Biographie des Brontë.

 

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« La vie me semble trop courte pour la passer à entretenir des ressentiments ou ressasser des griefs ».

 

Lorsqu’on évoque les Brontë, on pense surtout à Charlotte et Emily, dont les oeuvres ainsi que l’existence ont fait l’objet de multiples adaptations cinématographiques et télévisées, toutefois la famille Brontë tout entière a eu une vie qui est un réel roman en soi.

 

Patrick Brontë, le père, issu d’une famille paysanne fort pauvre, était un autodidacte tellement doué qu’il entra au fameux St-John College de Cambridge et fut ordonné prêtre de l’église anglicane. En 1812, il rencontra la douce Maria Branwell née dans la mystique Cornouailles anglaise. Le coup de foudre fut immédiat et réciproque, de 1814 à 1820, Maria mit au monde les six enfants du couple : Maria, Elizabeth, Branwell, Charlotte, Emily et Anne.

En 1820, les Brontë s’installèrent au presbytère de Haworth dans les Moors du Yorkshire (landes anglaises), l’endroit est sublime et l’ambiance romanesque et celtique à souhait, propre à enflammer les esprits des 6 jeunes enfants, tous doués d’une personnalité passionnée et d’une imagination créatrice débridée et débordante.

Leur mère meurt un an après l’installation au presbytère et son époux qui l’adorait ne s’en consolera jamais. Il vécut dès lors dans une sorte de dépression chronique qui fit de la petite maison un endroit un peu lugubre, ambiance renforcée par le cimetière se trouvant sous les fenêtres du presbytère et qui, les soirs de mauvais temps avec des arbres dénudés de feuillage, était propre à développer l’imagination déjà fertile des enfants. Ceux-ci, afin de ne pas déranger leur père perdu dans ses pensées et dans ses travaux de pasteur, et n’ayant pas d’autres distractions, ni jouets que leurs lectures et leur créativité, ils commencèrent à imaginer un monde fantasmagorique, à transfigurer leur environnement, à inventer personnages et événements magiques ou mythiques.

Ce bonheur dans l’écriture romanesque, cette fièvre créatrice, grandiront avec eux et mèneront plus tard à ces réels chefs-d’oeuvre que sont « Wurthering Heights », « Jane Eyre » et « The Tenant of Widfell Hall ». A cette époque l’écriture, l’aquarelle, la musique font partie de l’éducation des jeunes filles et chez les enfants Brontë, ces talents sont multiples et dépassent ce qui est usuel dans ce domaine, tous les petits Brontë rassemblés autour de la table du salon imaginent des royaumes et des personnages qu’ils décrivent dans les « Small Books », petits carnets personnels illustrés à l’aquarelle. Les jolis carnets contiennent de nombreux croquis faits par Branwell et Emily, les plus doués pour le dessin, et donnent un excellent aperçu du décor et de la vie au presbytère au 19ème siècle.

Bien qu’austère, le pasteur Brontë aimait beaucoup ses enfants et il encouragea ses filles surdouées à écrire, lire, courir la lande ou rêver. Pour le pasteur, le rêve était à la base de toute créativité et création. Ayant bien cerné et compris l’intelligence de ses enfants, il envoya les deux aînées à Cowan Hall, une nouvelle école pour filles de pasteurs, afin de parfaire leur éducation. Charlotte et Emily suivraient peu après, mais Maria, l’aînée (12 ans) y meurt d’épuisement, malnutrition et tuberculose suite à une année de mauvais traitements. Le père Brontë, horrifié, retira ses filles de l’institution et Charlotte en gardera pour toujours l’horreur des institutions victoriennes soi-disant charitables. Elle en nourrira une immense colère et décrira ces sentiments dans le récit que fait « Jane Eyre«  (son alter ego littéraire) de Lowood et de son amie Helen Burns (largement inspirée de sa soeur Maria).

Branwell Brontë, le fils et frère que tous considèrent comme un génie et qui possédait d’ailleurs de réels et brillants talents littéraires, partit à Londres dans le but d’étudier l’art, avec le désir de devenir peintre. Il se perdit dans l’alcool, le laudanum et l’errance, ayant perdu son argent, amoureux d’une femme mariée dont l’époux se jura de « briser » le jeune homme. Beaucoup de personnalités célèbres ont posé pour Branwell, mais souvent le jeune dilettante ne terminait pas les portraits qu’on lui commandait. Les seuls portraits finis sont ceux – magnifiques – de sa soeur Emily.

Charlotte et Emily travaillèrent comme gouvernantes dans des écoles privées ou des familles riches, subissant les habituelles humiliations réservées aux demoiselles dans ce type d’emploi. Charlotte partit à Bruxelles mais dut revenir rapidement, l’épouse jalouse du directeur l’ayant renvoyée, lui-même ne répondit d’ailleurs jamais aux sentiments passionnés que lui portait la jeune femme.

En 1846, sous les pseudonymes d’Acton (Anne), Ellis (Emily) et Currer (Charlotte) Bell, les 3 soeurs publièrent leurs premiers romans à compte d’auteurs. Les dures conditions de vie et la tuberculose, liées aux tourments intérieurs, épuisèrent ces natures excessivement sensibles et Charlotte demeura seule avec son père. Elle épousera le vicaire du pasteur Brontë, malgré l’avis opposé de ce dernier. Le mariage avec Arthur Bell Nichols fut heureux mais très bref : l’année suivante, Charlotte, enceinte, mourut d’un refroidissement contracté lors d’une promenade dans cette lande qu’elle adorait.

 

 

Parsonage leur maison à Haworth.

 

 

 

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Il est en Angleterre, dans les landes du Yorkshire, perdue dans les collines battues par les vents, une maison solitaire (Parsonage) située à côté d’un cimetière. Quand tombe la pluie (et il pleut souvent dans cette région) la maison paraît froide et désolée. Son aspect lugubre fait frissonner. Et pourtant cette austère et sinistre bâtisse a jadis entendu de jeunes rires insouciants. C’est pour retrouver le souvenir des enfants qui grandirent là que des milliers de personnes visitent chaque année cette demeure.

La maison triste est aujourd’hui un musée. Elle est devenue un lieu de pèlerinage littéraire pour tous ceux que passionne l’œuvre des Brontë.

Parsonage a été construite en 1778-1779. C’est le 20 avril 1820 que Patrick Brontë, son épouse et ses 6 enfants s’y installèrent. Le pignon sur la droite de la maison a été ajouté en 1861 à la mort de Patrick Brontê par son successeur, le Révérend John Wade.

Lorsque l’on entre dans la maison, dans le hall, la porte sur la gauche donne sur la salle à manger et la porte de droite donne sur le bureau de Patrick Brontë.

C’est dans la salle à manger que Charlotte, Emily et Anne écrivirent la presque totalité de « Wutherings Heigths », « Jane Eyre » et « Agnès Grey ». Les soeurs Brontë avaient pour habitude, le soir, de tourner autour de la table pour élaborer leurs romans.

Au dessus de la cheminée, une copie du portrait au crayon de Charlotte réalisé par George Richmond. C’est sur le canapé noir qu’Emily est censé avoir trouvé la mort en 1848. Au dessus du canapé, un médaillon de plâtre représentant Branwell de profil.

C’est dans son bureau, que Patrick Brontë a rédigé jour après jour son journal au nom de la paroisse dont il avait la charge, notamment des lettres pointant du doigt le faible taux d’hygiène qui régnait à l’époque dans le village. Sur le bureau se trouve une loupe qui aidait Patrick dans sa lecture, sa vue était très faible, il dut même à l’âge de 69 ans subir une intervention chirurgicale à Manchester pour sa cataracte.

Le piano droit a été utilisé par les enfants Brontë, qui étaient tous musiciens, Branwell tenait même l’orgue à l’église de Haworth.

La cuisine se situe à l’arrière de la maison. Les enfants Brontë y passaient de nombreuses heures, écoutant les récits de leur servante Tabby, récits qui parlaient de Haworth et des landes avoisinantes. Après la mort de leur tante en 1842, Emily pris le rôle de femme de charge et participa au tâches ménagères.

La porte sur la droite permet d’accéder à une pièce qui n’existait pas du temps des Brontë, elle est située dans le pignon construit plus tard, et c’est dans cette pièce que se trouve la bibliothèque qui est privée.

A la suite de la cuisine se trouve le bureau du Révérend Nichols. A l’origine cette pièce était un garde manger et avait un accès à l’extérieur. En 1854, Charlotte transforma la pièce pour en faire le bureau de son mari.

Dans les escaliers menant au premier étage, à mi chemin, se trouve une horloge réalisée par Barraclogh à Haworth. Il est d’usage de dire que le révérend Patrick Brontë en remontait le mécanisme tous les soirs à 21 heures. Sur le mur opposé se trouvent des portraits de Charlotte, Emily et Anne , réalisés par Branwell.

Au premier étage, la chambre de Charlotte. Quand les Brontë emménagèrent à Parsonage, cette pièce était celle de Patrick et Maria. A la mort de Madame Brontë, la tante occupa cette pièce. C’est en 1844 que Charlotte pris possession de cette chambre. Quand elle se  maria elle la partagea avec son mari le Révérend Nichols. Charlotte y est morte le 31 mars 1855.

La pièce suivante est la chambre de Patrick Brontë. Il y a emménagé à la mort de sa femme, échangeant de pièce avec Charlotte, et c’est là qu’il est mort le 7 juin 1861 âgé de 84 ans. C’est de cette pièce, que tous les matins il tirait par la fenêtre pour décharger son fusil, il avait toujours une arme à portée de main pour raison de sécurité.

Comme la santé de Branwell déclinait, il s’est installé dans cette même pièce avec son père, qui pouvait ainsi garder un oeil sur lui, pour sa propre sécurité et celle de sa famille. Branwell souffrait de delirium tremens. Il est décédé dans cette pièce le 24 septembre 1848 à l’âge de 31 ans.

Ensuite vient le bureau des enfants. Cette pièce était à l’origine plus grande, mais le couloir et ce bureau ont été réduits en 1850 afin d’augmenter la taille des autres chambres. Les serviteurs ont rapporté que c’était là que les enfants racontaient leurs histoire d’Angria et Gondal.

Il est fort probable que Branwell, seul garçon, ait utilisé cette pièce en tant que chambre.

La pièce des domestiques. On ne sait pas exactement qui occupait cette pièce en tant que domestiques à demeure, Tabby Ackroyd vivait au village, tout comme Martha Brown. Elles sont toutes les deux enterrées au cimetière de Haworth. A gauche de la cheminée, une partie d’un escalier qui aurait donné sur l’extérieur mais qui à aujourd’hui disparu.

Le studio de Branwell. Au départ cette pièce était probablement une chambre, Branwell l’a utilisée en tant qu’atelier, sa carrière de portraitiste a été brève. Dans les années 1870, le Révérend Wade a converti cette pièce en corridor d’accès au nouveau pignon.

 

 

 

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Les Brontë : Comment nait une famille d’artiste sur Radio France 

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LOCALISATION DE LA MAISON :