Pêcheur d’Islande
Pêcheur d’Islande a sans doute souffert de son succès, considérable, et l’on ne relit plus beaucoup cette histoire d’amour qui fit tant pleurer nos grands-mères. Le chef-d’oeuvre de Loti n’en recèle pas moins de nombreuses qualités. Avec une construction savante, soigneusement équilibrée, un style sobre, à la limite de l’épure (« La mer, la mer grise »), des phrases ciselées, polies comme des galets, Loti accomplit un véritable travail d’artiste et de peintre pour évoquer ces horizons blancs, immensément vides, qui déchirent le ciel d’Islande. Lumières polaires irisées, brumes blafardes, soleils sans chaleur, impassibles et cruels, répondent aux tourments des coeurs, annoncent les amours brisées par la mort, les noces du marin et de la mer. Artisan scrupuleux, Loti trouve ici le chemin d’une poésie à la fois simple et profonde, où son chant s’épanouit en toute plénitude.
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Aziyadé
Salonique, 1876. Loti, officier de la marine britannique, et Aziyadé, une des jeunes épouses d’un très riche Turc, s’abandonnent à une liaison sensuelle et pudique née d’un regard au hasard d’une promenade. C’est une passion radieuse qui s’épanouit alors, sublimée par leurs différences – passion dangereuse toutefois, car ils la vivent au péril de leur vie. Malheureusement, moins d’un an plus tard, Loti est rappelé en Angleterre… Par-delà l’intrigue amoureuse, l’atmosphère fascinante et tragique d’Aziyadé émane du charme secret d’un ailleurs perdu, des lumières, des couleurs et de la lange d’une époque tourmentée. Comme l’écrivit Roland Barthes dans sa préface qui signa le grand » retour » à Loti, cette autofiction est » très exactement une Dérive » dans la langueur calme et obsédante de Stamboul, où se forgea la turcophilie naissante de l’auteur.
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Angkor
C’est un rêve d’enfant que Pierre Loti (1850-1923) exauce lorsqu’il fait le voyage d’Angkor en 1901. En révélant au célèbre voyageur le sens de son existence, ce périple devient un pèlerinage, véritable leçon de sagesse que le crépuscule de la vie seul pouvait rendre lisible. Les pensées mélancoliques du voyageur et les descriptions de ce site incomparable, témoin ultime de la civilisation khmère, se mêlent intimement pour créer un texte magnifique qui signe la naissance d’Angkor à la littérature occidentale.
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Voyages au Moyen-Orient
Officier de marine, écrivain, poète et grand voyageur, Pierre Loti s’est inspiré de ses escales exotiques pour composer une œuvre abondante et inspirée. Aujourd’hui, si quelques-uns de ses romans sont régulièrement réédités, le reste de son oeuvre reste à (re)découvrir. Auteur prestigieux et reconnu, Pierre Loti, créateur en rupture avec son héritage d’Occidental chrétien, a cherché grâce au voyage à découvrir d’autres continents, d’autres cultures, d’autres fois. Voyages au Moyen-Orient rassemble cinq livres : Le Désert, Jérusalem et La Galilée, parus en 1895, Vers Ispahan, en 1904, et La Mort de Philae, en 1909. Les trois premiers sont le fruit d’un long voyage privé de Loti en 1894, vers la Terre Sainte puis à travers le Proche et le Moyen-Orient. Le suivant constitue le récit de sa traversée de la Perse, effectuée en 1900. Le dernier, celui du long voyage de six mois, privé de nouveau, qu’il fit à travers l’Egypte, assorti d’une croisière sur le Nil, en 1907.
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Madame Chrysanthème
Loti a voyagé au Japon en 1885, il en rapporta l’inspiration de ce roman. Le 9 juillet 1885, dès son arrivée à Nagasaki, Loti épouse par contrat d’un mois renouvelable, une jeune Japonaise de 18 ans, Okané-San baptisée Kikou-San (Madame Chrysanthème). Le 12 août, âgé de 35 ans, il quitte Nagasaki. Ce mariage auquel les parents ont donné leur consentement a été arrangé par un agent et enregistré par la police locale. Il ne dure que le temps du séjour et la jeune fille pourra par la suite se marier avec un Japonais. Cette pratique peut paraître curieuse mais elle est alors courante au Japon, même si elle s’avère coûteuse pour l’étranger.
Madame Butterfly, opéra de Giacomo Puccini est en partie inspiré du roman, il n’en est pas une adaptation fidèle. Le thème de la geisha épousant un Américain de passage rappelle bien sûr le roman de Pierre Loti, qui a d’ailleurs été adaptée à l’opéra par André Messager en 1893. Mais la ressemblance est très lointaine. Alors que Madame Chrysanthème est une Japonaise cynique, et vénale, qui compte son argent au départ du marin, Madame Butterfly tombe passionnément amoureuse de Pinkerton, au point de sacrifier les conventions sociales et de renier sa famille. Et Pinkerton éprouvera des remords à la mort de Butterfly, ce qui n’est pas commun pour les marins de passage.
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Ile de Pâques
« Il est, au milieu du Grand Océan, dans une région où l on ne passe jamais, une île mystérieuse et isolée ; aucune autre terre ne gît en son voisinage et, à plus de huit cents lieues de toutes parts, des immensités vides et mouvantes l environnent. Elle est plantée de hautes statues monstrueuses, uvres d on ne sait quelle race aujourd hui dégénérée ou disparue, et son passé demeure une énigme.
J y ai abordé jadis, dans ma prime jeunesse, sur une frégate à voiles, par des journées de grand vent et de nuages obscurs ; il m en est resté le souvenir d un pays à moitié fantastique, d une terre de rêve.
Sur mes cahiers de petit aspirant de marine, j avais noté au jour le jour mes impressions d alors, avec beaucoup d incohérence et d enfantillage.
C est ce journal d enfant que j ai traduit ci-dessous, en essayant de lui donner la précision qui lui faisait défaut. »
Texte écrit en 1872, retranscrit et publié dans Reflets sur la sombre route en 1899.
Le désert
Pierre Loti (1850-1923), romancier à succès et mondain courtisé, fut l’un des écrivains les plus lus des années 1890 à 1910 et entra à l’Académie française alors qu’il n’avait que quarante et un ans. C’est pourtant ce même homme qui, délaissant les honneurs, décida de se perdre dans les solitudes d’un désert. Cet « agnostique qui ne se résigna jamais à renoncer à Dieu », comme l’écrit son ami Claude Farrère, cherchait à renouer avec la foi en se rendant en Terre sainte, et c’est donc le Sinaï qu’il sillonna du 22 février au 25 mars 1894, avant de se rendre à Jérusalem.Ce récit nous fait découvrir un Loti bien éloigné de la préciosité de ses romains Aziyadé et Madame Chrysanthème. Ici le style est épuré, comme si l’ascèse à laquelle se trouvait confronté le voyageur rejaillissait sur sa manière de dire. La nature et les hommes sont décrits avec la même sobriété. Les visites au caïmacam d’Akabah, l’hospitalité bédouine et les portraits de nomades surprennent autant qu’ils réjouissent chez un écrivain trop longtemps considéré comme le chantre de l’exotisme outrancier, tandis que dominent tout au long du livre les trois données immédiates du désert : intemporalité, virginité, immuabilité.« Les paysages du Sinaï font sur Loti l’effet d’un révélateur, ils le délivrent spontanément de tout bagage et de tout fatras culturel pour le mettre face à un temps et un espace d’avant l’Histoire. »
Fantôme d’Orient – Constantinople
Le périple en Turquie du capitaine de corvette Julien Viaud, lancé à la recherche d’Aziyadé, sa bien-aimée, une jeune Circassienne appartenant au harem d’un Turc, qu’il aima follement quinze ans auparavant. Ce grand serviteur de la Marine nationale, devenu écrivain célèbre sous le nom de Pierre Loti, livrait là, en 1892, un récit bouleversant, devenu depuis un classique.
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Ramuntcho
Il y a dans Ramuntcho tout ce que le lecteur espère d’un roman de Loti : une histoire d’amour un peu triste dans un décor exotique. Le pays basque est encore exotique en 1897 et, grâce à Loti, un paradis où les jeunes gens dansent, jouent de la pelote et font de temps en temps de la contrebande.Tous ces ingrédients ont fait l’immense succès de Ramuntcho. Pourtant, ces paysages admirables et ces splendides montagnes dissimulent la nécessité première du récit. Derrière les amours de Ramuntcho et de Gracieuse se cache l’aventure réelle de l’auteur qui partit pour le pays basque engendrer des enfants d’une race plus pure. De sa folle entreprise et de ses remords est né Ramuntcho, qui n’est donc pas un roman aussi simple qu’il paraît. Le lecteur d’aujourd’hui prendra un grand plaisir à lire cette histoire très forte de la conquête et de la perte d’un paradis perdu.
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Les trois dames de la Kasbah
Sous le soleil aveuglant d’Alger la blanche, Kadidja et ses deux filles vivent dans la Kasbah où elles vendent leurs charmes. Les jeunes matelots français en escale découvrent avec elles les plaisirs de l’Orient, mais aussi ses dangers… Homme de lettres, officier de marine et grand voyageur, Pierre Loti, dans une prose limpide, nous offre un tableau sensuel et cruel de l’Algérie française.
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Jérusalem
Pierre Loti (1850-1923) fut un romancier à succès et un mondain courtisé. C’est pourtant le même homme qui, délaissant les honneurs, partit pour le Sinaï en février 1894. Son ami Claude Farrère le décrivait comme « un agnostique qui ne se résigna jamais à renoncer à Dieu », d’où ce voyage en Terre sainte qui nourrira son inquiétude religieuse et lui inspirera l’une de ses oeuvres majeures, récit de voyage autant que quête spirituelle sous forme de triptyque.
Après avoir saisi l’intemporalité et la virginité du Sinaï (Le Désert), il observe minutieusement églises et pèlerins dans Jérusalem avant de peindre des paysages en mots, les Évangiles à la main tel un guide (La Galilée).
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Matelot
Matelot (1893) complète la trilogie des romans de la mer, après Mon frère Yves et Pêcheur d’Islande. Jean Berny, ayant échoué à Navale, s’engage comme simple matelot dans la marine marchande. La suite est d’une tragique simplicité : une existence très dure, des amours sans lendemain, le renoncement à devenir officier, et finalement la maladie dans les marais d’Extrême-Orient, d’où le héros est ramené agonisant, comme Rimbaud à la même époque. Ce troisième roman de la mer est moins connu que les deux autres. C’est injuste. Loti y a mis, de même, une part de son existence maritime et amoureuse, et y poursuit sa quête autobiographique, ses fantasmes, ses angoisses, sa maison natale, sa mère. S’y ajoute, pour une fois, la religion, » mythe adorable « . Comme l’écrit un critique : » Il nous parle de la mer et des marins comme seul un marin doublé d’un romancier pouvait nous en parler. «
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Au Maroc
L’Inde sans les anglais
» C’est en considérant l’Inde comme un pays imaginaire qu’on s’approche le plus de la réalité « , affirmait le philosophe Jean Grenier. S’il est un auteur répondant à merveille à ces exigences c’est bien Pierre Lotti, tant Mahé des Indes et l’Inde (sans les Anglais) regorgent de couleurs, de contrastes, de fragrances, de musiques, de merveilles et de misère. De Mahé à la côte de Malabar, de Hyderabad à Jaipur, d’Agra aux rives sacrées du Gange, Loti s’y révèle poète et fin ethnographe, sensible aux grands espaces à travers ce qui sera bien plus qu’une quête mystique, un pèlerinage, qu’une frivole escapade de mauvais touriste amateur d’exotisme.
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Le livre de la pitié et de la mort
« Hier au soir, le pas douloureux a été franchi ; la minute précise où l’on comprend tout à coup que la mort arrive, a été passée. »
Pudique, Le livre de la pitié et de la mort est l’ouvrage le plus émouvant de Pierre Loti (1850-1923), qui sut trouver les mots justes pour évoquer le deuil et le souvenir d’êtres chers – humains ou animaux – et marquants.
Deux textes magnifiques, parmi les plus célèbres de l’auteur de Pêcheur d’Islande, « Tante Claire nous quitte » et « Vie de deux chattes », viennent éclairer notre rapport intime au « passé mort » et rappeler que Loti fut aussi un ardent défenseur de la condition animale.
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Vie de deux chattes
Les deux chattes dont je vais conter l’histoire s’associent dans mon souvenir à quelques années relativement heureuses de ma vie. Qu’on me pardonne de les appeler l’une et l’autre » Moumoutte « . D’abord je n’ai jamais eu d’imagination pour donner des noms à mes chattes : Moumoutte, toujours; – et leurs petits, invariablement : Mimi. Et puis vraiment il n’existe pas pour moi d’autres noms qui conviennent mieux, qui soient plus chat que ces deux adorables : Mimi et Moumoutte. Je garderai donc aux pauvres petites héroïnes de ce récit les noms qu’elles portaient dans leur vie réelle. Pour l’une : Moumoutte Blanche. Pour l’autre : Moumoutte Grise ou Moumoutte Chinoise.
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Le Roman d’un enfant
Dans son chef-d’œuvre, le romancier se rappelle son enfance par éclairs. La mère y joue un rôle capital, cette mère qu’il fuira sur l’océan mais à qui il reste passionnément attaché, comme à la petite maison de Rochefort et à l’exemple du frère aîné qu’il se sent le devoir de remplacer, lui qui meurt trop tôt dans les îles lointaines. C’est toute la poésie des départs, de l’éloignement dans l’espace et dans le temps, de l’enfance et de la famille que ressuscite la phrase sensible et frémissante de l’écrivain. Les lecteurs s’y retrouveront donc sans peine : qui n’a perdu la maison de son enfance ? Le souvenir et la mélancolie sont les deux sources de l’art impressionniste de Loti.Ce premier texte est suivi de Prime jeunesse, qui commence quand Loti a seize ans et se termine sur son embarquement : «J’ai voulu arrêter le temps, reconstituer des aspects effacés, conserver de vieilles demeures, prolonger des arbres à bout de sève, éterniser jusqu’à d’humbles choses qui n’auraient dû être qu’éphémères…»
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Mon frère Yves
Ce livre raconte l’histoire d’un marin qui courait les mers, se saoulait, revenait de temps à autre dans son village breton et repartait pour de nouvelles expéditions lointaines. L’alcool, qui le changeait en brute, le plongeait dans la colère et l’impuissance. Sa vie se résumait aux accidents naturels de son dur métier, aux habitudes journalières du bord, avec des paysages de mer, de soleil, de brume, de pays nouveaux, d’horizons infinis…C’est l’épopée moderne d’un monde difficilement pénétrable avec de superbes descriptions. On y découvre le Pardon de Toulven, les rues de Brest grouillantes d’ivrognes ou les danseuses birmanes aux yeux morts et aux ongles d’or. Ces femmes inaccessibles qui venaient hanter l’imagination du frère Yves alors que la tempête rugissait et secouait les marins en perdition…Par-delà les tempêtes de la vie, c’est aussi l’histoire de sa rédemption, de sa sortie de l’enfer de l’alcool grâce à l’intervention d’un ami qu’il nomme « mon frère ».
La mort de Philae
Janvier 1907, l’officier de narine Pierre Loti débarque en Egypte. Pendant quatre mois, l’écrivain-voyageur se promène du Caire à Assouan, des rives du Nil au désert de Libye, de Louxor à Philae, poussé par le désir de capter le visage et l’âme d’un peuple. La mort de Philae, c’est la chronique d’un observateur hasardé dans l’Egypte du début du XXe siècle ; le brûlot d’un polémiste qui porte la plume dans la plaie d’un pays balafré par l’occupation britannique ; le livre d’un écrivain dont le style s’enchante au contact d’une civilisation avec laquelle il se sent de mèche. De la polémique et de la poésie : voilà avec quels ingrédients Loti a concocté cet ouvrage qui constitue le meilleur guide pour tous les voyageurs soucieux, comme lui, de s’aventurer au pays des pharaons.
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