Biographie de Roger Martin du Gard.

 

 

Roger_Martin_du_Gard« La vie serait impossible si l’on se souvenait, le tout est de choisir ce qu’on doit oublier ».

 

Roger Martin du Gard est né à Neuilly sur Seine le 23 mars 1881. Il fut élève au lycée Condorcet. Issu d’une famille aisée d’avocats et de magistrats, il peut consacrer sa vie à la littérature. Il a une vocation précoce d’écrivain, dont il a pris conscience en lisant le roman de Léon Tolstoï, « Guerre et Paix ». Pour attendre d’affirmer sa vocation de romancier, il entreprend des études de lettres mais échoue à la licence. Il décide alors de tenter le concours de l’École des Chartes et obtient avec succès le diplôme d’archiviste paléographe en présentant une thèse sur l’abbaye de Jumièges. Il se marie avec Hélène Foucault, en 1906. Et en 1907, il aura une fille: Christiane.

La publication de son roman « Jean Barois » en 1913 lui permettra de se lier d’amitié avec André Gide et Jacques Copeau. Dans l’étonnant « roman dossier » qu’est « Jean Barois », Roger Martin du Gard ne cherche pas à démontrer. Il n’émet aucun jugement, il ne condamne pas, il n’absout pas : il décrit avec une volonté d’objectivité l’évolution de la religion contemporaine, comme la séparation de l’Eglise et de l’État en 1905. Avec ses documents authentiques ou fictifs qui s’y trouvent insérés, la seconde partie constitue aussi la première représentation littéraire de l’Affaire Dreyfus et du procès Zola qui lui est lié.

Pour le théâtre il écrit, entre autres, « Le Testament du père Leleu », farce paysanne(1913), qui semble avoir inspiré Puccini pour la composition de son opéra « Gianni Schicchi ». La mise en scène de cette farce par Jacques Copeau qui venait alors d’ouvrir le théâtre du Vieux Colombier marque le début d’une amitié très forte, grâce à laquelle Martin du Gard envisage la réalisation de pièces satiriques dans le cadre d’une Comédie nouvelle dont il développe une première vision. Ces perspectives ne connaissent pas un aboutissement. En raison des refus successifs qu’oppose Jacques Copeau aux propositions et essais de Roger Martin du Gard, celui-ci revient alors vers le roman.

Après la Première Guerre mondiale, en effet, Roger Martin du Gard conçoit le projet d’un long roman fleuve dont le sujet initial s’intitule « deux frères ». De fait, le roman en huit volumes ensuite intitulé « Les Thibault » va l’occuper des années 1920 à 1940, date de publication du dernier volume, « Epilogue ». À travers l’histoire de Jacques et Antoine Thibault qui sont liés à la famille de Fontanin, le romancier fait le portrait d’une classe sociale, la bourgeoisie parisienne, catholique, protestante, universitaire, mais aussi en révolte dans le cas de Jacques Thibault, apprenti écrivain qui découvre le socialisme. Conçu comme une conclusion à une œuvre dont la réalisation menaçait de durer trop longtemps, les deux derniers volumes sont consacrés à la disparition des deux héros et mettent l’accent sur la Première Guerre mondiale. « L’Eté 1914″ décrit la marche à la guerre que ne peuvent empêcher ni les socialistes, ni les autres groupes pacifistes : révolutionnaire de cœur, Jacques Thibault ne saura que se sacrifier en lançant sur les tranchées un appel à la fraternisation des soldats allemands et français. Racontant la lente agonie d’Antoine Thibault gazé pendant le conflit, « Epilogue » évoque la « marche à la paix » et s’interroge sur les propositions du président Wilson qui aboutiront à la création de la SDN.

En 1930 paraìt « Confidence africaine » une histoire d’inceste. Ce livre joue un rôle dans le roman de Katherine Pancol « Un homme à distance » (Albin Michel 2002).

C’est en 1937, juste après la publication de « L’Eté 1914″, que Roger Martin du Gard se voit attribuer le prix Nobel de littérature. Il passe ensuite une majeure partie de la guerre 1939-1945 à Nice, où il prépare un roman resté inachevé, les « Souvenirs du lieutenant-colonel de Maumort », qui sera publié à titre posthume dans une édition procurée par André Daspre.

Soutenue par l’engagement d’un groupe d’admirateurs, la publication de ses œuvres posthumes complexifie sa figure d’écrivain. De nombreux textes posthumes vont faire apparaître Martin du Gard comme un styliste spontané, attentif aux autres, parfois jovial. Commencé pendant la Première Guerre mondiale, son « Journal «  décrit une vie familiale parfois difficile, raconte les réussites de l’amitié, fait la revue critique des textes contemporains et permet d’approcher la vie littéraire de l’époque : précédé de  il a été publié par C. Sicard sous la forme de trois gros volumes. Ce sont également les joies de l’amitié ainsi que les aléas de la vie littéraire autour de la « Nouvelle Revue française » que mettent en lumière les très nombreuses lettres regroupées désormais dans de très intéressants volumes de correspondances (avec André Gide, avec Jacques Copeau, avec Eugène Dabit, avec Georges Duhamel, avec Jean Tardieu, à côté d’une « Correspondance générale » en dix volumes.

Des nouvelles figurent aussi parmi les posthumes (« La Noyade » intégré au volume du « Lieutenant-colonel de Maumort », « Genre motus ») : elles s’inscrivent dans la continuité de celles que l’écrivain avait publiées de son vivant (« Confidence africaine »).

Publiés peu après la mort d’André Gide, les « souvenirs sur André Gide » évoquent une des amitiés les plus importantes et enrichissantes qu’a connues cet admirateur de Tolstoï, de Flaubert et de Montaigne.

 

 

Le château du Tertre sa demeure.

 

 

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Ce château du 17e siècle, en pierres et briques, construit sous Louis XIII et agrandi sous le 1er Empire , a été remis en état au début du 20e siècle par Roger Martin du Gard, à qui il appartient depuis 1925. Il est situé sur les communes de Sérigny et de Saint Martin du Vieux Bellême.

Anne Véronique de Coppet, petite fille de Roger Martin du Gard, habite aujourd’hui le Château du Tertre, à la lisière de la forêt de Bellême, où l’auteur des « Thibault » vécut de 1925 à 1940. Ces années furent celles de la grande époque littéraire où Martin du Gard écrivit l’essentiel de son oeuvre. Le Tertre fut pour l’auteur un lieu voué au travail, à la méditation et à l’hospitalité. Il y accueillit nombre de ses pairs tels que Gide, Malraux, Schlumberger… C’est cette mémoire et cette atmosphère de travail qui régnèrent au château que s’efforce aujourd’hui de conserver Anne Véronique de Coppet.


« L’ouverture de la maison et l’accès aux dix mille ouvrages de la bibliothèque correspondent à l’idée que Roger Martin du Gard se faisait du devenir de cette maison, qu’il considérait comme une partie de son oeuvre », déclare-t-elle. Ce voeu de l’écrivain est donc respecté puisque, loin d’être devenu un musée, le Château du Tertre accueille aujourd’hui musiciens, gens de théâtre, étudiants et chercheurs qui travaillent sur le monde littéraire de l’entre deux guerres. Les visiteurs curieux de retrouver le souvenir de l’écrivain sont également reçus.

Un très beau parc du 17ème siècle a été remodelé en partie et prolongé vers 1800 par un parc à l’anglaise (composition du paysage et décor d’inspiration maçonnique). A partir de 1926, Roger Martin du Gard a ouvert des perspectives et des vues panoramiques sur Bellême et a renforcé les points sensibles par l’apport de statues antiques.

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Site des amis de Roger Martin du Gard.

 Le château du Tertre

Entretien avec Véronique de Coppet sur la conservation du bureau de Roger Martin du Gard.

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LOCALISATION DE LA MAISON :