Biographie de Dylan Thomas.
« Un alcoolique est quelqu’un que tu n’aimes pas et qui boit autant que toi ».
Dylan Marlais Thomas, né à Swansea (pays de Galles), le 27 octobre 1914 fut un écrivain précoce mais ne connut qu’une assez brève carrière.
Au cours de ses études (1925-1931) au lycée de sa ville natale, où son père enseignait l’anglais, il compose déjà d’habiles poèmes. Certains d’entre eux (et ce sera aussi le cas pour quelques autres jusqu’en 1934) sont écrits en collaboration, notamment avec Daniel Jones, les deux « mystificateurs » composant alternativement vers pairs et impairs.
La période suivante, qui le voit travailler pour le South Wales Daily Post et tenir des rôles au Swansea Little Theatre, est riche en activité poétique : après quelques pièces qui paraissent dans le New English Weekly et le Sunday Referee, elle culmine avec la publication en décembre 1934 du recueil « Eighteen Poems ». En 1936, année de l’exposition surréaliste de Londres, à laquelle il participe, Thomas fait paraître la nouvelle série des « Twenty-Five Poems ».
En 1937, il se marie avec Caitlin MacNamara (1913-1994) et aura trois enfants avec elle, malgré une relation houleuse et entachée par des écarts conjugaux, Caitlin étant proche du peintre Augustus John. Un premier garçon nommé Llewelyn naît en janvier 1939 (décédé en 2000), puis une fille en mars 1943, prénommée Aeronwy, et enfin un autre garçon, Colm Garan, naît en juillet 1949.
A la veille de la guerre (août 1939) il donne « La Carte du Tendre » (The Map of Love), qui comprend une quinzaine de poèmes et sept petites œuvres en prose (dont celle à laquelle le volume doit son titre), et, en avril 1940, « Portrait de l’artiste en jeune chien » (Portrait of the Artist as a Young Dog), dans lequel il évoque des souvenirs marquants de son enfance.
Réformé, il écrit de 1940 à 1944 plusieurs scénarios de films documentaires, et apporte de 1945 à 1950 sa collaboration à la B.B.C. Après la publication, en 1946, du recueil de poèmes « Morts et entrées » (Deaths and Entrances), il s’oriente davantage vers la prose et la production d’œuvres dramatiques : scénario d’un long métrage, « Le Docteur et les démons » (The Doctor and the Devils, 1953), et une pièce « vocale », le célèbre « Au bois lacté » (Under Milk Wood-A Play for Voices) qui paraîtra en volume après sa mort, en 1954.
Il se fait aussi lecteur de poèmes, c’est au cours de son quatrième voyage aux États-Unis, où il rencontrait à ce titre un très vif succès, qu’il meurt quelques jours après son trente-neuvième anniversaire.
Dylan Thomas aimait se vanter de sa consommation d’alcool. Durant un accident survenu le 3 novembre 1953, il retourna au Chelsea Hotel de New York et déclara: « I’ve had 18 straight whiskies, I think this is a record« (j’ai bu 18 whisky, je pense que c’est un record). Six jours plus tard, pendant sa tournée promotionnelle new-yorkaise à la White Horse Tavern, de Greenwich Village (Manhattan), il s’évanouit après avoir trop bu.
Un peu plus tard, Thomas s’éteint au St Vincent Hospital de New York. La cause première fut une pneumonie, accompagnée d’une faiblesse du foie et d’une hypertension intra-crânienne (souvent causée par un hématome ou un œdème cérébral, mais aussi par une défaillance du foie) en causes aggravantes. D’après Jack Heliker, ses derniers mots ont été : « After 39 years, this is all I’ve done« (Après 39 ans, c’est tout ce que j’ai fait). À la suite de sa mort, son corps fut rapatrié au Pays de Galles pour être enterré à Laugharne, ville qu’il appréciait. En 1994, sa femme Caitlin fut mise en terre à ses côtés.
En dehors des œuvres poétiques rassemblées en 1952 (Collected Poems), on notera, en publication posthume : « Très tôt un matin » (Quite Early one Morning, 1954), qui réunit diverses causeries faites à la B.B.C., « Une vue de la mer » (A Prospect of the Sea, 1955), où l’on trouve de brèves histoires et des essais que l’auteur souhaitait conserver et qui constitue pour une part un complément à l’autobiographie du « Portrait », quant au curieux « Aventures dans le commerce des peaux » (Adventures in the Skin Trade, 1955), dont certains passages avaient paru séparément en 1941 et en 1953, c’est une fantaisie romanesque, demeurée inachevée, qui mêle constamment rêve et réalité.
Dylan Thomas est unanimement reconnu comme l’un des plus brillants poètes du XXe siècle de langue anglaise, on le considère comme le leader de la littérature anglo-galloise. Son univers vif et fantastique était un rejet des conventions de son siècle. À l’inverse de ses contemporains qui tendaient vers des sujets politiques et sociaux, Thomas exprimait ses émotions avec passion et cela se ressent dans son style, à la fois intime et lyrique.
Sa maison à Laugharne.
En 1934 Dylan Thomas en compagnie du poète Glyn Jones, visite Laugharne et tombe sous le charme de cette ville côtière du Pays de Galles. Il l’a décrite comme « la ville la plus étrange du Pays de Galles ». Située au sud du pays, cette tranquille bourgade, d’expression anglaise, donc isolée en terre galloise, était réputée pour l’exenticité de ses habitants. Parmi eux un célèbre passeur sourd-muet et un original ayant converti une Rolls en « Fish & chips » ambulant.
C’est aussi dans cette ville qu’il retrouva Caitlin, sa future femme, en juillet 1936. A cette époque celle-ci était la compagne du peintre Augustus John. Caitlin et Dylan s’étaient rencontrés au début de l’année et il en était tombé aussitôt amoureux. Il va sans dire que l’arrivée du poète n’enchanta guère le peintre. C’est pourtant bien Dylan que Caitlin épousera en 1937, c’est sans doute aussi pour ces raisons que Laugharne était chère à leurs coeurs.
Cette ville « intemporelle, douce et séduisante » devint par la suite, plus par hasard que par choix profond, le lieu de résidence du couple. En 1938, Richard Hugues, un habitant de Laugharne que le poète comptait parmi ses amis, leur a trouvé un logement à prix abordable. Cette maison appellée Eros, située rue Gosport était modeste mais convenait parfaitement aux besoins du couple.
Le couple est très vite devenu un sujet de curiosité pour les habitants de Laugharne, Paul Ferris écrit dans sa biographie du poète
« les voisins jettaient des coups d’oeil à travers les rideaux dans l’espoir d’apercevoir la jeune Madame Thomas en robe d’intérieur pourpre, ou bien observaient son mari, qui était supposé être un écrivain où quelque chose dans le genre, trottiner jusqu’en bas de la colline pour aller chercher de l’eau à la fontaine publique vêtu de son pyjama et d’un pardessus ».
Trois mois après leur installation à Eros, ils ont déménagé pour Sea View, une maison plus spacieuse mais tout autant spartiate. Pendant que Caitlin attendait leur premier enfant, Dylan travaillait sur son troisième volume de poésie « La Carte du Tendre », mais les dettes et l’incertitude, alliés au besoin de stabilité du à la naissance de leur fils, ont fait qu’en mai 1940 ils ont quitté Sea View et Laugharne.
Ils y sont retournés en 1949, lorsque Margaret Taylor, épouse de l’éminent historien AJP Taylor, et bienfaitrice de Dylan a acheté pour eux Boathouse pour la somme de 3000 £. Le poète adorait cette maison avec une vue imprenable sur la mer au spectacle toujours renouvelé. A cette époque, Caitlin attendait leur troisième enfant qui devait naître en juillet.
Boathouse fut la dernière demeure du poète. Après son décès à New York, son corps fut rapatrié en Grande Bretagne, il repose dans le cimetière de St Martin’s Church, où son épouse le rejoint en 1994.
La maison est devenue un lieu de pélerinage pour tous les admirateurs du poète. En 2003, elle a été transformée en musée et on peut voir les pièces comme au temps de Dylan, lorsqu’il y habitait et y écrivait ses oeuvres, avec une multitude de papiers, jonchant même le sol.
Non loin de la maison se trouve la mairie de Laugharne avec son horloge et sa girouette, image que l’on retrouve dans sa célèbre pièce « Au bois lacté » :
« We are not wholly bad or good
Who live our lives under Milk Wood,
And Thou, I know, will be the first
To see our best side, nor our worst »
« Nous ne sommes pas totalement mauvais ou bon
Nous qui vivons nos vies au bois lacté,
Et toi, je le sais, tu seras le premier
Qui verra notre côté le meilleur, et non le pire »
Dylan Thomas sur le site d’Esprits Nomades.
The Dylan Thomas Boathouse, Laugharne.
Procurez vous des ouvrages de Dylan Thomas
LOCALISATION DE LA MAISON :
Ah oui voilà ! La maison que je veux !… Vous me foutez dedans et vous m’oubliez !… Seul, le vent dans la tronche… les mains au chaud… le bide collé au parapet… et j’hume !…
Il aurait pu se noyer dans la mer plutôt que dans le whisky avec la vue magnifique qu’il avait ! Une des plus belles maisons de ce site
Dylan Thomas a également versifié en calligrammes dans Vision et Prière, mais pas aussi stylisé qu’Apollinaire.
Oui elle est belle cette maison avec sa vue imprenable !!!
Voici le lien d’une vidéo où Dylan Thomas donne son interprétation du poème Do not gentle into that good night
http://www.dailymotion.com/video/x55vr5_dylan-thomas-do-not-go-gentle-poem_music
Do not go gentle into that good night,
Old age should burn and rave at close of day;
Rage, rage against the dying of the light.
Though wise men at their end know dark is right,
Because their words had forked no lightning they
Do not go gentle into that good night.
Good men, the last wave by, crying how bright
Their frail deeds might have danced in a green bay,
Rage, rage against the dying of the light.
Wild men who caught and sang the sun in flight,
And learn, too late, they grieved it on its way,
Do not go gentle into that good night.
Grave men, near death, who see with blinding sight
Blind eyes could blaze like meteors and be gay,
Rage, rage against the dying of the light.
And you, my father, there on the sad height,
Curse, bless me now with your fierce tears, I pray.
Do not go gentle into that good night.
Rage, rage against the dying of the light
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour ;
Rager, s’enrager contre la mort de la lumière.
Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l’obscur est mérité,
Parce que leurs paroles n’ont fourché nul éclair ils
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en un verre baie
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Les hommes violents qui prient et chantèrent le soleil en plein vol,
Et apprenant, trop tard, qu’ils l’ont affligé dans sa course,
N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante
Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s’égayer,
Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t’en prie.
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière.
Tu la joues son et lumière maintenant ? Peut-on espérer prochainement uen visite virtuelle des maisons ?
Une visite virtuelle ? Veux tu dire que tu voudrais me voir sur chaque photo 🙂
Zut j’avais un recueil de poèmes et je n’arrive pas à mettre la main dessus.
🙁
Superbe maison en effet.
J’ai beaucoup aimé cet article sur Dylan Thomas et les nombreuses photos qui l’llustrent. Et je me suis permise de joindre votre lien sur mon billet autour de ce grand poète qui me touche profondément. Bonne soirée et mes amitiés.
Quel plaisir de vous recroiser Merci pour votre gentillesse et en retour je place ici le lien de votre article qui comme toujours est passionnant 🙂
http://lefildarchal.over-blog.fr/
Amitiés.