Les livres de Pierre Corneille chez Amazon
Le Cid
L’histoire de Rodrigue et Chimène est bien connue : tout concourt au bonheur des deux amants, jusqu’à ce que Rodrigue accepte, question d’honneur, de se battre en duel contre le père de Chimène. Vaincu, il perd la vie ; vainqueur, il perd Chimène, donc la vie. L’essence du dilemme cornélien tient en ces quelques mots, et c’est tout l’art de Corneille que d’inventer une issue à cette tragédie en apparence inextricable.
Mais Le Cid, c’est aussi un scandale retentissant – on accuse la pièce d’invraisemblance – et un triomphe inouï. Il faut imaginer la querelle : tout Paris amoureux de Chimène, tout Paris se consumant pour Rodrigue, des auteurs en colère, l’Académie prise à partie et Corneille aux anges : quel bruit, mais quel succès !
Il n’en restera pas là : aux admirateurs des dilemmes tragiques et des amours impossibles, il donnera Cinna, Horace et Polyeucte. Seul le talent d’un Racine, une génération plus tard, parviendra à faire de l’ombre au vieux maître de la tragédie.
—> Le Cid chez Amazon en livre de poche
Médée
Jason s’apprête à épouser Créuse. Abandonnée et trahie par celui qu’elle aime, Médée décide de se venger et imagine alors deux châtiments terribles : brûler sa rivale dans les plis d’une tunique empoisonnée et tuer ses propres enfants. La fureur de l’héroïne conduira les personnages de cette tragédie jusqu’à la folie et jusqu’à la mort. Dans le volume, de nombreux documents pour étudier le mythe de Médée (littérature, peinture, cinéma)
—> Médée chez Amazon en livre de poche
Cinna
Corneille, on le sait maintenant, était un profond analyste de la vie et du pouvoir politiques. Il raconte ici l’échec d’une conjuration – seule forme d’opposition sous la dictature – et le pardon qui la suit. Sous l’intrigue apparente, et historique, il a voulu montrer le drame du pouvoir vieillissant, de l’opposition impuissante, des individus dépassés par des forces qui les écrasent. Cette tragédie n’a donc rien perdu de sa puissance, ni de son actualité.
—> Cinna chez Amazon en livre de poche
Horace
Qui, de Rome ou d’Albe, dominera l’autre ? Un combat singulier en décidera : trois Romains, les Horaces, combattront trois Albains, les Curiaces. Mais les liens familiaux ou amoureux entre les adversaires vont rendre la situation éminemment tragique. Et Lorsque Rome triomphe grâce à son champion, c’est au prix du sacrifice et de la mort alentour. Aussi pathétique que glorieux, l’héroïque Horace fera l’expérience du renoncement et de la solitude, condamné à vivre comme on l’est à mourir.
—> Horace chez Amazon en livre de poche
Polyeucte
Polyeucte vivait en l’année 250, sous l’empereur Décius. Il était arménien, ami de Néarque, et gendre de Félix, qui avait la commission de l’empereur pour faire exécuter ses édits contre les chrétiens. Cet ami l’ayant résolu à se faire chrétien, il déchira ces édits qu’on publiait, arracha les idoles des mains de ceux qui les portaient sur les autels pour les adorer, les brisa contre terre, résista aux larmes de sa femme Pauline, que Félix employa auprès de lui pour le ramener à leur culte, et perdit la vie par l’ordre de son beau-père, sans autre baptême que celui de son sang.Voilà ce que m’a prêté l’histoire ; le reste est de mon invention. À mon gré, je n’ai point fait de pièce où l’ordre du théâtre soit plus beau, et l’enchaînement des scènes mieux ménagé. Les tendresses de l’amour humain y font un si agréable mélange avec la fermeté du divin, que sa représentation satisfait tout ensemble les dévots et les gens du monde.
—> Polyeucte chez Amazon en livre de poche
Théâtre volume 1
« Corneille est établi dans les esprits comme un auteur de tragédies, qui aurait d’abord jeté sa gourme avec quelque verve et plus tard se serait deux ou trois fois délassé à des divertissements semblables, d’ailleurs sans grande portée. Ce mot de tragédie, comme un sombre soleil, noie de son éclat tout ce qui l’entoure. Or, on pourrait, avec moins de paradoxe qu’il ne semble, renverser la proposition : Corneille est un auteur de comédies héroïques, qui a réussi quelques pures tragédies et qui, porté par le succès, n’a persévéré dans cette veine que par une violence à son goût naturel » (Jean Schlumberger). Ce volume rassemble les comédies de Corneille (1629-1636), de Mélite à L’Illusion comique, en passant par La Veuve, La Galerie du palais, La Suivante, La Place royale et Le Menteur. Badinage, jalousie, malentendus et quiproquos, personnages en proie à l’inconstance amoureuse, couples qui se font et se défont au gré des intrigues qui se croisent… Ces pièces empruntent à la farce et à la pastorale, mêlent parodie et satire, jusqu’au feu d’artifice baroque de L’Illusion comique, » étrange monstre » selon Corneille.
Théâtre volume 2
Ce volume rassemble les pièces les plus célèbres de Corneille, grâce auxquelles le dramaturge, délaissant les essais comiques de ses débuts, se fit un nom. De la tragi-comédie Clitandre à La Mort de Pompée, en passant par Médée – sa première tragédie, imitée de Sénèque -, Horace, Cinna, Polyeucte, sans oublier Le Cid – qui en 1637 donna lieu à l’une des querelles les plus marquantes de l’histoire du théâtre -, le tragique cornélien apparaît dans toute sa variété. On en retiendra surtout des situations extraordinaires, vertueusement surmontées par des personnages héroïques et sublimes, qui surprennent et subjuguent par la démonstration de la force de leur volonté. Car le tragique cornélien est d’abord un spectacle de grandeur morale – celui-là même qui fit pleurer le prince de Condé lors de la représentation de Cinna. Ainsi que l’écrivait André Suarès, » Corneille, toujours dans la Cité, absolu comme l’État, roide comme la loi, souvent exprime par les traits les plus forts les nuances les plus subtiles et toutes les finesses du scrupule. Ce contraste est étonnant. Il fait le fond de ce singulier génie et de la complexion la plus originale « .
Théâtre volume 3
Ce volume rassemble six pièces de Corneille, de Rodogune, sa pièce préférée, composée en 1644 au sommet de sa gloire, à Suréna (1674), son ultime tragédie. Trente années d’expérimentation poétique et d’audaces inouïes, au cours desquelles Corneille réinvente son art, en misant sur des intrigues savamment élaborées et sur une inspiration lyrique de plus en plus émouvante. Reines maîtresses de leur passion ou ivres de vengeance (Tite et Bérénice, Rodogune) ; héros qui voient leurs desseins contrariés par la raison d’Etat (Nicomède, Suréna) ; princes révélés à leurs peuples ou défaits par les dieux (Héraclius, Œdipe) : chacune de ces pièces a valeur de manifeste ; et toutes, poussant un peu plus loin leur infidélité au modèle cornélien canonique – celui d’Horace ou de Cinna -, nous obligent à nous défaire de nos certitudes sur Corneille et sur la tragédie classique.