de démontrer au contraire que l’on ne peut pas vivre en pur esprit, que l’épanouissement de l’homme passe par le travail, par un certain effort, voire par de nécessaires compromis et renoncements entre le rêve et la réalité ; et surtout il passe par la capacité de dire oui, d’accueillir, d’échanger avec ses semblables et donc de s’y confronter dans l’arène sociale.
Une mention spéciale pour le style de Melville, et l’excellente traduction de Pierre Leyris, qui soutiennent magnifiquement la tension narrative. Ainsi que pour l’édition FolioPlus Classique et le très utile et intéressant dossier d’Olivier Rocheteau.
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Mardi
Un marin s’échoue sur l’archipel de Mardi, tombe amoureux d’une jeune fille, qui disparaît. Tempêtes, naufrages, enlèvements, poursuites, vengeances. Ce «pur roman d’aventures polynésiennes» se change bientôt en un roman satirique et allégorique, politique et philosophique. Une absence totale de dénouement laisse tous les mystères entiers. Méditation romanesque sur le pouvoir, réflexion sur la stabilité et le changement : c’est déjà le grand style de Melville – il n’y aurait pas de Moby Dick sans Mardi -, qui mêle le concret et l’abstrait, le lyrique et le mythologique, l’exotisme et la passion. «Voici près de cinq cents lunes que je vis dans la plus étroite familiarité avec moi-même ; et pourtant vous me voyez encore incapable de décider qui je suis. Tout ce dont je puis témoigner avec certitude, c’est d’une espèce de sensation fourmillante dans tout mon être – ce qu’on appelle la vie.»
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Taïpi
Le mot Taïpi désigne à la fois une région de l’île Nuku-Hiva, de l’archipel des Marquises, et la population qui l’habite. C’est ce pays et ces hommes que le jeune matelot Herman Melville, évadé du navire baleinier la Dolly, fut, vers 1843, amené à connaître. Les Taïpis ont une horrible réputation : on les dit cannibales. Cela n’empêcha pas Melville et son camarade Toby de se réfugier chez eux. Contre toute attente, les deux fugitifs furent très bien accueillis et vécurent avec les Taïpis des mois merveilleux. Melville fait revivre la gentillesse et l’intelligence de ses hôtes, ses amours avec la belle Faïaoahé, ses nobles discussions avec le grand chef Mehevi, ses démêlés avec Kory-Kory son domestique… C’est vraiment un Eden que Melville a recréé.
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Pierre, ou les ambiguïtés
Pierre doit épouser Lucy. Il découvre qu’il a une demi-sœur que sa mère refuse de reconnaître. Pierre s’enfuit alors avec elle, à New York, où Lucy s’avise de les rejoindre pour vivre avec eux. Bientôt, leur vie à trois devient l’objet d’un scandale. Cette vie tourne au cauchemar quand Pierre, devenu assassin, entraîne ses compagnes dans la mort. Un roman somptueux, publié en 1852, d’une force et d’une modernité implacables.
—> Pierre ou les ambiguïtés chez Amazon en livre de poche
Omoo : Récits des mers du sud
«La tête de Melville est pleine de baume et mai fleurit en ses yeux. Ses souvenirs sont des rois : des îles couronnées d’un écumant soleil, le silence plat des eaux couronnées d’atolls et la monstrueuse couronne errante des typhons roulant dans l’écoulement des moussons comme la couronne des rois de Shakespeare.»
Jean Giono
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Billy Budd, marin
Comment un jeune matelot qui était l’innocence même, ayant frappé un sous-officier pervers qui l’accusait faussement de sédition, devint coupable selon les Articles de la Guerre et fut pendu parmi les vergues par la volonté d’un capitaine qui en était venu à l’aimer comme un père.
—> Billy Budd, marin / Daniel Orme chez Amazon
Benito Cereno
Herman Melville s’est inspiré, pour écrire Benito Cereno, d’un fait divers : des esclaves noirs, transportés à bord d’un galion espagnol, s’étaient révoltés, avaient massacré les Blancs, à l’exception du commandant, Don Benito Cereno, et de quelques matelots qu’il fallait épargner pour pouvoir être ramenés en Afrique. À court de vivre et d’eau et contraints de toucher à un petit port du Chili, ils avaient forcé Don Benito à feindre d’être resté le maître à bord, eux-mêmes demeurant apparemment ses esclaves soumis, et le Nègre Babo jouant auprès de lui, pour le surveiller étroitement, le rôle du serviteur personnel plein de zèle lors de son entretien avec le capitaine Delano. Celui-ci, en effet, mouillé dans le port et voyant ce navire évidemment désemparé, était venu lui offrir son aide. Mais il avait éprouvé à son bord un sentiment croissant d’étrangeté et de malaise, jusqu’au moment où un coup de théâtre – le saut de Don Benito par-dessus bord – avait révélé le véritable état des choses. De ce fait divers, le talent de Melville a fait une parabole, celle de l’ambiguïté foncière où est piégée l’infime condition humaine.
—> Benito Cereno/Benito Cereno chez Amazon en livre de poche
Le grand escroc
Le Grand Escroc, dernier roman publié par Herman Melville, retrace la fructueuse journée d’un fabulateur machiavélique, monté à bord d’un vapeur, sur le Mississipi. Imprévisible, insaisissable, il use des plus surprenantes métamorphoses pour placer le genre humain face à ses ridicules – et à ses éternelles contradictions.
—> Le Grand Escroc chez Amazon
Trois contes doubles
Chacun de ces trois contes débute à Londres, où Melville se rendit en 1849 : il dîne au 4, Elm Court, Temple, le 19 décembre, voit Macready dans Othello au Haymarket Theater le 19 novembre et visite le Guildhall le 9 novembre […] En lisant ces textes, en constatant leur symétrie, en acceptant de passer de l’autre côté du miroir, le lecteur se met graduellement à découvrir, puis à apprécier l’ironie de l’auteur, son regard acéré d’oiseau de proie capable de discerner toute l’hypocrisie que recèle l’homme » social « .
Cocorico
Au milieu d un paysage campagnard par ailleurs remarquablement décrit s élève le chant d un coq. Banal au demeurant, sauf que ce chant-là, puissant et incroyablement mélodieux, prend des airs de cantiques et possède l étrange vertu de chasser la moindre idée noire de quiconque viendrait à l entendre. Hilarant et loufoque, le récit de Melville nous entraîne sur les talons du protagoniste, homme endetté et buveur invétéré, dans une truculente course au coq dont la conclusion tragique n altère en rien la fraîcheur du texte. Mi allégorie, mi conte rural, Cocorico est un récit dont on suit la trame inhabituelle avec une impatience enjouée.
—> Cocorico : Ou Le cri du noble coq Beneventano chez Amazon en livre de poche
Les Encantadas, ou les ïles enchantées
Loin du paradis tropical, les îles des Galápagos sont de gros rochers volcaniques peuplés de tortues, de serpents, d’araignées, de mouettes et de pélicans… Et pourtant, grâce au talent de Melville, elles deviennent les » îles Enchantées » où folklore et récits de marins s’entremêlent pour envoûter voyageurs et lecteurs. Dans une suite d’esquisses, l’auteur de Moby Dick nous entraîne dans un voyage poétique et exotique.
—> Les Encantadas, ou Îles Enchantées chez Amazon en livre de poche
Moi et ma cheminée
Un récit captivant et plein d’humour dont le héros est… une cheminée. Mais qu’est-ce qu’elles ont toutes avec cette cheminée ? Herman Melville se prend au je (u) de la relation entre les hommes et les femmes. Natali Fortier reprend à son compte la quête de sens et répond à sa manière : visuellement. Ses images rythment le récit et déplacent en douceur le point de vue du lecteur. Pour éclairer le symbole… et faire rebondir la question.
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Redburn ou sa première croisière
Récit du voyage du Highlander, de New York à Liverpool, et retour, Redburn est peut-être le plus autobiographique des romans de Melville.Il y raconte son premier voyage, en 1837. Déjà déçu par la vie, il embarque sur le cargo commandé par le capitaine Riga, citoyen américain d’origine russe, pour voir le monde et aussi à la recherche du souvenir de son père, voyageur prestigieux qui avait visité l’Angleterre.Redburn, le matelot déclassé, vêtu d’une veste de chasse qui le ridiculise, tourmenté par ses camarades de misère, c’est le jeune Melville lui-même. Et les hallucinantes aventures, au cœur des quartiers les plus misérables de Liverpool, sont sans doute vraies. Quant au jeune Anglais Harry Bolton, aux yeux de fille, il a probablement eu un modèle. Il est le premier de ces beaux marins que Melville a près de lui, dans tous ses voyages.
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Le Paradis des célibataires
L’auteur de Moby Dick n’a jamais publié en volume les quatorze nouvelles que l’on a réunies ici. Ce recueil aurait fait le pendant des Contes de la véranda et de l’immense Bartleby. Peut-être Melville a-t-il préféré « ne pas le faire» ? On verra, en tout cas, que certains de ces textes s’inscrivent, précisément, dans la lignée de Bartleby, où d’aucuns, et non des moindres, ont voulu voir son véritable chef-d’oeuvre. Ce sont du moins les écrits d’un grand maître de la littérature américaine qu’il est temps de relire et de mettre à la place qui lui revient : l’une des toutes premières.
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La Pléiade
—> Herman Melville dans la Pléiade