Biographie d’Edith Wharton.
« On peut répandre la lumière de deux façons : être la bougie, ou le miroir qui la reflète ».
Edith Newbold Jones est née à New York le 24 janvier 1862, son enfance est marquée par l’aisance et les voyages. Issue d’une riche famille de la haute bourgeoisie américaine, elle vit à New York, Paris, Florence ou encore en Allemagne, se construisant au fil des découvertes un imaginaire hors du commun.
Si ses parents n’apprécient guère qu’elle se consacre à l’écriture dès l’adolescence – elle achève sa première nouvelle, « Fast and Loose », à 15 ans – ils financent tout de même en 1878 l’édition du recueil de poèmes qui la fera connaître, « Verses ».
À partir de 1880, ses productions sont publiées dans l’Atlantic Monthly , puis dans le Scribner’s Magazine (Mrs Manstey’s View 1890, Ethan Frome 1911). Elle connaît le succès avec « The Decoration of Houses », ouvrage paru en 1897 avec la collaboration de l’architecte Odgen Codman, mais surtout avec « Chez les heureux du monde », son premier roman, en 1905.
Femme de tête et de passion, elle fréquentera plusieurs hommes, et notamment Edward (Teddy) Robin Wharton, sans jamais trouver celui qui lui convienne. À 23 ans, elle épouse Teddy qui est, issu du même milieu qu’elle. Ils ne partagèrent malheureusement aucun intérêt intellectuel et artistique commun et finirent par divorcer en 1913, après de nombreuses infidélités de Teddy et une santé mentale déclinante.
En 1902, elle s’installe à The Mount, la maison que les Wharton ont fait construire à Lenox, mais retourne en Europe dès 1903. Elle rencontre Henry James cette année-là en Angleterre, avec lequel elle restera liée jusqu’à la mort du Dearest (cher Maître) en 1916. Elle s’entourera également de personnalités comme Henri Adams, Theodore Roosevelt et Walter Gay.
A partir de 1907, elle s’installe à Paris. Au fil des années, elle fréquenta des auteurs français comme Paul Bourget, Jacques Emile Blanche, Anna de Noailles, André Gide, et Jean Cocteau. Son installation à Paris, puis après 1919 dans sa villa Pavillon Colombe à Saint Brice sous Forêt, n’altérèrent guère son goût du voyage. Elle loue à Hyères qu’elle a connue grâce à Paul Bourget, le Castel Sainte-Claire, et devient l’amie de Marie Laure de Noailles.
Durant la Première Guerre Mondiale, elle crée les American Hostels for Refugees, collecte des dons et visite les hôpitaux du front. Les récits de ses visites seront publiés dans un recueil intitulé « Fighting France from Dunkerque to Belfort » (La France en Guerre). Elle reçoit la Légion d’Honneur.
Edith Wharton enchaîne les ouvrages, couchant sur le papier avec ferveur son goût pour l’aventure : « The Reef » (1912), « Eté » (1917). En 1920, la parution de « Le temps de l’innocence »(The Age of Innocence), pour lequel elle recevra le prix Pulitzer, (première femme à obtenir cette prestigieuse récompense) est un triomphe. En 1923, elle est la première femme à être faite Docteur honoris causa de l’Université de Yale. . Edith Wharton fut l’une des rares femmes libres de la Belle époque.
Le 27 avril 1934, elle publie son autobiographie,« A backward Glance ».
Le 11 avril 1935, elle a une attaque cardiaque, sans séquelle. Une nouvelle attaque se produit le 1er juin 1937 et Edith Wharton meurt le 11 août à Saint Brice sous Forêt dans le Val d’Oise. Elle est enterrée au Cimetière des Gonards, à Versailles.
Son dernier roman « The Buccaners », inachevé, est publié à titre posthume en 1938. Une nouvelle version, achevée par Marion Mainwaring à partir du synopsis et des notes écrits par Edith Wharton est publiée en 1993.
The Mount sa demeure.
Edith Wharton est aujourd’hui reconnue comme l’un des plus célèbres écrivains américains. Pur produit de la classe supérieure new-yorkaise, elle voyage très jeune en Europe, et tire de son observation les principes de son premier grand succès : « La Décoration des Maisons », un ouvrage fondateur écrit avec son ami l’architecte Ogden Codman et publié en 1897. Les deux auteurs prônaient le retour à la simplicité, la symétrie, l’harmonie des proportions, l’usage des couleurs claires, l’abandon d’un style par trop tapissier. L’effet de ces conseils se fit immédiatement sentir dans les grandes maisons de Newport ou de New York et chez des décorateurs comme Elsie de Wolfe.
Edith Wharton devait faire construire quelques années plus tard, en 1902, pour son propre usage une maison à Lenox dans le Massachusetts, The Mount. D’inspiration franco-italienne, cette grande maison entourée de jardins illustrait bien les théories de Wharton.
Situées à l’ouest de l’état du Massachusetts, à deux heures de route de Boston, les collines des Berkshires sont réputées pour leurs manifestations culturelles et leurs nombreux musées. Au XIXe siècle, les Berkshires ont attiré auteurs et artistes, fascinés par l’atmosphère paisible de la région. C’est là qu’Edith Wharton achète un parc de cinquante cinq hectares, cette campagne l’a sauvé de la dépression et a abrité sa solitude. En 1902, Edith a quarante ans, passage difficile, « J’éprouve au plus haut point l’horreur d’avoir quarante ans, non que je croie que c’est là une mauvaise chose, seulement je ne suis pas encore prête ».
The Mount sera sa maison. Le contrat notarié est rédigé à son seul nom, c’est elle qui en conçoit les plans avec l’aide de l’architecte Hoppin. Plus de trois cent ouvriers y travailleront. Cette maison lui donne l’occasion de mettre en pratique ses principes d’architecture, de décoration intérieure, mais aussi d’aménagements extérieurs.
Ses influences multiples sont révélatrices de son esprit cosmopolite : les jardins magnifiques recréent l’ambiance qu’elle évoque dans son ouvrage « Villas italiennes et leurs jardins », la demeure est un mélange de ce qui se faisait au XVIIIème siècle en Angleterre mais aussi en France, et sa situation, bien sûr, mais aussi le côté pratique des installations (un ascenseur, l’électricité dès 1902), le blanc des murs extérieurs joint aux vert des volets, sont typiquement américains. Son ami Henry James qui aimait y séjourner a dit « Un délicat château français se mirant dans un étang du Massachusetts ».
En ce lieu, tout est conçu pour l’intimité. Les jardins clos rappellent les pièces de la maison, la circulation entre intérieur et extérieur, est fluide, la cour intérieure se poursuit par un vestibule ombragé conçu comme une grotte néoclassique. Le salon s’ouvre sur une immense terrasse et abrite des coins intimes propices à la conversation. La demeure est composée de quarante deux pièces, construites en enfilade sur plusieurs niveaux. Une impression à la fois de grandiose et de simplicité s’en dégage.
C’est dans sa chambre, dans son lit, qu’Edith Wharton écrivait, face aux jardins, éparpillant les feuilles à même le sol, il sortira de son imagination « Ethan Frome » et « Chez les heureux du monde ». « The Mount a été ma première vraie maison » écrira t elle. La séparation avec son mari entraîne la vente de la propriété en 1911, Edith s’embarque alors pour l’Europe, elle ne reverra jamais The Mount.
Depuis 1971, la demeure est inscrite au Patrimoine et appartient depuis 1980 à la Edith Wharton Restoration, qui a entrepris un vaste programme de restauration du site.
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LOCALISATION DE LA MAISON :
Je ne connais pas cette écrivain dis donc ! (Smiley qui rougit)
Sacrée maison, sacrés jardins ! Belle (petite) bibliothèque. J’aimerais en voir les titres.
Belle bibliothèque, mais l’impression de rigueur et de d’ordre du jardin ou des pièces laisse une impression de froideur…
Je n’ai lu que « L’écueil » où elle parle du désir du beau « si tôt émoussé que seule la privation pouvait le maintenir en vie » et de certaines renonciations qui « pouvaient être enrichissantes là où la possession eût laissé un désert »… subtil…
Félicitation, belles images. Moi j’ai lu House of Mirth, je vais avoir de plus intenses souvenir grâce à tes photos, ayant eu accès à l’intimité de Wharton. Une amie, Kate, a elle aussi un blog sur les jardins (http://www.jamespot.com/s/4664-Gardens.html). Je pense qu’elle serait contente de voir que quelqu’un comme toi qui a un site si bien fait, poste quelques commentaires.
A plus.
Une demeure incroyable ! Comme fantasio, je ne connais pas cette auteure.
J’adore Wharton! 🙂 Quelle maison magnifique! Je comprend qu’une campagne pareille l’ait sauvé de la dépression 😉 C’est tout simplement grandiose! Le parc est très beau aussi, quoique un peu droit « dompté » à mon goût ;)J’imagine bien Edith prendre son thé sur la terrasse, un livre à la main…
Et que dire de la bibliothèque! Toute simple, mais avec des éléments qui me plaisent beaucoup et de belles grandes fenêtres. Je n’ai pas cette impression d’austérité que d’autres ont éprouvé. Merci, pour ce beau voyage chez une écrivaine qui me plaît beaucoup! 🙂
J’aime aussi beaucoup Edith Wharton, et je suis ravie d’avoir fait ce billet si il pouvait donner l’envie à certains de la découvrir d’avantage 😉
Sa demeure est très belle et très certainement agréable à visiter, mais je préfère et de loin le charme des demeures et jardins anglais …
Edith Wharton , comme Henri James qui fut de ses intimes , ont laissé un témoignage très vivant de cette société cosmopolite de la fin du XIXeme siècle ( et de la première moitié du XXeme en ce qui concerne Wharton ) .si « the mount »reste sa propriété et son port d’attache Edit Wharton vécu la fin de sa vie en France , Paris , et la côte d’Azur où elle eut une propriété. Elle repose , semble-t-il au cimetière de Versailles … Merci pour ce reportage des Mounts qui nous parle de la face américaine de l’auteure du temps de l’innocence .
Le jardin semble magnifique…